Archives 2014

A Most Violent Year

31/12/2014

Réalisation : J.C. Chandor

Avec : Oscar Isaac, Jessica Chastain, Albert Brooks, David Oyelowo, Elyes Gabel...


Synopsis : New York - 1981. L'année la plus violente qu'ait connu la ville. Le destin d'un immigré qui tente de se faire une place dans le business du pétrole. Son ambition se heurte à la corruption, la violence galopante et à la dépravation de l'époque qui menacent de détruire tout ce que lui et sa famille ont construit.


Seul contre tous

Le titre du film, ainsi que son synopsis, se comprennent comme une violence physique alors qu'elle est avant tout morale. Comment réussir lorsque vos concurrents veulent vous voir sombrer, la police vous a en grippe, vos employés n'ont plus confiance et votre femme agit dans votre dos ? Ce film c'est un peu ça. L'histoire d'un homme honnête (ou qui veut le paraître), prêt à tout pour réussir, tout en restant dans la légalité, et sur lequel le monde semble s'acharner. Je dois dire que je ne m'attendais pas à ce genre de film, basé exclusivement sur les personnages et dont le rythme, assez lent, nécessite un véritable effort pour le spectateur. 

Un casting mafieux

L'interprétation des personnages n'est pas sans rappeler certains films qui ont fait la gloire des De Palma ou Scorsese. Ces acteurs "mafieux" sont impeccables mais pas surprenant. Tout le contraire du personnage principal campé par Oscar Isaac. Un rôle sombre, froid, parfois à la limite de l'agacement tellement il contrôle ses nerfs, mais très efficace. Face à lui, sa femme dans le film, Jessica Chastain. Elle est autant provocatrice que mystérieuse. Dès le début on sent qu'elle est louche et que son rôle sera important. Il y a un personnage dont je cherche encore l'utilité et l'origine. C'est Albert Brooks. Il semble être le conseillé et avocat de la famille mais aussi ancien mafieux... bizarre.

L'excellence de la solitude

Hormis l'ambiance froide et terne du film, ce qui m'a marqué ce sont les prises de vues élargies permettant de montrer la solitude du personnage principal. On peut aussi savourer le décor en arrière plan, mais cet élargissement permet de minimiser le protagoniste et d'accentuer sa solitude face à tout se marasme. C'est la première fois que le réalisateur J.C. Chandor film plusieurs lieux (un bureau pour Margin Call, un bateau pour All Is Lost) et pourtant on garde ce même sentiment d'étouffement, d’oppression, exactement ce qui faisait la qualité et la réussite de ces films précédents. 

Un très bon film pour commencer 2015.

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 16.4 - Public : 14.8



Whiplash

24/12/2014

Réalisation : Damien Chazelle

Avec : Miles Teller, J.K. Simmons, Paul Reiser, Melissa Benoist, Austin Stowell, Nate Lang...

Synopsis : Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence...

Le meilleur film musical de l'année

Lorsqu'une personne prête à tout pour réussir affronte une personne prête à tout pour faire réussir, vous obtenez un duel explosif que seul Whiplash peut proposer. Ce duel est, qui plus est, musical. Sous fond de jazz et plus particulièrement de batterie, l'élève n'hésites pas à jouer à sang de son instrument tandis que le professeur n'a aucun remord à le faire saigner. C'est trash, c'est rude mais on comprend la volonté de l'un et l'autre. L'irrésistible envie d'atteindre l'inatteignable. Comme si la réussite n'existait pas et que seul l'échec peut nous faire grandir. 

Un vrai duel d'acteur

On avait récemment vu Miles Teller (l'élève) dans The Spectacular Now. Une douce comédie dramatique calme et apaisante. Changement de registre total pour ce film où l'on observe un jeune homme persévérant, sûr de sa force. Peut être qu'il ne paye pas de mine comme ça, mais je vous jure qu'à l'écran on souffre pour lui. Face à l'élève, le maître, en la personne de J.K. Simmons. Habituellement cantonné à des rôles de doublures, il a là enfin quelque chose à sa mesure. Une performance tellement incroyable qu'on a l'impression qu'il nous engueule autant que ses élèves. On a juste envie de se faire tout petit en attendant qu'il se calme.

Un film qui vit au rythme de la musique

Sur un sujet pas si évident que ça, dans un espace très confiné (salle de classe) et un pitch finalement assez pauvre, difficile de s'imaginer que le novice Damien Chazelle puisse nous sortir un film d'une telle qualité. Il y a tout dans ce film : des acteurs incroyables, une bande son saisissante, une intensité remarquable et le tout mis en valeur par un rythme haletant et effréné. Grandiose ! J'en perds mes mots. 

Un spectacle à ne pas manquer.

Notes (sur 20) : Personnelle : 17 - Presse : 16.4 - Public : 17.2



Comment tuer son boss 2

24/12/2014

Réalisation : Sean Anders

Avec : Jason Bateman, Charlie Day, Jason Sudeikis, Jennifer Aniston, Jamie Foxx, Chris Pine, Christoph Waltz, Kevin Spacey...

Synopsis : Lassés de devoir se plier aux consignes de leurs supérieurs, Nick, Dale et Kurt décident de monter leur entreprise pour ne plus avoir de patrons. Mais un investisseur habile les prive soudain de capital. Sans ressources, ni recours juridique, nos trois apprentis entrepreneurs mettent au point un plan foireux, consistant à kidnapper le fils – adulte – de l'investisseur et à exiger une rançon afin de pouvoir reprendre le contrôle de leur entreprise…

Soit tu rentres et tu t'éclates, soit tu restes et tu t'ennuies...

Ce n'est pas la comédie de l'année. Ce n'est pas non plus le film le plus intelligent que l'on a vu. C'est un film d'une débilité et connerie sans failles ! Mais alors, à quoi bon voir des films cons, si ce n'est pour devenir con avec les acteurs ? Mais parce que ça fait du bien de rigoler pour du n'importe quoi, pour des moments et des situations improbables. Parvenir à surprendre après le premier volet de Comment tuer son boss était mission impossible, ils ont choisi de pousser le bouchon à la limite du raisonnable afin d'obtenir un film d'une absurdité totale. Et dans ces cas là, deux solutions s'offrent à un spectateur lambda : soit il pose son cerveau à l'entrée et s'amuse avec les imbécillités du film, soit il est désabusé par la stupidité de celui-ci et risque de sortir de la salle avant même la fin. Etant donné mon large sourire pendant 1h45, je vous laisse deviner la position que j'ai choisi d'adopter...

Des acteurs en roue libre

Si le film est stupide c'est aussi parce que les acteurs sont stupides ou incarnent très bien des personnages qui le sont (c'est mieux dans ce sens là). Entre la connerie de Jason Sudeikis et Charlie Day, l’hilarante pseudo virilité de Jamie Foxx, la sagesse peu crédible de Jason Bateman, l'intelligence psychopathe de Chris Pine, Christoph Waltz et Kevin Spicey, sans oublier la délicieuse nympho Jennifer Aniston, il y en a pour tous les goûts. Analysons un peu plus tout de même. Foxx et Waltz sont les vraies déceptions. C'est la première fois qu'on les retrouve sur un même film depuis Django et, même si le film n'a rien à voir, leur prestation est nettement en dessous. A contrario, un acteur que j'ai descendu sur tous ses films m'a, pour une fois, agréablement surpris : Chris Pine. Enfin, on notera les excellentes présences à l'écran de Kevin Spacey.

Un sentiment de déjà lu ? 

Stupidité, absurdité, connerie... Des termes déjà employés dans une de mes critiques datant de... la semaine dernière ! Allez, je vous aide, c'était ma critique de Dumb & Dumber De. Mais pourquoi tant de similitude ? Parce que Sean Anders. Oui mais encore... Je vous explique. Sean Anders est le réalisateur de Comment tuer son boss 2, et, je vous le donne dans le mille, c'est un scénariste qui a écrit ce film ET Dumb & Dumber De. Vous faites le rapprochement ? Certes, l'absurdité est réalisée de manière différente mais on reste vraiment dans le même esprit. Et quand on regarde ces deux films, on comprend mieux. 

Si le film ne vol pas bien haut, il a au moins le mérite de nous faire rire.

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 9.2 - Public : 11.6



Exodus : Gods and Kings

24/12/2014

Réalisation : Ridley Scott

Avec : Christian Bale, Joel Edgerton, John Turturo, Aaron Paul, Ben Mendelsohn, Sigourney Weaver, Ben Kingsley, Maria Valverde...


Synopsis : L’histoire d’un homme qui osa braver la puissance de tout un empire.
Ridley Scott nous offre une nouvelle vision de l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600 000 esclaves dans un périple grandiose pour fuir l’Egypte et échapper au terrible cycle des dix plaies.


L'année de la revisite des légendes bibliques

Après le Noé de Darren Aronofsky, film contestable et contesté mais non moins admirable, voici donc Exodus ou comment Ridley Scott a revisité à sa façon la légende de Moïse. Un film qui, par son début très rythmé et porté par des scènes d'action spectaculaires, nous laisse présager le meilleur pendant les 2h30 qui le compose. L'espoir de retrouver enfin la virtuosité du Ridley Scott de Gladiator... C'est peine perdue. Si le spectaculaire est sans cesse présent grâce à la beauté des paysages ou la retranscription grandiose de Memphis, empire de Ramsès, le rythme et l'action, eux, disparaissent pendant plus d'une heure. Et qu'elle est longue cette heure de mise en place avant l'affrontement entre Moïse, Dieu et Ramsès. Vaut-elle le coup d'attendre ? Oui, parce que rarement au cinéma on nous propose de telles images. Parce que Ridley Scott, malgré tous les défauts que l'on peut lui trouver, reste un maître dans l'art de la mise en scène pour en mettre plein la vue. 

Ôtez vous Batman de la tête

Avec un rôle de sauveur du peule tout en restant sombre et relativement froid, la prestation de Christian n'est pas sans rappeler celle qui a fait sa reconnaissance, à savoir Bruce Wayne (trilogie Dark Knight). Si au début on ne voit que ça, on finit par se faire à l'idée qu'un excellent Batman est mort pour laisser place à un impérial Moïse. Tout aussi impérial, mais peut être devrais-je dire majestueux, Joel Edgerton dans le rôle de Ramsès. On reconnait bien là la partition du méchant classique mais qui, poussé à bout cédera face à son ennemi. Toujours efficace. Forcément, le film tourne autours de ces deux acteurs. Mais des seconds rôles de renoms et très impliqués aident, à un degré moindre, à la réalisation d'un film aboutit du point de vu du casting. Parmi eux, John Turturro, Aaron Paul, Sigourney Weaver ou encore Ben Kingsley, sont des noms qui vous sont sûrement familiers. 

A mi-chemin entre Cartel et Gladiator

Depuis l'excellent Gladiator, pratiquement 15 ans sont passés et Ridley Scott a soufflé le chaud et le froid jusqu'au point de non retour l'année dernière avec le thriller littéral chiant Cartel. Les premières images d'Exodus ont alors fuité et laissaient présager au retour de Ridley Scott des années 2000. Un présage confirmé au début du film mais, comme si des vieux démons resurgissaient, l'action a laissé place au silence, les cris aux dialogues et c'est alors que la frustration redoutée s'est doucement installée. De longs moments où il fait avancer l'espace temps sans même avertir le spectateur. En coupant certaines scènes de blablas inutiles et en réduisant les 2h30 imbuvables du film, Ridley Scott aurait pu nous proposer quelque chose de bien plus dynamique et jouissif pour tous ses fidèles qui n'attendent qu'une chose : retrouver le Scott de Gladiator

Un jugement qui ne se porte pas sur la véracité de l'histoire mais bien sur la qualité du film.

Notes (sur 20) : Personnelle : 12



Dumb & Dumber De

17/12/2014


Réalisation : Bobby Farrelly, Peter Farrelly
Avec : Jim Carrey, Jeff Daniels, Rob Riggle, Laurie Holden, Rachel Melvin, Kathleen Turner...


Synopsis : Vingt ans après, Lloyd et Harry sont toujours amis – et toujours aussi débiles ! Quand ils apprennent qu’Harry est père, les deux amis se lancent dans un nouveau road trip à la recherche de sa fille. Ils vont sillonner le pays à bord de véhicules toujours plus improbables, semant la folie et le chaos jusqu’à un endroit où ils n’auraient jamais dû pouvoir se retrouver…


L'absurde a-t-il une limite ?

A croire que non en regardant ce film. Les frères Farrelly sont allés très très loin dans la connerie et dans le n'importe quoi. Personnellement, même s'il y a l'effet de surprise en moins, j'ai trouvé ce deuxième volet beaucoup plus travaillé que le premier avec une histoire, conne certes, mais une histoire de fond quand même. Les vannes rythment cette histoire et sont en continues. Mais ce qui est agréable, c'est la diversité de l'humour. On a du comique de situation, d'action, de lieu ou simplement verbal. On a également des vannes nécessitant la réflexion comme des blagues bas du cerveau. Donc non, l'absurde n'a pas de limite.

Le plaisir de retrouver le duo Lloyd/Harry

Vingt ans après, le duo comique de Dumb & Dumber ne semble pas avoir pris une seule ride. Ce qui nous faisait rire sur le premier film est exactement repris par Jim Carrey et Jeff Daniels. Le casting est l'image du film, des acteurs aussi cons que possible et dès qu'il y en a un avec un peu de jugeote, il semble perdu dans cet amas de conneries. Mention spéciale à la digne descendante de Lloyd et Harry, Rachel Melvin. Mais bizarrement, quand une femme fait les mêmes bêtises, elle passe davantage pour une cruche... c'est mon ressenti.

L'humour au détriment de la mise en scène

Plus c'est con, plus c'est bon. C'est forcément l'état d'esprit des frères Farrelly. Et c'est un état d'esprit qui fait parfois du bien. Les spectateurs qui se déplacent en salle savent très bien que l'absurdité du film va prendre le devant sur l'histoire, sa construction et sa mise en scène assez laborieuse. On a l'impression que les Farrelly ont les vannes sur un papier et décide après de les mettre en scène, alors que la logique voudrait l'inverse. Attention donc à ne pas tomber dans cet excès d’enthousiasme du début de ma critique et de nuancer un peu quant à la qualité du film. 

Absurde, absurde, absurde... combien de fois ai-je écris ce mot ? 

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 11.6 - Public : 14



Les Pingouins de Madagascar

17/12/2014


Réalisation : Simon J. Smith, Eric Darnell



Synopsis : Vous pensiez connaître les Pingouins de Madagascar ? Pourtant, les quatre frères cachent un lourd secret. Ils sont en fait… agents secrets ! Pour sauver le monde du terrible Docteur Octavius, les pingouins devront s’associer à la très chic organisation de la North Wind menée par le superbe husky au nom classé secret.




Quelques sursauts dans une histoire peu convaincante

J'ai pris l'habitude d'être surpris pour ces films d'animation. Surpris dans l'originalité de l'histoire, la beauté des images ou encore l'humour. Là, l'originalité est assez moyenne puisque la trame de fond n'est pas sans rappeler celle de Moi, Moche et Méchant 2 sauf que les Minions ont laissé place aux Pingouins. Les images, ultra-colorées, sont, quant à elles, d'une grande qualité. Rien à redire. Enfin, l'humour est trop poussif même si on se laisse aller à quelques rires sur certaines vannes. 

Un film sous coke

Le rythme du film est impressionnant, voir excessif. Il se passe toujours quelque chose et le spectateur n'a pas le temps de se reposer. Vous allez me dire qu'au cinéma, on est pas là pour ça. Oui, mais un film survitaminé comme celui des Pingouins nécessite des périodes de transition entre les scènes d'actions pour donner un rendu plus fluide et agréable. 

Un imaginaire qui commence à trouver ses limites

Pas évident de continuer à créer des films d'animation pouvant plaire au large public tout en incluant un peu de soi. Après 3 Madagascar couronnés de succès (pas toujours mérité à mon sens), Eric Darnell, associé à Simon J. Smith, nous présente les Pingouins comme s'il n'y avait aucun lien entre la saga et ce film. Plutôt que de rester dans le même esprit tordu et tordant, en illustrant, par exemple, la rencontre des 4 acolytes (on ne voit que pour 1 d'entre eux) et la construction de leurs caractères personnelles, on nous raconte une de leurs aventures... Mouai, je ne suis pas convaincu.

Globalement déçu malgré de bonnes vannes et un beau visuel. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 12 - Presse : 13.2 - Public : 14


Le Temps des aveux

17/12/2014

Réalisation : Régis Wargnier
Avec : Raphaël Personnaz, Kompheak Phoeung, Olivier Gourmet, Thanet Thorn...

Synopsis : Cambodge, 1971. Alors qu’il travaille à la restauration des temples d’Angkor, François Bizot, ethnologue français, est capturé par les Khmers rouges. Détenu dans un camp perdu dans la jungle, Bizot est accusé d’être un espion de la CIA. Sa seule chance de salut, convaincre Douch, le jeune chef du camp, de son innocence. Tandis que le français découvre la réalité de l'embrigadement des Khmers rouges, se construit entre le prisonnier et son geôlier un lien indéfinissable…

Encore un douloureux rappel à l'histoire

Une nouveau film difficile à analyser tant le contenu est irrégulier. Il y a cette volonté, non négligeable, de rappeler que partout dans ce monde, des pays ont longtemps vécus sous l’oppression et l'injustice. Malheureusement, c'est encore le cas pour certains d'entre eux. Pour ce film, on est projeté 30 ans en arrière, du temps où les Kmers rouges faisaient la loi au Cambodge. Immersion totale quand on suit ce français retenu en captivité 4 mois sur un des camps des Khmers rouges. Outre la torture et la soumission décriées de manière réaliste quoique trop virulente, on ne croit pas toujours en l'honnêteté des personnages. Du coup, le rythme du film, qui repose en partie sur eux, n'est pas aussi intense qu'il le nécessite. 

Un casting qui plombe le film

Raphaël Personnaz est un acteur que j'adore et qui, je pense, a de l'avenir... mais pas pour un rôle dramatique. Cet homme destiné à la comédie, ne parvient pas à afficher la peur, la colère et la tristesse que doit incarner son personnage. S'il y arrive par moment, on n'y croit pas... A l'image du casting Cambodgien, beaucoup de volonté mais pas vraiment de réussite. Au final, des acteurs qui en font vraiment trop et qui décrédibilise une histoire pourtant vraie. 

La réussite fuit Wargnier

Le film n'est pas sans rappeler L'ordre et la morale de Mathieu Kassovitz. Un rappel historique, une détention dans un camp, une immersion totale mais un casting du pays assez faible. La comparaison est toute trouvée. Régis Wargnier, réalisateur du film, est confronté aux mêmes difficultés que Kassovitz, à savoir donner de l'ampleur, de la véracité et de l'émotion à son film avec des acteurs qui finalement dégagent assez peu. On se forcera d'oublier également le vieillissement des personnages, trop démesuré. 

Oui pour l'histoire et le Cambodge, non pour tout le reste.

Notes (sur 20) : Personnelle : 10 - Presse : 12.4 - Public : 12.4


La famille Bélier

17/12/2014

Réalisation : Eric Lartigau
Avec : Louane Emera, Karin Viard, François Damiens, Eric Elmosnino, Roxane Duran...

Synopsis : Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd sauf Paula, 16 ans. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour l’exploitation de la ferme familiale. Un jour, poussée par son professeur de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de Radio France. Un choix de vie qui signifierait pour elle l’éloignement de sa famille et un passage inévitable à l’âge adulte.


C'est mielleux mais ça marche

L'histoire est on ne peut plus classique et passerait facilement à la trappe tant le scénario et les personnages sont très caricaturés. Oui mais il y a ce côté fun et humoristique malgré le handicap de la famille Bélier (parents et fils sourds). Il y a cette voix magnifique de Louane Emera qui en fait oublier son pauvre jeu d'acteur. Et enfin, il y a ce petit "je ne sais quoi" qui rend l'ensemble du casting extrêmement attachant... Quoi, je me contredis ? Et bien oui, malgré de nombreuses faussetés tout le long du film on parvient à s'identifier aux personnages et à comprendre leurs émotions. 

Un Elmosnino en grande forme

J'ai déjà un peu parlé du casting dans sa généralité. De façon plus individuelle, Louane Emera et sa voix m'ont pris aux tripes et mis la larme à l’œil plus d'une fois (surtout lors de l'audition, vous comprendrez). Et heureusement, car dans le jeu, ce n'est pas vraiment ça. Le couple Viard/Damiens est très extravagant, voir trop. Les gestes ne sont pas toujours bien maîtrisés et je pense qu'il faut faire attention à ne pas imaginer un sourd comme il est représenté dans le film. Néanmoins, il faut reconnaître la difficulté de l'exercice et l'émotion qu'ils parviennent à dégager est tout de même remarquable. Enfin ma très agréable surprise est venue d'Eric Elmosnino. Professeur de chant incompris et digne représentant de la discographie de Michel Sardou. Il est survolté, cru dans ses propos et suffisamment dingue pour camper un rôle extra. 

Pourquoi n'aura-t-il pas le succès d'Intouchables ? 

La comparaison est facile et presque évidente. En illustrant un handicap dans la société française, Lartigau s'est exposé au film de Toledano et Nakache. Autant dire un gros risque. Avec de la maîtrise et de la justesse, ce challenge pouvait s'avérer audacieux mais réalisable. Il faut le dire, là-dessus, c'est un semi-échec. Semi parce que le film se laisse regarder très facilement et touche la majorité des spectateurs. Mais là où le bât blesse, c'est lorsque le réalisateur sort de sa trame de fond pour ajouter des petites histoires pour donner plus de contenu à son film et ne pas perdre de rythme. Mais quelle erreur ! Concrètement, toute l'histoire où François Damiens souhaite se présenter aux élections municipales... On s'en tape ! L'histoire se suffit à elle-même, pourquoi en avoir rajouté ? 

Je ne suis pas déçu (loin de là) mais il y avait mieux à faire. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 14.4 - Public : 16.4



Timbuktu

10/12/2014
Réalisation : Abderrahmane Sissako
Avec : Ibrahim Ahmed, Toulou Kiki, Abel Jafri, Fatoumata Diawara, Hichem Yacoubi...

Synopsis : Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane  mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s'en est pris à GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs…

Une dramatique retranscription de la réalité

L'histoire que nous conte Sissako n'est, je pense, pas une histoire vraie. Mais nul doute quelle s'inspire de faits réels et malheureusement cruels. On est transposer entre la ville et la "campagne". Ville où domine les djihadistes et leurs lois imposées. Campagne où la liberté et la volonté de faire comme bon vous semble prône. Jusqu'au jour où la campagne doit faire face à la ville. On peut dire grossièrement que c'est la trame de fond sur laquelle s'appuie l'auteur. Mais il y a les autours, le contexte, la dictature, la répression, le non respect des droits de l'homme. Je ne ferais aucun jugement de valeur sur la religion, ce n'est pas mon domaine de compétence et c'est important que toutes soient respectées. Mais ici, c'est la condition de vie humaine qui choc et bouleverse. Comment aujourd'hui l'homme ne peut être l'égal de la femme ? Pourquoi supprimer les loisirs tels que la musique et le football ? Une privatisation magnifiquement illustrée faite par des hommes à des hommes...

Un casting bouleversant

Je ne peux juger le casting tant chaque personnage parvient à retranscrire cette triste réalité. Néanmoins on peut voir, par le biais des acteurs, que chaque habitant de cette région, qu'il soit noir ou arabe, croyant ou non, djihadiste ou non, reste un homme avec des pensées d'homme. Et il n'agit pas par raison, mais par conviction. Elle est bien là cette tristesse.

Une ambiance lourde et pesante

Par sa mise en scène, on comprend que le réalisateur ne cherche pas un large public. Il veut refléter une réalité pour pousser à agir. Même si on se sent impuissant, bien que révolté, en sortant de la salle. Des images magnifiques mais une ambiance globale très froide et volontairement lourde, presque lente. Il alterne entre la ville et sa population (trop de protagonistes à mon goût) et la campagne calme avec un large paysage sans rien autour. Preuve, ce magnifique passage où Kidane traverse le fleuve, le plan large est sublime. Il existe certains passages où l'on ne suit pas tout, mais peut être est-ce ça aussi de se retrouver dans un tel contexte... on peut s'y perdre.

Ce que vous verrez risque de vous bouleverser...

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 17.2 - Public : 16


Le Père Noël

10/12/2014
Réalisation : Alexandre Coffre
Avec : Tahar Rahim, Victor Cabal, Annelise Hesme, Michaël Abiteboul...

Synopsis : En cette nuit de Noël, Antoine, six ans, n’a qu’une idée en tête : rencontrer le Père Noël et faire un tour de traîneau avec lui dans les étoiles…  Alors quand celui-ci tombe comme par magie sur son balcon, Antoine est trop émerveillé pour voir en ce Père Noël un cambrioleur déguisé, qui dérobe les bijoux dans les appartements des beaux quartiers. Et malgré tous les efforts du Père Noël pour se débarrasser d’un Antoine déterminé, ils vont former alors un duo invraisemblable, parcourant Paris de toit en toit, chacun à la recherche de son rêve…

Un conte à l'eau de rose

Que dire de cette histoire très enfantine mais qui se laisse regarder facilement, notamment (et surtout) en période de Noël. C'est du classique. Une évolution entre deux personnages que l'on voit arriver à 100 kilomètres, une intrigue de fond manquant d'originalité et un Happy End abusif. Mais il subsiste ce petit quelque chose dans le tandem Rahim/Cabal faisant passer la pilule. Une complicité agréable à voir à l'écran. 

Un tandem qui fonctionne bien

Des personnages inattendus permettent d'en ressortir deux comédiens. L'un connu, Tahar Rahim, en Père Noël voleur d'or, et l'autre beaucoup moins, Victor Cabal, apprenti du Père Noël (donc apprenti voleur). Commençons par lui justement. Beaucoup de fausseté dans son jeu mais c'est justement quand il se loupe qu'il en devient attachant. Si on le trouve gentillet au début, on finit par oublier tout ses défauts pour se laisser avoir par la tendresse de son regard. Le Père Noël, quant à lui, est trop irrégulier. Tantôt crédible, tantôt surjoué, son personnage évolue trop vite et, à l'image du film, reste dans cet esprit ultra positif où tout va bien. 

Alexandre Coffre continu dans la comédie tout public

Le réalisateur d'Une pure affaire et de Eyjafjallajökull, reste dans sa logique de divertissement pour que le spectateur passe un bon moment, sans être transporté dans un univers précis. C'est le cas pour ce film où il met un bon rythme, aidé par un format très court (à peine plus de 1h15 de film), mais avec une touche personnelle qui manque. Un film très policé donc, et sans réels enjeux. 

Un conte de Noël classique et efficace. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 12 - Presse : 12.8 - Public : 14


Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées

10/12/2014
Réalisation : Peter Jackson
Avec : Martin Freeman, Richard Armitage, Evangeline Lilly, Lee Pace, Luke Evans, Ian McKellen...

Synopsis : Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.

Un excellent sentiment de déjà-vu

Souvent quand on évoque l'expression "déjà-vu" pour un film, ce n'est jamais bon signe. Mais pour ce troisième volet du Hobbit, c'est différent d'où cet "excellent sentiment". Je m'explique. Alors que la saga du Seigneur des Anneaux se basait sur un rythme affolant, celle du Hobbit s'est construite un peu façon diesel. Un premier film assez moyen et poussif, un second plus rythmé et ce troisième d'une intensité implacable. Le déjà-vu ne va pas dans l'histoire, qui passe totalement au second plan, mais dans cette fresque épique qui n'est pas sans rappeler les meilleures scènes de combat du Seigneur des Anneaux. Une bataille de presque 1h30 qui ne laisse aucun répit.

Un casting légèrement en dessous

Que ce soit pour les nouvelles têtes, comme pour les piliers de Peter Jackson, le casting est relativement moyen. Chez les nouveaux de la saga, Richard Armitage et Luke Evans sont sans grand relief. Le reste de la bande de nains est amusant, pas plus. Seul Martin Freeman parvient à donner de l'ampleur à son personnage clé. Chez les habitués, déception pour Ian McKellen (Gandalf) et Orlando Bloom (Legolas). L'un en fait des tonnes, l'autre est simplement transparent. Mention spéciale à l'une des seules femmes du film (avec Cate Blanchette), Evangeline Lilly qui apporte beaucoup de douceur dans ce monde de brut et de l'émotion, qui semble échapper au reste du casting.

On retrouve Peter Jackson (enfin)

Le réalisateur du Seigneur des Anneaux parvient enfin à mettre un terme au Hobbit qu'il semblait traîner comme un boulet. Une fin en apothéose ! La mise en place du film est assez sommaire. Un démarrage en trombe avec Smaug. Une mise en place des pions, comme sur un échiquier. Et c'est parti pour La Bataille des Cinq Armées ! On y retrouve tout ce qui a fait la gloire du Seigneur des Anneaux mais aussi tout ce que l'on pouvait espérer de ce troisième volet de la saga. N'oublions pas également, une 3D efficace. 

Après ça, vous n'aurez qu'une envie : vous refaire la trilogie du Seigneur des Anneaux

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 14.4 - Public : 17.2


Paddington

03/12/2014

Réalisation : Paul King

Avec : Guillaume Gallienne (la voix), Hugh Bonneville, Sally Hawkins, Nicole Kidman, Julie Walters, Peter Capaldi...


Synopsis : Paddington raconte l'histoire d'un jeune ours péruvien fraîchement débarqué à Londres, à la recherche d'un foyer et d'une vie meilleure. Il réalise vite que la ville de ses rêves n'est pas aussi accueillante qu'il croyait. Par chance, il rencontre la famille Brown et en devient peu à peu un membre à part entière.

Un pur conte de Noël

Plus classique que ça, on ne peut pas et ça fait bizarre. La dernière fois que j'ai vu un ours dans un film c'était avec Ted. Autant dire que le changement est catégorique. Paddington c'est le genre de film que l'on regardait étant gamin avec ses parents, quelques heures avant Noël, à côté de la cheminée, avec la neige dehors. Un film fait pour les enfants, qui amuse les parents et dont l'originalité est débordante. J'ai davantage aimé par son côté nostalgique qu'il m'a fait resurgir que par le côté très policé du film avec des personnages très (trop) caricaturaux

La caricature au détriment des émotions

Le seul personnage qui dégage une réelle émotion dans le film, c'est bien Paddington. Pour le reste, j'ai l'impression de me retrouver devant un film de Disney où les acteurs sont aussi grossiers qu'un clown de cirque. Mention spéciale aux femmes Sally Hawkins et Nicole Kidman, la gentille hyper gentille et la méchante hyper méchante. L'une fleur bleue avec des petits yeux, l'autre façon Cruella avec un regard noir. D'accord, ça marche auprès des enfants vulnérables et naïfs mais bon... Ah oui, c'est destiné aux enfants ?! Bon et bien je me tais alors.

Une réalisation maîtrisée

Trois choses à mettre au crédit du film et donc de son réalisateur, Paul King. Premièrement, c'est Paddington. L'ours passe comme un personnage réel du film. Il est extrêmement bien réalisé et dégage un capital sympathie important. Deuxièmement, le côté "So British". L'histoire se passe à Londres, et difficile de ne pas le comprendre. Des décors très colorés, couleurs pastels, et du kitsch à gogo, permettent au film d'avoir une vraie identité, même si ça pète aux yeux. Troisièmement, un rythme effréné. Aussi dingue que cela puisse paraître, il y a toujours de l'action, toujours des gags, toujours une situation rocambolesque. 

Même si je ne suis pas fan à 100%, il faut admettre que c'est un excellent film de Noël fait pour des enfants et c'est bien là l'essentiel. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 15.6 - Public : 16.8

Les Héritiers

03/12/2014

Réalisation : Marie-Castille Mention-Schaar

Avec : Ariane Ascaride, Ahmed Drame, Noémie Merlant, Geneviève Mnich, Stéphane Bak, Wendy Nieto...



Synopsis : D'après une histoire vraie.
Lycée Léon Blum de Créteil, une prof décide de faire passer un concours national d'Histoire à sa classe de seconde la plus faible. Cette rencontre va les transformer.




L'insensible n'est pas humain

L'histoire, tant dans son scénario que dans sa réalisation a tout pour plaire : suivre l'évolution d'une classe de seconde au travers d'un sujet aussi sensible que la déportation des juifs lors de la Seconde Guerre Mondiale. Mais qu'est ce que ce film a de si particulier ? J'en ressors plusieurs points.
La différence ne laisse personne indifférent
La particularité de cette classe dans ce lycée populaire, c'est que tout le monde est différent, que ce soit par le physique, la religion, les différents familiaux... Tous sont confrontés entre leurs convictions et le respect de celles des autres. Et si l'écoute n'est, au départ, pas le point fort de cette classe, le sujet à traiter va les aider à mieux s'entendre et se respecter. 

Une mise en situation douloureuse
Le sujet est plus pointilleux, il parle de la déportation, oui, mais celle des enfants et des adolescents. Or, parler de la mort de milliers de jeunes à des jeunes... forcément ils se projettent plus facilement et encaissent de façon plus douloureuse la vérité des années 1940.

Le retour au lycée
Une professeur d'histoire-géo plus que crédible et une classe délicate qui n'est pas s'en rappeler nos années collège/lycée, il n'en fallait pas moins pour faire un bond de quelques années en arrière pour s'y retrouver. Personnellement, il m'a été facile de me mettre à la place de ces étudiants ou comme si je faisais le travail avec eux. 

Une histoire vraie
La beauté du film vaut pour tous les éléments que j'ai cité juste au-dessus. Et ces éléments prennent une ampleur toute particulière puisque cette histoire est tirée de faits réels. A la vue des différents reportages et témoignages, ces faits sont presque retranscrits mot à mot. Enfin, ce témoignage de Léon Zyguel, un enfant rescapé de la déportation, est bouleversant.

Des acteurs parfaits 

Cette rubrique va être très courte puisqu'il est impossible de juger la prestation des acteurs tant elle est criante de vérité. Si pour les acteurs étudiants, faire les cons en classe n'était pas forcément compliqué, parvenir à se faire écouter et respecter pour la professeur d'un film, Ariane Ascaride, pouvait s'avérer difficile. Elle a réussi son travail, bravo !

Une réalisation inégale mais s'en est presque anecdotique

En filmant avec seulement trois caméras, la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar (à vos souhaits) a pris le parti d'en faire le moins, comme si l'idée de n'avoir qu'un point de vu permettrait de mieux se plonger dans la classe. Une idée audacieuse mais qui a ses limites dans la mise en scène du film avec certaines baisses de régimes flagrantes ou des pertes de rythme nombreuses. Mais avec un tel sujet, ça ne m'a pas plus interpellé que ça. 

Un film à voir pour ne jamais oublier...

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 14.8 - Public : 15.2

La French

03/12/2014
Réalisation : Cédric Jimenez
Avec : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Céline Sallette, Mélanie Doutey, Benoît Magimel, Guillaume Gouix...

Synopsis : Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes.

Hommage au juge Michel

L'histoire racontée dans ce film est librement adaptée de faits réels. Ce qui suffit pour en faire un bon film ? Non. Si l'hommage fait au juge Pierre Michel est significatif, le scénario, quant à lui, a tout faux... ou presque. Il y a de nombreux raccourcis et quelques incohérence qui décrédibilisent le film dans son ensemble mais aussi (et surtout) ses acteurs qui ne semblent vraiment pas fait pour interpréter leurs rôles. Il n'en reste pas moins qu'il y a cette volonté de respecter les personnages de Pierre Michel et Gaëtan Zampa, en comprenant leur vie respective au-delà de l'affaire qui les oppose. Mais ce n'est qu'une volonté...

Le tandem Dujardin/Lellouche fait flop !

On est habitué à les voir ensemble, les deux amis inséparables. Donc pas surprenant de les retrouver en gentil vs méchant sur ce film. Oui mais le gentil juge Michel Dujardin est d'un ennui et ne transmet aucune émotion. Les seuls moments où il atteint le spectateur, c'est quand il se laisse libre de faire 2-3 vannes. Là on reconnait bien Dujardin... mais pas Michel. Quant au méchant Zampa Lellouche, il se prétend napolitain et mafieux mais ne joue que sur des gros clichés en forçant l'accent italien qu'il n'a pas. Non, franchement se duo coule et est légèrement relevé par les femmes Sallette et Doutey, touchantes, et par les belles prestations de Benoît Magimel et Guillaume Gouix. 

Trop long... Beaucoup trop long...

Dans l'esprit, on peut comparer le film de Cédric Jimenez à celui de Jean-François Richet (adaptation de Mesrine) tant sur la photographie utilisée que sur l'ambiance globale du film qui peut s'en rapprocher. Mais dans l'esprit seulement, car le problème majeur du film reste la gestion de l'espace temps. Explications. En 2h15, Jimenez essai d'en dire le maximum mais prend d'énorme raccourcis ce qui empiète sur le rythme et la crédibilité du film comme expliqué juste au-dessus. On peut donc penser que cette adaptation est trop courte et aurait pu mériter 2 volets (comme Mesrine). Mais on peut aussi penser qu'elle est trop longue car, quitte à prendre des raccourcis, autant qu'ils permettent d'offrir au film une intensité sans relâche faisant passer le jeu d'acteur au second plan et l'histoire même du film tout devant. En choisissant d'être entre les deux, Jimenez propose une adaptation qui est entre le divertissement et le film d'auteur sans jamais parvenir à atteindre l'un ou l'autre.

On ne retiendra que l'hommage au juge Michel.

Notes (sur 20) : Personnelle : 8

Night Call

26/11/2014


Réalisation : Dan Gilroy

Avec : Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Riz Ahmed, Bill Paxton...



Synopsis : Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n'aura aucune limite...


Ça c'est du sujet !

Toute la communication s'est axée là-dessus "Par les producteurs de Drive". C'est bien beau mais quand on voit qui réalise et surtout qui est au scénario, on est en droit de douter (Jason Bourne : l'héritage). Et là commence le film... à peine le temps de cligner des yeux que défile le générique final. Littéralement scotchant et captivant. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. La première est évidente, c'est Jake Gyllenhaal, mais nous y reviendrons. La seconde est le sujet : avoir l'exclusivité d'une vidéo "trash" pour pouvoir la vendre à prix d'or aux journaux télévisés. Avoir le meilleur angle, prendre tous les risques nécessaires pour arriver en premier sur les lieux, être maître dans l'art de la négociation... tout ça pour toucher un maximum d'argent. C'est la loi de l'offre et de la demande poussée à son extrême. Alléchant non ?! Toujours pas ? Alors ajoutez un troisième élément qui est la qualité de la réalisation et du rythme donné au film. Il n'y a pas un seul moment de répit. 

Gyllenhaal toujours plus bluffant

Il existe des acteurs dont il est difficile voir impossible de connaître leurs limites. Jake Gyllenhaal fait parti de cette catégorie là. Après des prestations de haut vols dans Enemy et Prisoners, il récidive. Un cran au-dessus. A la manière d'un Edouard Norton dans Fight Club, il joue parfaitement le rôle d'un homme qui ne trouve pas le sommeil, vivant essentiellement la nuit et avec un caractère indéfinissable. Aller, je m'essaye quand même à la définition : fou, fraudeur, voleur, manipulateur, sans compassion, égoïste, radin... son personnage de Lou Bloom c'est tout ça à la fois. Et à côté, les pauvres Rene Russo, Riz Ahmed et Bill Paxton n'ont plus qu'à subir sa loi sans jamais être en position de force. 

Un film unique

Comparer Night Call serait une erreur. Certes, il y a des rapprochements avec Drive (la photographie de nuit et le fait que le film se passe beaucoup en voiture) mais le sujet est tellement différent. Je me suis permis de faire un lien avec Fight Club mais en voyant le film vous le trouverez presque erroné. Non je pense que le film ne doit son salue qu'à lui-même, à l'intensité et le charisme de son acteur principal et à la parfaite mise en scène de Dan Gilroy qui réalise son premier film et qui écrit son meilleur film. 

Un délice sadique mais un délice quand même !

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 15.2 - Public : 16.8


Secret d'Etat

26/11/2014
Réalisation : Michael Cuesta
Avec : Jeremy Renner, Rosemarie DeWitt, Ray Liotta, Tim Blake Nelson, Barry Pepper, Oliver Platt, Mary Elizabeth Winstead...

Synopsis : Une vérité incroyable se dessine : les rebelles du Nicaragua travailleraient directement avec la CIA pour introduire de la cocaïne aux Etats-Unis et l’argent résultant de ce trafic servirait à armer les milices des Contras que veulent soutenir les Etats-Unis. Pour faire exploser la vérité, Webb prend tous les risques et se rend au Nicaragua afin de soutirer des informations essentielles au baron de la drogue Norwin Meneses. Il écrit bientôt une série d’articles qui secoue l’Amérique tout entière…
Webb devient alors une cible pour les journalistes rivaux mais aussi pour les responsables du trafic : un véritable complot se trame contre lui…


Du déjà vu mais rarement aussi bien adapté

C'est une histoire vraie, certes, elle n'en est que plus crédible. Mais on l'a déjà vu des dizaines et des dizaines de fois. Un journaliste lambda voit sa vie bouleversée lorsqu'il découvre un complot entre le gouvernement et un cartel de drogue. Ce n'est pas là dessus que l'on va juger le film mais davantage sur sa construction, sur la façon dont est racontée l'histoire. Et c'est plutôt positif. Plongé au cœur de l'intrigue, le spectateur ne peut être que réceptif aux moindres faits et gestes du protagoniste. Et ce malgré un scénario parfois complexe (difficile de faire autrement lorsqu'on évoque un fait réel).

Enfin un rôle à la mesure de Jeremy Renner

Il y avait eu Démineurs en 2008 mais avant et après, rien à se mettre sous la dent. Malgré quelques prouesses avec les Avengers, Jeremy Renner a eu du mal à se trouver un vrai rôle dans un vrai film (oublions les fiascos Jason Bourne et Hansel & Gretel). C'est chose faite avec Secret d'Etat. Il interprète le rôle complexe de Gary Webb à l'origine de la découverte du scandale. Sans fausses notes et toujours crédible, on aimerait le voir plus souvent ainsi. Le reste du casting met essentiellement en valeur Rosemarie DeWitt, femme de Gary Webb, qui dégage pas mal d'émotion et de compassion. L'ensemble est tout à fait réussi sauf... sauf pour Paz Vega, petit rôle mais suffisamment pour être agaçante. 

Pas toujours évident de passer du petit au grand écran

La qualité du film vaut surtout à Michael Cuesta qui parvient à donner l'intensité nécessaire pour garder en haleine le spectateur jusqu'au bout. Le réalisateur des séries à succès Dexter et Homeland se sert de son savoir-faire pour donner de l'ampleur à l'histoire. Mais raconter une histoire en 2 heures est plus complexe que de le faire en une saison. On le perçoit lors de légers raccourcis pour amener une situation ou encore dans l'explication complexe de la liaison entre le gouvernement et le trafic de drogue : trop de personnages et intervenants différents. 

Un film globalement réussi mais complexe dans sa compréhension. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 14 - Public : 13.2


Astérix : Le domaine des Dieux

26/11/2014
Réalisation : Louis Clichy & Alexandre Astier
Avec : Roger Carel, Guillaume Briat, Lorant Deutsch, Laurent Laffite, Alexandre Astier, Alain Chabat, Elie Semoun, Géraldine Nakache, Florence Foresti...

Synopsis : Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura  séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains. : « Le Domaine des Dieux  ». Nos amis gaulois résisteront ils à l’appât du gain et au confort romain ? Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique ? Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César.

Une adaptation parfaite, dans l'air du temps

Il y avait d'une part l'obligation d'adapter du mieux possible la bande dessinée du même nom tout en travaillant sur des faits d'actualité ou tout du moins avec un rapprochement de la réalité, sans perdre le ton humoristique bien évidemment. Et c'est là que le tandem Clichy/Astier a fait un excellent boulot. L'un en charge du respect de l'oeuvre, l'autre à la recherche de l'idée originale rendant le film unique. Etant un adepte des bandes dessinées d'Astérix, j'avais l’œil avisé. Verdict, l'histoire est parfaitement retranscrite, on retrouve même certains dialogues inchangés et les quelques libertés sont parfaitement trouvées. Au menu, des références à Gandalf, Charles de Gaulle, ou encore des sujets comme la grève, l'écologie, la pénibilité au travail... tout y est !

Hommage à Roger Carel

C'est son dernier doublage d'Astérix, selon ses propres propos. Et cette voix historique va être difficile à remplacer. On peut regretter le fait que tout ne soit pas parfaitement audible, notamment pour Astérix. Toutes les voix ne sont pas forcément adaptées aux personnages, je pense essentiellement à Obélix et Panoramix. Il y a un formidable contre-pied avec Duplicatha, le chef des esclaves, interprété par Laurent Lafitte, sans accent et avec un poil bourgeois, hilarant ! Autres rôles sur mesure et géniaux : Semoun en Cubitus et Foresti en Bonemine. 

Un mélange savoureux mais...

Oui, le résultat global est plus que réussi. C'est un véritable récital qui nous rappel d'autres adaptations animées des aventures d'Astérix (Les 12 Travaux d'AstérixAstérix et Cléopâtre). Mais il subsiste un problème quant au rythme du film et quant à sa promotion. Le rythme est coupé brutalement par un certain manque d’enchaînement entre les scènes donnant l'impression de voir le film par à-coups. Ensuite, la promotion parce que les meilleures vannes du film sont clairement dans la bande annonce et dans les extraits. Alors attention, pas toutes les vannes non plus (fort heureusement) mais on aurait davantage apprécié découvrir ces quelques moments dans la salle avec le public. 

Ne boudons pas notre plaisir, un film qui ravira les petits... mais aussi les grands. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14.5


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Hunger Games - La révolte : Partie 1

19/11/2014

Réalisation : Francis Lawrence

Avec : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Woody Harrelson, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman...


Synopsis : Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.

Une simple mise en abyme pour le dernier volet

On le comprend vite, ce film va nous frustrer plus que nous divertir. Francis Lawrence place ses pions en préparation du dernier film de la saga qui verra les Districts affronter le Capitole. Mais entre un deuxième film prometteur et le dernier tant attendu, il y a cette "Partie 1" ou plutôt devrais-je dire ce boulet. Car oui, si l'idée de jouer de Katniss comme un atout politique pour faire de la propagande est bonne, le reste du film est plus que laborieux. Car cette propagande générale déteint fortement sur le jeu des acteurs. Justement, nous allons y venir. 

Un jeu forcé pour un casting regrettable

Rien n'est naturel, rien n'est crédible, tout semble faux au delà des scènes de propagande. Pour semer la révolte, il faut rallier tout le monde à sa cause. Si les districts sont naïfs dans le film, le spectateur, lui, l'est beaucoup moins. Il suffit juste de s'arrêter sur le triangle amoureux Lawrence-Hutcherson-Hemsworth pour comprendre mes propos. Ils sont méconnaissables et nous proposent des instants à la limite du parodique. C'est d'autant plus regrettable que le casting est plus qu'honnête avec des noms comme Julianne Moore, le regretté Philip Seymour Hoffman ou encore Woody Harrelson. Un casting dont Francis Lawrence semble avoir été totalement dépassé. 

Un ensemble décevant

En choisissant de couper le dernier volet en deux parties, Francis Lawrence s'est tiré une balle dans le pied. Deux heures pour raconter une histoire de 10 minutes, c'est long. Et j'exagère à peine. On est pris dans un ennui global en espérant un sursaut qui n'arrivera jamais. La seule véritable scène d'action n'est pas montrée. Et le lien entre le deuxième film et celui-ci est quasi inexistant. A ce demandé si je n'ai pas raté un épisode. Il n'y a plus qu'à attendre l'année prochaine dans l'espoir de voir un final en apothéose pour redorer un peu cette saga car le passage de Katniss à l'âge adulte est un échec. 

Une déception générale qui est résumé par une phrase de Yérim Sar pour Première : "Certes Hunger Games reste au-dessus de la concurrence. Mais être le moins pire ne suffit pas à être le meilleur." Tout est dit. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 11.5 - Presse : 12.8 - Public : 16.4


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La prochaine fois je viserai le cœur

12/11/2014
Réalisation : Cédric Anger
Avec : Guillaume Canet, Ana Girardot, Jean-Yves Berteloot, Patrick Azam, Arnaud Henriet...

Synopsis : Pendant plusieurs mois, entre 1978 et 1979, les habitants de l’Oise se retrouvent plongés dans l’angoisse et la terreur : un maniaque sévit prenant pour cibles des jeunes femmes.
Après avoir tenté d’en renverser plusieurs au volant de sa voiture, il finit par blesser et tuer des auto-stoppeuses choisies au hasard. L’homme est partout et nulle part, échappant aux pièges des enquêteurs et aux barrages. Il en réchappe d’autant plus facilement qu’il est en réalité un jeune et timide gendarme qui mène une vie banale et sans histoires au sein de sa brigade. Gendarme modèle, il est chargé d’enquêter sur ses propres crimes jusqu’à ce que les cartes de son périple meurtrier lui échappent.


Le plus dérangeant, c'est d'assister à une histoire vraie

Il y a des moments où l'on peut critiquer un scénario ou l'origine même d'une histoire. Mais lorsqu'il s'agit de faits réels, on ne peut que constater et juger la façon dont ils sont amenés. Cédric Anger choisit donc de ne pas raconter sa vie avant, ni sa vie après, mais de plonger directement le spectateur dans les actes effroyables exercés par ce tueur fou. Et cette folie, justement, est parfaitement mise en scène à la manière d'un Docteur Jekyll et Mister Hyde, ou comment cet homme peut être sans histoire au sein de sa brigade, sa famille, dans sa vie social en fait, et disjoncter dès lors qu'il voit une auto-stoppeuses... Après le film, on ne comprend pas les revendications de cet homme, ni même ses convictions. Peut être est-ce voulu ou mal exposé ? Mystère. 

Un Guillaume Canet impeccable

Ma seule réticence avant d'aller voir ce film, c'était lui. Autant je le trouve brillant réalisateur, mais j'ai beaucoup plus de mal à croire en l'acteur, bien que ce soit sa vocation première. Mes doutes se sont vite envolés dès les premières images du film. Guillaume Canet tient là son meilleur rôle depuis bien longtemps (Les liens du sang, 2008). Si l'on est dérangé par cette histoire, c'est grâce à lui. Très froid, voir glacial, sans émotions visibles, et un regard qui vous veut du mal, voilà les traits d'un excellent comédien. S'il faut ressortir une autre personne du casting, c'est Ana Girardot. Elle est en parti le fruit de l'imagination du réalisateur. Une bien belle imagination. Elle est la seule femme pour qui "Franck" (le tueur) ne ferait pas de mal. Timide, naïve, amoureuse, timbrée, Girardot donne un mélange complexe à son personnage qui colle parfaitement au film. 

Cédric Anger illustre les faits sans donner d'explications

Le réalisateur français ne semble pas s'être foulé, quoique sa mise en scène est parfaite. Je m'explique. Je trouve que ce film est un peu léger car il illustre simplement les faits qui se sont passés sur ces années 1978 et 1979 sans jamais chercher à comprendre pourquoi il en vient à ces actes. Peut être que l'explication n'a jamais été divulguée, auquel cas, laissons un peu d'imagination. Néanmoins, cette fameuse mise en scène, où il tire à profit le maximum de Guillaume Canet est vraiment réussie. Il le dira lui même dans une interview accordée au magazine Première "J'ai récupéré Guillaume Canet après son l'échec de Blood Ties (dont il était le réalisateur) et je me suis servi de sa rage." En tout cas, ça a bien marché. 

Un bon film si vous n'avez jamais entendu parler de cette histoire. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 14.8 - Public : 14


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Paradise Lost

05/11/2014

Réalisation : Andrea Di Stefano
Avec : Benicio Del Toro, Josh Hutcherson, Claudia Traisac, Brady Corbet, Carlos Bardem, Ana Girardot...


Synopsis : Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d’ivoire et des vagues parfaites ; un rêve pour ce jeune surfeur canadien. Il y rencontre Maria, une magnifique Colombienne. Ils tombent follement amoureux. Tout semble parfait… jusqu’à ce que Maria le présente à son oncle : un certain Pablo Escobar.


Di Stefano et le problème de l'espace temps

Sur le principe, un étranger se retrouvant sans le vouloir, si ce n'est par amour, dans un réseau mafieux, c'est classique mais toujours commercial. Quand ça concerne un canadien et des colombiens ça peut prendre une autre tournure beaucoup plus novatrice. Pourquoi ? Parce qu'il y a des différences culturelles importantes, la barrière de la langue, et parce qu'un canadien en Colombie, c'est pas banal. Oui mais voilà, le film a un problème et quel problème ! On est constamment balancé dans l'espace temps. On commence à une époque, puis on revient quelques mois en arrière, puis en avant, etc. pour finir... dans le passé ! Malheureusement, ça détruit l'histoire.

Il y a Benicio Del Toro et les autres

Quand on a l'aura et la virtuosité de Benicio Del Toro, difficile de laisser la place aux autres. Il est à l'image de sa prestation dans Che, entre ombre et lumière. Toujours mystérieux, froid mais cruellement réaliste. Dire qu'il n'y a que lui, ce n'est pas totalement vrai et ce serait dénigrer la prestation de Josh Hutcherson qui tir bien son épingle du jeu. Le jeune Peeta de Hunger Games campe parfaitement son rôle, un poil caricatural, mais toujours à 100%. Le reste du casting est sans grande saveur. 

Vous avez une chance Mr Di Stefano

La manière de raconter l'histoire ne m'a pas plu, vous l'avez compris. Si je peux accentuer un peu plus sur la réalisation, je trouve qu'on ne voit pas assez de paysage alors que l'on se trouve au coeur de la Colombie, entre plage et forêt tropicale. Mais ce réalisateur a une chance qui m'est totalement subjective. J'adore l'Espagnol et suis en phase d'apprentissage de l'Anglais et ce film mélange les deux langues. Pour qu'un colombien comprenne un canadien et vis-versa, il faut parler lentement, distinctement et avec un vocabulaire accessible. Juste ce qu'il me fallait pour ne pas lire les sous-titres. Un bonheur ! Alors oui, Mr Di Stefano, vous avez cette chance.

Un résultat correct mais l'on pouvait en attendre bien mieux.

Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 11.6 - Public : 14.4


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Respire

12/11/2014
Réalisation : Mélanie Laurent
Avec : Joséphine Japy, Lou de Laâge, Isabelle Carré, Claire Keim, Roxane Duran...

Synopsis : Charlie, une jeune fille de 17 ans. L’âge des potes, des émois, des convictions, des passions. Sarah, c’est la nouvelle. Belle, culottée, un parcours, un tempérament. La star immédiate, en somme. Sarah choisit Charlie.

Pour cette critique, j'ai décidé d'élargir ma réflexion et d'expliquer plus en détail ma vision sur ce film. Pourquoi ? Parce que je pense qu'il vaut le coup d'être analysé au maximum. 

L'adolescence et ses vices

L'histoire débute avec Charlie, une jeune élève de terminale qui ne paye pas de mine mais qui vie sa scolarité comme la plupart d'entre nous l'avons vécu : les études, les amis, la famille, les soirées, etc. Tout se passe pour le mieux jusqu'au jour où Sarah arrive. Elle est belle, un peu grande gueule, avec de l'aura, une fille dont tout le monde voudrait être amie. Et cette amie sera Charlie. 
Voici donc la base du film et du scénario sur lequel s'est appuyé Mélanie Laurent. Une rupture dans le temps pour une élève qui trouvera sa place et sa raison de vivre grâce à Sarah, en oubliant ses valeurs, ses sentiments et même ses amis. On est plongé dans la relation entre ces deux nouvelles meilleures amies. Et comme toutes relations de jeunes de 17-18 ans, avec le temps, ça évolue. En bien comme en mal. Petit à petit l'une prend le pouvoir sur l'autre. Les belles promesses d'amitié disparaissent. Et au fur et à mesure la peur s'installe, la honte, et ce jusqu'à se renfermer sur soi même. 
L'adolescence est une période charnière pour n'importe quel enfant. C'est là où l'on se construit mais c'est aussi là où l'on est susceptible et exposé aux regards des autres. Finalement, le film décrit ça. L'adolescence et ses vices, l'amitié et ses limites ou quand la sensation de liberté devient vite irrespirable. 

La caméra et l’œil posé de Mélanie Laurent

Avant d'être la comédienne désormais mondialement connue, Mélanie Laurent avait fait des études d'art du cinéma. Elle n'a jamais renié son envie d'être derrière la caméra et réalise ici sont deuxième film après Les Adoptés. Avec Respire, elle donne encore plus d'impact et de crédibilité à cette volonté de diriger et non plus d’exécuter. Explications. 
Pour commencer, au niveau de la photographie, le contraste des images est spectaculaire et totalement approprié en fonction de la scène. Par exemple, ce moment où Charlie se retrouve seule au milieu de l'eau accentue la sensation de solitude. 
Ensuite vient la sensibilité des personnages. Nous y reviendrons après, mais les actrices sont bluffantes et la mise en scène pertinentes. Cette mise en scène est due à l'accentuation des émotions de chacun des protagonistes. A chaque fois cette justesse en terme de distance pour souligner un conflit, une tendresse ou encore une tristesse.
Enfin, la parfaite direction des acteurs. On a le sentiment que Mélanie Laurent a réussi à obtenir le meilleur de chaque personne. Toujours dans une réalité cruelle, cette tenue du casting donne plus d'ampleur et de crédibilité à son film.

Des interprétations à couper le souffle

Si le film vaut le coup d’œil et le déplacement, c'est pour voir ce tandem impressionnant Japy/De Laâge. La première interprète avec brio Charlie. En soit, elle ne dégage pas une grande émotivité et sensibilité. Elle paraît même assez classique mais pour ce film c'est justement ce qu'il fallait. Une personne de tous les jours à laquelle on puisse facilement s'identifier. Là où elle prouve sa capacité d'actrice c'est en étant victime, en se laissant dépasser par Sarah qui va la pousser à se couper du monde et se fondre dans sa carapace. 
Et justement cette Sarah, interprétée par Lou de Laâge, donne la sensation de diriger le film et avec lui, le spectateur. Sa tendresse et bonhomie de début du film se dégrade petit à petit pour laisser place à une froideur et une cruauté qui semble sans limite. A contrario de Joséphine Japy, Lou de Laâge propose une large palette émotionnelle et je ne serais pas surpris de la voir rapidement dans un nouveau film.

L'intensité provoque-t-elle la longueur ?

La question se pose sur ce film mais peut également se poser sur bien d'autres longs métrages. Pour amener cette tension palpable, Mélanie Laurent décide d'illustrer l'amitié naturelle et naissante entre ses deux protagonistes. Ce début laisse place à quelques longueurs pas toujours maîtrisées au risque que le spectateur ne rentre pas dans le film (pour preuve le ronflement entendu dans la salle). Mais lorsque le film est lancé, on est pris dans cette intensité. Une intensité qui est résumée par de longs silences et par des regards. Evidemment, quand on ne parvient pas à s'identifier aux personnages et à entrer dans le film, on se fait clairement chier. Mais au cas contraire, on est pris dans une tourmente insoutenable jusqu'à suffoqué lors du dénouement final. 

Pour résumer, un film d'une justesse et sensibilité incroyable mettant à l'honneur deux jeunes filles prometteuses et une réalisatrice promis à un brillant avenir. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 14 - Public : 15.2


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Une nouvelle amie


05/11/2014


Réalisation : François Ozon


Avec : Romain Duris, Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz, Isild Le Besco...


Synopsis : À la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie.



Le message passe, pas l'histoire

Le film est aussi bien basé sur la psychologie que la physiologie des personnages. La perte d'un proche fait souvent mal. Surtout lorsqu'il s'agit de sa meilleure amie, de sa femme ou encore de sa mère. C'est donc par le deuil que commence ce film, plongeant le spectateur directement dans une ambiance dépressive. Cette ambiance permet de mieux comprendre le manque d'affection de Claire (la meilleure amie) et le besoin maternelle de Lucile (la fille)... poussant David (le mari) à se transformer. Le message global est bien compris mais la façon dont il est raconté manque de clarté et les nombreux raccourcis du film n'y aident pas. 

Un Duris extrême et une Demoustier radieuse

Beaucoup verront une performance XXL de Romain Duris. Ce n'est pas faux tant il est crédible et réaliste en (Attention spoiler) transformiste. D'homme à femme, ça en devient presque troublant. Mais j'ai davantage été bluffé et convaincu par la douceur et l'émotion d'Anaïs Demoustier. D'une sensibilité rare, elle ne laisse personne indifférent. Une nouvelle fois en couple avec Raphaël Personnaz, comme dans Quai d'Orsay, qui permet au film d'être plus terre à terre. 

Ozon aime les sujets sensibles

Le réalisateur français n'est pas novice dans le genre "provocation". Pour preuve Jeune & Jolie sorti l'année dernière. Mais pour ce film, il avait une idée en tête ; et qu'elle plaise ou non, il s'est tenu à son idée. Pour Une nouvelle amie, on a la sensation qu'il se disperse. Comme s'il voulait trop en dire et aller au-delà de son sujet initial. Peut être qu'en plus de temps le film aurait été plus fluide mais pour le coup il offre un rendu final brouillon bien que séduisant.

La confusion de ma critique est à l'image du film.

Notes (sur 20) : Personnelle : 13.5 - Presse : 14.4 - Public : 14.8


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Quand vient la nuit

12/11/2014

Réalisation : Michael R. Roskam
Avec : Tom Hardy, Noomi Rapace, James Gandolfini, Mathias Schoenaerts, John Ortiz...

Synopsis : Bob Saginowski, barman solitaire, suit d’un regard désabusé le système de blanchiment d’argent basé sur des bars-dépôts – appelés « Drop bars » - qui sévit dans les bas-fonds de Brooklyn. Avec son cousin et employeur Marv, Bob se retrouve au centre d’un braquage qui tourne mal. Il est bientôt mêlé à une enquête qui va réveiller des drames enfouis du passé...


Un scénario prenant

Une histoire de règlements de comptes et d'arrangements pas très honnêtes avec un personnage principal introverti et assez silencieux. Cette structure fait penser à l'excellent film Drive. Oubliez les voitures et prenez un bar. L'intensité mis dans ce film accouplé au rythme, à la photographie froide et aux jeux d'acteurs, permettent au film d'être impactant et sans relâche pour le spectateur. Un réel plaisir.

Gandolfini nous quitte sur une belle note

Le regretté James Gandolfini nous livre ici une prestation pleine, faisant passer son personnage d'amical à un salaud qu'on avait pas vu venir. Mais sur ce film, la vedette est volée par Tom Hardy. C'est tout simplement le meilleur rôle de sa carrière. Sa prestation peut être comparée avec celle de Ryan Gosling dans Drive, bluffant. Il est admirablement suppléé par Noomi Rapace et par la star belge montante Mathias Schoenaerts (De rouille et d'os). 

La Belgique est à l'honneur


Ce film et son adaptation doivent son salut aux acteurs, certes, mais quels seraient des acteurs sans un bon réalisateur ? C'est tout l'art du réalisateur belge Michael R. Roskam qui nous prendrait presque au dépourvu face à tant d’ingéniosité. Oui, le film a quelques carences quand il s'agit d'exposer le besoin d'argent de Marv ou encore l'enquête policière. Mais ce n'est rien comparé au rendu final qui nous laisserait presque sans voix. 

S'il y a un film à voir cette semaine, c'est bien lui. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 14.4 - Public : 14.4


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The Giver


29/10/2014

Réalisation : Philip Noyce
Avec : Jeff Bridges, Meryl Streep, Brenton Thwaites, Alexander Skarsgard, Katie Holmes, Odeya Rush...



Synopsis : Dans un futur lointain, les émotions ont été éradiquées en supprimant toute trace d'histoire. Seul "The Giver" a la lourde tâche de se souvenir du passé, en cas de nécessité. On demande alors au jeune Jonas de devenir le prochain "Giver"...


On est tombé bien bas

Je me souviens il y a quelques semaines, j'écrivais la critique de Labyrinthe en pointant du doigt l’afflux trop important des sagas adolescentes. En voici encore une. Sauf que celles-ci présente un sujet de base original (bien qu'avec la structure habituelle) et avec la volonté photographique de faire quelque chose de différent. "Enfin !" me direz-vous. Ne crions pas victoire trop vite. L'histoire est lamentablement racontée avec un manque de rythme affligeant et de nombreuses longueurs. Si les autres sagas ados pouvaient être vus au-delà de cette tranche d'âge, The Giver n'est pas à conseiller pour les plus de 14 ans. 

Des stars, mais pour faire quoi ?

Ce genre de film permet de voir de nouvelles têtes et la qualité naissante des jeunes acteurs. Ici encore, c'est raté. On essai de reconvertir Jeff Bridges, Meryl Streep ou encore Katie Holmes, à quoi bon. Leur carrière respective bat de l'aile et s'écrase avec ce film. Tandis que Brenton Thwaites et Odeya Rush ont encore pas mal de boulot dans leur jeu d'acteur.

S'il vous plaît, ne faites pas de suite

Ce film serait à refaire depuis le début ou à jeter aux oubliettes. Mais surtout pas de faire une suite. Qui plus est si l'on confit une nouvelle les reines à Philip Noyce. Le réalisateur est passé complètement à côté de son sujet et semble être dépassé par ce type de film. Pas choquant quand on sait qu'il n'a rien proposé d'intéressant depuis 12 ans et Le chemin de la liberté. Mais bon quand même, à ce point, ça en devient désolant !

Bref, n'allez pas le voir. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 7 - Presse : 9.2 - Public : 14


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The November Man

29/10/2014

Réalisation : Roger Donaldson
Avec : Pierce Brosnan, Olga Kurylenko, Luke Bracey, Eliza Taylor, Bill Smitrovich...


Synopsis : Il n'y a pas pire ennemi que celui que l'on a formé. Peter Deveraux est un ex-agent de la CIA réputé pour sa redoutable efficacité et un passé trouble. Contacté pour assurer la protection d’Alice Fournier, responsable d'un centre d'accueil pour réfugiés, dont le témoignage pourrait compromettre l'un des favoris à l'élection présidentielle russe, Devereaux comprend rapidement qu’il a été manipulé et qu’il est devenu la cible de son ancien élève, David Mason…

Le Come Back de 007

Ça devait lui démanger depuis toutes ces années... On ne se refait pas. Quand on a goûté à l'action de James Bond, difficile de s'en passer. Brosnan se remet donc en selle pour ce film qui aurait pu faire parti de la saga malgré un scénario assez pauvre. L'histoire fait penser aux années 80 alors que l'on est en 2014... Un véritable décalage entre le temps et l'action. 

Pierce Brosnan s'est fait plaisir

En produisant lui même le film, Brosnan s'est adjugé le rôle titre. Il n'a rien perdu de ses talents "bondiens" quoiqu'une petite bedaine se laisse apercevoir (à 61 ans, on peut se le permettre). Déjà vu dans un James Bond (Quantum Of Solace), la belle Olga Kurylenko continue de séduire en femme fatale. Le reste du casting est plus original et marqué par la belle performance de Luke Bracey, révélation du film. 

Donaldson a essayé... avec plus ou moins de réussite

En essayant de se rapprocher un maximum de la saga James Bond, Roger Donaldson s'est un peu perdu. Il a cherché à faire une histoire complexe entre CIA, politique Russe et The November Man et s'en est mêlés les pinceaux. Reste néanmoins des scènes d'actions réalistes et efficaces permettant au film de surnager sans tomber dans l'ennui. 

Brosnan s'est amusé, on est content pour lui.

Notes (sur 20) : Personnelle : 12 - Presse : 10.8 - Public : 12.8


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Interstellar


05/11/2014

Réalisation : Christopher Nolan
Avec : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Michael Caine, Jessica Chastain, Casey Affleck, Matt Damon...


Synopsis : Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire. 



Une histoire "Nolanienne"

Christopher Nolan nous avait appris comment faire un vrai film de super héro sombre et glaçant (la Trilogie Dark Knight), et comment se triturer le cerveau intelligemment (Inception). Pour Interstellar, c'est un savoureux mélange des deux. Le côté héroïque pour trouver une autre planète quand la Terre part en poussière. Et le cerveau lorsqu'il s'agit de comprendre les différents espaces temps et cette fameuse 5ème dimension. Si vous vous y perdez en lisant le Synopsis, c'est normal. Si vous vous y perdez en lisant mes premières lignes, c'est normal. Enfin, si vous vous y perdez pendant le film, c'est aussi normal. Un film de Nolan c'est ça, une expérience humaine qui fait travailler ses acteurs comme ses spectateurs. 

Un casting de choix

Comme à son habitude, Nolan sait s'entourer des meilleurs et de ses fidèles. Les meilleurs, comme McConaughey, Chastain, Affleck et même Matt Damon dans un second rôle qui aura pourtant son importance. Tous prouvent l'étendu de leur palette à la perfection. Les fidèles, Anne Hathaway et Michael Caine se reposent peut être un peu trop sur leurs lauriers. En même temps, difficile de faire mieux face à la prestation époustouflante des acteurs précédemment cités. 

Nolan chasse en terrain connu

La marque de fabrique de Nolan c'est l'originalité et la découverte. Ici, il répète ses classiques avec une bande son une nouvelle fois géniale et un facteur humain très impactant et émouvant. Oui mais... Parce qu'il y a un "mais". Le reste du film souffrira de 2 comparaisons liés à d'autres films dans l'espace qui ont déjà marqués l'histoire du cinéma. En effet, Interstellar peut être facilement rapproché à 2001 : l'odyssée de l'espace et Gravity. Sur le premier, c'est l'histoire qui est mieux raconté. Tandis que sur le second, c'est visuellement qu'il est mieux réalisé. Alors oui, Nolan a encore réalisé un grand film, mais pour la première fois depuis longtemps, celui-ci peut être comparé, et ça ne va pas en sa faveur. 

Interstellar reste un très bon film dans la lignée des derniers Nolan, même si je le trouve un ton en dessous. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 14.8 - Public : 18.4


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Fury


22/10/2014

Réalisation : David Ayer

Avec : Brad Pitt, Shia LaBeouf, Logan Lerman, Michael Peña, Jon Bernthal, Jim Parrack...


Synopsis : Avril 1945. Les Alliés mènent leur ultime offensive en Europe. À bord d’un tank Sherman, le sergent Wardaddy et ses quatre hommes s’engagent dans une mission à très haut risque bien au-delà des lignes ennemies. Face à un adversaire dont le nombre et la puissance de feu les dépassent, Wardaddy et son équipage vont devoir tout tenter pour frapper l’Allemagne nazie en plein cœur…

Un nouveau film de guerre

Comment ne pas comparer ce Brad Pitt là avec celui de Inglourious Basterds. Même style, même époque, contre les mêmes ennemis Nazis. Sauf que là, il n'y a pas vraiment d'histoire. C'est une immersion dans un tank américain, le Fury (d'où le nom). On découvre la vie d'un équipage pendant la seconde guerre mondiale. 

Des acteurs concernés

Si Brad Pitt semble être un copier-coller du film de Tarantino, le reste du casting est très intéressant. A l'image d'un Shia LaBeouf que l'on avait plus vu comme ça depuis Des hommes sans loi. Logan Lerman dévoile sa meilleure facette, bien que surjoué par moment. Michael Peña apporte un côté latino tandis que Jon Bernthal un côté plus bestial. Tous ont un rôle important derrière le meneur Brad Pitt.

Une mise en situation suffocante

Climat tendu, absence d'émotions, discours secs et bruts... c'est dans cette ambiance morose et propre à la guerre que David Ayer, réalisateur du très bon End of Watch, amène le spectateur. Efficace et réaliste, son film en parvient pourtant à sortir du lot quand on le compare à d'autres films du genre. Peut être avons-nous déjà fait le tour ?... Toujours est-il qu'il manque ce petit quelque chose pour rendre ce film unique. 

Toujours captivant, ce genre de film se laisse voir aisément. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 12.8 - Public : 16.8


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John Wick

29/10/2014
Réalisation : David Leitch & Chad Stahelski
Avec : Keanu Reeves; Michael Nyqvist, Alfie Allen, Adrianne Palicki, John Leguizamo, Willem Dafoe...

Synopsis : Depuis la mort de sa femme bien-aimée, John Wick passe ses journées à retaper sa Ford Mustang de 1969, avec pour seule compagnie sa chienne Daisy. Il mène une vie sans histoire, jusqu’à ce qu’un malfrat sadique nommé Iosef Tarasof remarque sa voiture. John refuse de la lui vendre. Iosef n’acceptant pas qu’on lui résiste, s’introduit chez John avec deux complices pour voler la Mustang, et tuer sauvagement Daisy… John remonte la piste de Iosef jusqu’à New York. Un ancien contact, Aurelio, lui apprend que le malfrat est le fils unique d’un grand patron de la pègre, Viggo Tarasof. La rumeur se répand rapidement dans le milieu : le légendaire tueur cherche Iosef. Viggo met à prix la tête de John : quiconque l’abattra touchera une énorme récompense. John a désormais tous les assassins de New York aux trousses.

Un classique du genre

Encore un film avec un mec qui tue tout le monde pour assouvir sa vengeance. Récemment nous avons eu Equalizer avec Denzel Washington. Alors pourquoi se déplacer pour ce film ? Trois bonnes raisons. Parce que c'est le (vrai) retour de Keanu Reeves dans un rôle d'homme-action que l'on avait plus vu depuis Matrix. Parce que bien que classique, ce film ne laisse aucun répit et est constamment dans l'action avec la violence du personnage de John Wick. Enfin, parce que tuer près de 200 personnes pour venger la mort de son chien... c'est pas banal !

Keanu Reeves et les autres

Son casting reste la principale force du film. Avec Keanu Reeves aux commandes, on découvre un personnage sans émotion et qui effraie tout le monde. Ce monde justement, est parfaitement interprété par un casting vivant sous la menace de John Wick. A commencer par Nyqvist (vu dans Mission Impossible 5) et Allen (Game of Thrones) qui jouent parfaitement la pègre russe conscient de ce qui va leur arriver. Étonnant, enfin, de voir des noms comme McShane, Leguizamo ou encore Dafoe se cantonner à un rôle de second plan. 

Finalement, c'est une série B ?

A cette question, on peut difficilement trancher. Oui, le scénario et l'intrigue du film peuvent être vus sur D17 avec comme acteur principal Steven Seagal ou JC Van Damme. Mais le casting, d'une part, et la réalisation, d'autre part, permettent au film d'avoir cette différence pour être adapté au grand écran. Visuellement, il n'y a rien à redire. Donc pour répondre à cette question, le duo de réalisateur Leitch/Stahelski fait tout pour éviter la caricature de série B.

Efficace à défaut d'être surprenant, ce film reste un bon divertissement. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 11.6 - Public : 14.8


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La légende de Manolo

22/10/2014

Réalisation : Jorge R. Gutierrez


Synopsis : Depuis la nuit des temps, au fin fond du Mexique, les esprits passent d’un monde à l’autre le jour de la Fête des Morts. Dans le village de San Angel, Manolo, un jeune rêveur tiraillé entre les attentes de sa famille et celles de son cœur, est mis au défi par les dieux. Afin de conquérir le cœur de sa bien-aimée Maria, il devra partir au-delà des mondes et affronter ses plus grandes peurs. Une aventure épique qui déterminera non seulement son sort, mais celui de tous ceux qui l’entourent.


Une histoire pleine d'imagination

Ce n'est pas volontairement que l'on peut aller voir ce type de film, mais plutôt pour accompagner un enfant, petit frère/sœur, cousin/cousine, etc. Oui mais à la vue des premières images, j'ai décelé un film d'animation original, poétique et surtout unique. Donc c'est en tant que grand enfant que j'ai été transporté dans l'univers fantastique de Jorge R. Gutierrez. Une redéfinition, en quelque sorte, de l'enfer et du paradis avec une sauce latine apportant beaucoup de couleurs, le tout sur un fond d'histoire romantique en chansons.

Une technologie aboutie

Les films d'animation nous habituent à repousser toujours plus loin les limites de la technologie avec un réalisme impressionnant. Sauf que là, pour ne pas sortir de son monde imaginaire, Jorge R. Gutierrez décide volontairement d'aller dans quelques choses de plus singulier en illustrant ses personnages comme des pantins. C'est une douce idée qui amène pas mal de charme aux personnages et qui humanise peu à peu chacun d'eux. 

Une vision originale d'un sujet triste

Si le réalisateur respecte tous les critères classiques d'un film d'animation, il parvient quand même à faire passer son message et relativiser sur la disparition d'une personne. Avec un sujet de départ pour le moins glauque, à savoir "le jour des morts", il explique qu'il y a ceux dont la vie est oubliée (l'enfer en quelques sortes) et ceux qui resteront à jamais dans le cœur des gens (le paradis). Une belle leçon de vie à expliquer aux enfants pour faire passer la pilule du départ d'un proche. 

En cette période de vacances et d'Halloween, c'est le film à aller voir avec un enfant... ou pas !

Notes (sur 20) : Personnelle : 17 - Presse : 14.4 - Public : 14


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Ballade entre les tombes


15/10/2014
Réalisation : Scott Frank
Avec : Liam Neeson, Dan Stevens, Boyd Holbrook, Brian Bradley...

Synopsis : Ancien flic, Matt Scudder est désormais un détective privé qui travaille en marge de la loi. Engagé par un trafiquant de drogue pour retrouver ceux qui ont enlevé et assassiné sa femme avec une rare violence, Scudder découvre que ce n’est pas le premier crime sanglant qui frappe les puissants du milieu… S’aventurant entre le bien et le mal, Scudder va traquer les monstres qui ont commis ces crimes atroces jusque dans les plus effroyables bas-fonds de New York, espérant les trouver avant qu’ils ne frappent à nouveau…

Liam Neeson, c'est bien toi ? 

Avant d'entrer en salle, je me suis "Cool, on va voir de l'action, de la baston, avec encore l'increvable Liam Neeson !". Et oui, aujourd'hui, cet acteur, pourtant excellent, semble cantonné à un simple rôle d'homme-baston. Si les premières minutes nous enchantent par sa violence et sa froideur, on remet très vite les pieds sur terre le reste du film. On y retrouve un Liam Neeson en détective privé sur une enquête dont on ne retiendra que la noirceur globale. Le contenu n'étant pas très juste et trop irrégulier. 

Finalement, il n'est pas mauvais non plus comme ça

En enquêteur qui se respect, Liam Neeson nous livre une partition que l'on n'avait plus vu depuis un long moment (trop long peut être). Il n'est malheureusement pas aidé par un scénario défaillant qui nus fait vite regretter le Neeson de Taken. Le reste du casting est sans saveur particulière excepté Brian Bradley, convaincant en jeune détective assistant de Liam Neeson.

Scott Frank ne peut s'en vouloir qu'à lui-même


Scénariste et réalisateur du film, Scott Frank semble avoir basé son film sur son aspect photographique plus que sur son contenu. Je m'explique. Visuellement, on comprend très bien le côté sombre qui est parfaitement mis en valeur par les couleurs, les paysages, la luminosité, etc. Mais de ce fait, il a dû adapter son film avec ce qui s'est avéré être une contrainte. Dommage car l'enquête perd en intensité mais aussi en originalité. Et au final, c'est tout simplement le spectateur que perd Scott Frank.


Un film qui sera vite oublié. Comme la plupart des derniers films de Liam Neeson. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 10 - Presse : 12.4 - Public : 13.2


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Le Labyrinthe

15/10/2014

Réalisation : Wes Ball
Avec : David O'Brien, Aml Ameen, Will Poulter, Kaya Scoldelario, Thomas Brodie-Sangster, Ki Hong Lee...

Synopsis : Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d’autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Il n’a plus aucun souvenir du monde extérieur, à part d’étranges rêves à propos d’une mystérieuse organisation appelée W.C.K.D. En reliant certains fragments de son passé, avec des indices qu’il découvre au sein du labyrinthe, Thomas espère trouver un moyen de s’en échapper.

Les sagas ados s’essoufflent-elles ?

Honnêtement, voir des ados, entre 4 murs, prêts à tout pour s'en sortir, ça ne vous fait pas penser à quelque chose ?... Non ?... Aller, des Districts, Katniss... Hunger Games, BINGO ! Même si Le Labyrinthe est différent (encore heureux) la structure de base est la même. Et c'est un peu abusé. Néanmoins, si l'on se penche davantage sur l'histoire, en laissant cette première remarque de côté, c'est une belle réussite. On se retrouve directement plongé dans l'action en se mettant à la place de Thomas, sans savoir ce qui les a amené là. Un peu comme Hunger Games où on retrouve directement Katniss dans les Districts et.... Aaaah ! J'ai dit qu'on stoppait les comparaisons ! (Bref, vous avez compris le petit plagiat)

Du petit au grand écran, il n'y a qu'un pas (ou qu'un film)

Un casting très jeune, logique pour le film, mais pas inexpérimenté ce qui permet d'avoir un résultat convaincant. Dans toute la bande, seuls Dylan O'Brien (Les Stagiaires) et Will Poulter (Les Miller, une famille en herbe), ont déjà commencé à percer au cinéma. Le reste du casting est "novice". Je mets entre guillemets puisqu'ils sont déjà présents sur des séries comme Game of Thrones (Thomas Brodie-Sangster) ou encore True Love (Kaya Scodelario).

Une réalisation convaincante

Je critique, parce que forcément, nul n'est parfait. Mais Wes Ball, le réalisateur, a récupéré un scénario qu'il n'avait pas écrit. Evidemment la comparaison avec Hunger Games est facile. Mais on ne peut pas lui reprocher d'avoir voulu essayer quelque chose de nouveau. Mettre un peu plus de spectaculaire, plus d'intensité, plus de rythme et plus de noirceur. 

Si Le Labyrinthe était sorti avant la saga Hunger Games, le second aurait souffert de la comparaison. Mais avec des "si", on referait le monde. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 13.6 - Public : 16.4


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Samba

15/10/2014

Réalisation : Eric Toledano & Olivier Nakache
Avec : Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim, Izïa Higelin...

Synopsis : Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn out. Lui essaye par tous les moyens d'obtenir ses papiers, alors qu'elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu'au jour où leurs destins se croisent... Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d'imagination qu'eux ?

Encore un sujet sensible bien traité

Après le succès mérité d'Intouchables, nous retrouvons la même équipe (réalisateurs et acteur principal) pour un film sur le sujet sensible des sans papiers, du travail clandestin et de tous les problèmes que ça peut engendrer. Un sujet casse gueule et qui peut vite tourner au too much. Heureusement, il n'en est rien. En choisissant de mettre beaucoup de tendresse et de légèreté avec un humour bien trouvé, les deux réalisateurs frappent encore juste.

Un casting touchant et concerné

Omar Sy était venu "chez lui" comme il aime à le dire, dans son QG du 78, pour nous présenter Samba avec son compère Tahar Rahim et la paire Toledano/Nakache. Tous espéraient, avec une certaine pression, ne pas décevoir 3 ans après Intouchables. Si l'étape de l'histoire passe haut la main, celle du casting est également couronnée de succès. Le tandem Sy/Gainsbourg fonctionne très bien à l'écran (même si j'en doutais au début). Les deux, réservés et timides, amènent cette tendresse énoncée juste au dessus. Quant à la légèreté, c'est l'autre tandem du film, Rahim/Higelin, qui l'apporte.

Ces réalisateurs semblent "Intouchables"

Etre attendu au tournant ne les a pas effrayé. Au contraire, ça les a conforté dans l'idée d'aller plus loin, de trouver un sujet d'actualité encore plus sensible. Et ils ont bien fait. Le film ne souffre d'aucune baisse de rythme et semble aboutit. S'il on doit pousser un peu plus loin la critique, on peut regretter un final haché et pas toujours maîtrisé. Comme l'impression que les réalisateurs se sont laissé embarquer dans l'histoire en ayant du mal à en sortir. 

Ce ne sera pas le succès d'Intouchables, mais le film surfera sur cette vague. A n'en pas douter.

Notes (sur 20) : Personnelle : 16


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Ninja Turtles

15/10/2014

Réalisation : Jonathan Liebesman
Avec : Megan Fox, Will Arnett, William Fichtner...

Synopsis : Tenez-vous prêts : quatre héros de légende vont bientôt faire parler d’eux à New York…
Leonardo, le leader, Michelangelo, le beau gosse, Raphael, le rebelle et Donatello, le cerveau, vont tout faire pour défendre la ville de New York, prise entre les griffes de Shredder. Entre deux dégustations de pizzas (sans anchois, bien sûr) et un entraînement intense aux arts martiaux, prodigué par leur maître Splinter, ils vont accomplir leur destin, aidés par la courageuse reporter, April O’Neil.


D'un plaisir de gosse à un produit hollywoodien

Fût une époque (pas si lointaine que ça), je regardais ces 4 Tortues veiller sur la ville et sur April O'Neil. C'était une série animée diffusée à l'heure du goûter que ma mamie nous préparait à moi et mon frère. Alors quand j'ai vu qu'une adaptation cinéma allait être proposée... la nostalgie est revenue et l'excitation aussi à la vue des premières images. Mais le rêve à vite tourné au cauchemar (ou presque). Le film, visuellement parfait, se résume à une pauvre histoire, banale et vue 100 fois. L'humour, qui aurait pu redorer l'ensemble, est très enfantin et bas du cerveau. Et c'est quelqu'un très bon public qui vous écrit ça.

Un casting à l'américaine

On retrouve Megan Fox en April O'Neil. Sur sa prestation, on a l'impression de la revoir dans les premiers Transformers. Elle n'apporte rien à son personnage. William Fichtner est quant à lui cantonné à un rôle classique de méchant (comme il en a l'habitude). Surpris (pas forcément agréablement) de voir Whoopi Goldberg en directrice journalistique... sans relief. 
L'intérêt ne se porte pas sur les personnages humains, mais bien sur les mutants. Les Tortues Ninja ainsi que Splinter prennent littéralement vie ! Et la technologie d'aujourd'hui permet d'aboutir à un résultat crédible, naturel et très réussi.

Liebesman... Pourquoi lui ? 

Mettre un tel projet entre les mains du réalisateur de La Colère des TitansThe Killing Room ou encore World Invasion était très risqué. Il ne s'est pas avéré payant. A aucun moment Liebesman nous propose un point de vu, de l'originalité, ou même un peu de folie. Il y a bien cette scène de poursuite dans la neige mais c'est tout ! Il ne s'est pas embêté. Préférant jouer la sécurité et le divertissement spectacle grand public en balançant un film de 1h40 et basta. A noter une 3D réussie.

Les Tortues Ninja méritaient meilleur sort. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 12


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Horns


01/10/2014

Réalisation : Alexandre Aja
Avec : Daniel Radcliffe, Max Minghella, Joe Anderson, JunoTemple, Kelli Garner...

Synopsis : Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à la recherche du véritable meurtrier…


Attention aux aprioris 

En regardant les premières images du film, tout portait à croire au film pour ados façon Twilight, mais pas du tout. Ce film est sombre et pleins de bonnes idées. Tourné autours de l'enfer, du diable et du mauvais côté des gens, Horns ("Cornes" en français) est un vrai film d'auteur où le réel se confond à l'imaginaire. Dommage qu'il soit trop irrégulier et que les belles promesses n'aillent pas jusqu'au bout. 

Derrière Radcliffe, un désastre

Si Daniel Radcliffe confirme qu'il est bien plus qu'un acteur apprenti sorcier comme Harry Potter, le reste du casting est vraiment décevant. A défaut de ne pas être un film d'ados, son casting s'en rapproche fortement.

Aja n'est pas allé au bout de ses idées

Le réalisateur du bon Mirrors et du plus contesté Piranha 3D décide de continuer dans le lugubre avec Horns. Si le film propose des scènes vraiment réussies et des moments très appréciables, la volonté de rester dans les mœurs en essayant d'arrondir les angles, de rendre le film plus accessible pour se mettre un maximum de spectateur dans la poche, donne un rendu final de qualité moyenne. 

Un bon film mais... il y a beaucoup mieux à voir en ce moment. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 12 - Public : 12.4


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Gone Girl

08/10/2014


Réalisation : David Fincher
Avec : Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris, Tyler Perry, Carrie Coon, Kim Dickens...


Synopsis : A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne signale la disparition de sa femme, Amy. Sous la pression de la police et l’affolement des médias, l’image du couple modèle commence à s’effriter. Très vite, les mensonges de Nick et son étrange comportement amènent tout le monde à se poser la même question : a-t-il tué sa femme ?


La peur de spoiler

Par souci de ne rien dévoiler du film, je préfère ne pas commenter l'histoire. Sachez juste que chaque élément du film a son importance. 

Une Rosamund Pike bluffante

Si Ben Affleck confirme son statut de très bon acteur, Rosamund Pike est vraiment hallucinante dans ce film. Son jeu d'acteur est mis à l'épreuve et rarement une comédienne m'aura autant agrippé. Pour vous dire, j'ai du mal à trouver mon vocabulaire, car chaque mot peut vous amener sur un piste. Le reste du casting est au niveau du film : excellent.

Le maître du thriller a encore parlé

Dans le genre du pur thriller, ça faisait longtemps que l'on avait pas eu un film aussi aboutit. Il y avait bien eu l'Ovni Prisoners de Denis Villeneuve, mais sinon pas grand chose à se mettre sous la dent. Et puis Gone Girl est arrivé. David Fincher a resurgi pour nous sortir LE film qu'on attendait ou plutôt qu'on espérait. Et il l'a fait. Nous voilà revenu 20 ans en arrière, lors de son meilleur film, Seven. Comme à l'époque, il manipule habillement le spectateur par le bout du nez.

Je vous laisse avec le flou total de cette critique... Enfin bon, peut-on l'appeler ainsi ? 

Notes (sur 20) : Personnelle : 20 (j'ai beau chercher des défauts, je n'en ai pas trouvé) - Presse : 16 - Public : 17.6

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Mommy

08/10/2014

Réalisation : Xavier Dolan
Avec : Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément, Patrick Huard...

Synopsis : Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.


Une belle claque

De la même façon que La Vie d'Adèle, Xavier Dolan nous trace le portrait d'une mère et de son fils dans la vie de tous les jours, d'une justesse et d'un réalisme époustouflant. Ce qui donne un peu plus de matière au film, par rapport à celui précédemment cité, ce sont les personnages et notamment Steve, enfant malade, impulsif, violent, souffrant de troubles affectifs... bref, un môme difficile à gérer pour Diane, une mère qui s'en sort comme elle peut. Par ces deux piliers du film, on s'identifie et on comprend souvent les réactions de l'un par rapport à l'autre. On comprend, mais rarement on cautionne. Et puis vient le troisième pilier, Kyla, la voisine, qui a son importance puisqu'elle nous permet d'avoir du recul par rapport à la situation familiale. 

Nos cousins canadiens ont de sacrés acteurs

La puissance du film réside dans son casting. Des acteurs qui ne sont même plus concernés par leurs rôles, mais littéralement habités. Si l'on connaissait Patrick Huard pour son rôle dans l'excellent Starbuck, les noms d'Anne Dorval, Suzanne Clément ou encore (et surtout) Antoine-Olivier Pilon, nous étaient inconnus. Je dis bien "étaient" parce qu'avec ce film, on n'a pas fini d'en entendre parler. 

Un Prix du Jury amplement mérité

Lors du dernier Festival de Cannes, Xavier Dolan a reçu le Prix du Jury. Peut être que ce nom ne vous dit rien, et pourtant, ce jeune réalisateur de 25 ans est promis à un brillant avenir. Pourquoi ? Parce qu'il est bourré d'idées et il film comme personne. Qui aurait le culot, aujourd'hui, de vous proposer un film au format d'image carré 1:1 ? Ce n'est qu'un détail parmi d'autres, mais je vous laisserai le plaisir de les découvrir tout au long du film. 
Reste que ce film d'auteur, n'est pas forcément adapté au grand public car très dur et avec l'accent québécois fortement prononcé (merci les sous-titres). 

Un film qui ne laissera personne indifférent.

Notes (sur 20) : Personnelle : 18 - Presse : 17.2 - Public : 18


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Equalizer

01/10/2014

Réalisation : Antoine Fuqua
Avec : Denzel Washington, Chloë Grace Moretz, Marton Csokas, Melissa Leo...

Synopsis (Allociné) : Pour McCall, la page était tournée. Il pensait en avoir fini avec son mystérieux passé. Mais lorsqu’il fait la connaissance de Teri, une jeune fille victime de gangsters russes violents, il lui est impossible de ne pas réagir. Sa soif de justice se réveille et il sort de sa retraite pour lui venir en aide. McCall n’a pas oublié ses talents d’autrefois…
Désormais, si quelqu’un a un problème, si une victime se retrouve devant des obstacles insurmontables sans personne vers qui se tourner, McCall est là. Il est l’Equalizer…


Une histoire simple mais bien amenée

Du vu et du revu. La soif de justice. Un seul homme qui peut mettre tout un gang à genoux sans utiliser d'armes à feu. Oui, on a déjà entendu ce refrain. Mais que c'est jouissif quand c'est bien raconté, bien joué et surtout bien réalisé. Toujours un plaisir donc, même s'il y avait possibilité d'apporter un peu d'originalité au scénario qui en manque cruellement. 

My name is Washington, Denzel Washington

Alors que son nom circule sur la toile pour être le prochain James Bond, Denzel Washington nous a montré qu'il en avait toutes les qualités. Non il n'est pas trop vieux à l'aube de son soixantième anniversaire. Si certaines personnes en doute, allez voir ce film et vous verrez ce petit côté Bond en lui qui ressort. Le reste du casting est sans intérêt particulier puisque Washington mange littéralement l'écran.

Fuqua a fait du Fuqua

Habitué à réaliser ce type de film, Antoine Fuqua est toujours aussi efficace derrière sa caméra. Si la mise en place est longue et lente, c'est pour mieux lancer le film et préparer le spectateur. Parce qu'une fois que le départ est donné, on ne reprend son souffle qu'au générique final. Très réussi sur ce niveau là, mais aucune prise de risque. Il y avait plus à faire sur le côté maniaque du personnage principal.  

Sans doute le meilleur divertissement de cette semaine.

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 12.4 - Public : 16.4


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Dracula Untold

01/10/2014

Réalisation : Gary Shore
Avec : Luke Evans, Sarah Gadon, Dominic Cooper, Art Parkinson, Charles Dance...

Synopsis (Allociné) : L’histoire débute en 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena. Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est. Mais quand le sultan Mehmet II demande que 1000 jeunes hommes de Valachie, dont le propre fils de Vlad, Ingeras, soient arrachés à leur famille pour venir grossir les rangs de l’armée turque, le prince doit faire un choix : abandonner son fils au sultan, comme son père l’a fait avant lui, ou faire appel à une créature obscure pour combattre les Turcs et par là même assujettir son âme à la servitude éternelle.

Dracula vu par Hollywood

On est bien loin des contes illustrant la légende de Dracula. "Narrativement" parlant, ce film est proche du néant. Avec les premières images du film qui ont circulé, on s'en doutait bien. Mais visuellement, c'est un très bon film. L'histoire en elle-même reste captivante puisque l'on est constamment dans l'action, les scènes de dialogues sont limitées. 

Un casting de série B

C'est dur à dire mais pourtant c'est la réalité. Les acteurs sont justes mais pas transcendant. A l'image de Dracula, interprété par Luke Evans. Ce dernier en fait un peu trop, mais peut-on lui reprocher cet excès ? Pas vraiment parce que c'est ce qui est voulu pour le film. Même remarque pour Dominic Cooper en méchant... peut être trop méchant. A la limite de la caricature. Mais il est dans la lancée du film. 

Pas de temps mort

On peut critiquer beaucoup de choses sur ce film, notamment sur son histoire. Si vous voulez voir un vrai film narratif, changez de salle. Là, on recherche du spectacle et de l’intensité. C'est exactement ce qu'on retrouve dans ce Dracula Untold. Comme j'aime à le dire dans certaines de mes critiques, on pose son cerveau à l'entrée et on se divertit malgré les lacunes du film. 

Un film divertissant à voir après une journée difficile.


Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 9.2 - Public : 12.8



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Saint Laurent


24/09/2014


Réalisation : Bertrand Bonello
Avec : Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Léa Seydoux, Louis Garrel, Aymeline Valade...



Synopsis (Allociné) : 1967 - 1976. La rencontre de l'un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.




La face sombre de Saint Laurent

Le parti pris du réalisateur est de nous montrer Saint Laurent comme on le connait peu ou tout du moins une vue beaucoup plus crue et débridée du couturier. Ce film trace donc le biopic de Yves Saint Laurent. Un couturier de renom certes, mais aussi un dépendant à la drogue, l'alcool, la clope et dont l'homosexualité prend une grande importance. C'est raconté de manière crue, je le répète, mais diablement efficace. 

Que dire du casting ?!

Chaque protagoniste semble habité par son personnage. Que peut-on dire de Gaspard Ulliel qui incarne à la perfection ce personnage si complexe qu'est Yves Saint Laurent. Jérémie Renier en Pierre Bergé est tout aussi admirablement interprété. Ce sont évidemment les deux acteurs les plus en vue. Mention à Louis Garrel qui joue l'amant de Saint Laurent, le rendant un peu plus dépendant à la drogue. 

Une balade d'année en année

Bertrand Bonello, réalisateur du film, veut raconter de la façon la plus simple possible l'histoire d'un personnage complexe. Plutôt que de retracer banalement sa vie, il préfère s'attarder sur une décennie marquante pour le couturier. Oui mais à force de faire une année en avant, puis deux en arrière, puis trois années après... il finit par perdre le spectateur. De plus, le choix de l'acteur Saint Laurent en 1989 n'est pas judicieux. Entre 1976 et 1989 il est sensé prendre 13 ans, or sur le film il donne l'impression d'en avoir pris 30 voir 40. Ce sont les quelques reprochent que l'on peut faire.

Un biopic réussi mais inégal par moment. De plus, le côté cru peut mettre mal à l'aise.  

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 16 - Public : 11.2


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Elle l'adore

24/09/2014

Réalisation : Jeanne Herry
Avec : Sandrine Kiberlain, Laurent Laffite, Pascal Demolon, Olivia Côte...


Synopsis (Allociné) : Muriel est esthéticienne. Elle est bavarde, un peu menteuse, elle aime raconter des histoires souvent farfelues. Depuis 20 ans, Muriel est aussi la première fan du chanteur à succès Vincent Lacroix. Avec ses chansons et ses concerts, il occupe presque toute sa vie. 
Lorsqu'une nuit Vincent, son idole, sonne à la porte de Muriel, sa vie bascule. Elle est entraînée dans une histoire qu’elle n’aurait pas osé inventer.


Aussi inattendu que jouissif

C'est une histoire que l'on aurait du mal à imaginer, portée par un duo fantastique, sur un rythme haletant, avec une légèreté démesurée vue la gravité de la situation. Si certains peuvent voir le côté dramatique et policier du film, je trouve surtout que celui-ci joue sur la mythomanie d'une femme qui s'aime à s'inventer des vies et des histoires jusqu'au jour où l'une d'elle lui arrive vraiment. Problème, à force d'être menteur on finit par ne plus être écouté.

Kiberlain show !

Après avoir excellé dans 9 mois ferme ! c'est sur un autre type de comédie que l'on retrouve Sandrine Kiberlain... Toujours au top dans un rôle tragico-comique. Elle est bien aidé par Laurent Lafitte, plus sombre que jamais et qui profite de son aura pour régler ses soucis privés. Le reste du casting est plus classique voir en-dedans notamment chez la police. 

Belle première

Pour son premier long métrage, Jeanne Herry nous livre une belle copie, propre et presque sans bavure. Et oui presque, car si tout le film est rythmé en tenant le spectateur en haleine, le dénouement final est beaucoup trop facile et conventionnel. L'erreur a été d'insérer une histoire de romance dans la police. Une porte de sortie facile, mais le film perd en qualité...

Un film qui reste très agréable à regarder.

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 15.2 - Public : 15.2


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Un homme très recherché

17/09/2014
Réalisation : Anton Corbijn
Avec : Philip Seymour Hoffman, Rachel McAdams, Grigoriy Dobrygin, Willem Dafoe, Robin Wright, Daniel Brühl...

Synopsis (Allociné) : Plus de dix ans après les attentats du 11 Septembre 2001, la ville de Hambourg a du mal à se remettre d’avoir abrité une importante cellule terroriste à l’origine des attaques contre le World Trade Center. Lorsqu’un immigré d’origine russo-tchétchène, ayant subi de terribles sévices, débarque dans la communauté musulmane de Hambourg pour récupérer la fortune mal acquise de son père, les services secrets allemands et américains sont en alerte. Une course contre la montre s’engage alors pour identifier cet homme très recherché : s’agit-il d’une victime ou d’un extrémiste aux intentions destructrices ?

Un sujet dans l'air du temps

Est-ce parce que l'on en parle beaucoup en ce moment ? Est-ce parce que les reportages sont plus parlant que les fictions ? Toujours est-il que ce nouveau film issu du maître de l'espionnage John Le Carré a du mal à convaincre dans un début peut être trop timide. Puis, passé ce moment difficile, on se laisse transporter par l'intrigue mais surtout par les personnages. 


Philip Seymour Hoffman finit en beauté

A l'image d'une carrière pleine, Philip Seymour Hoffman nous livre un véritable récital digne de ses meilleures interprétations. Même s'il tient la baraque, il est tout de même parfaitement suppléé par Rachel McAdams que l'on a rarement vu aussi juste, Willem Dafoe propre comme à son habitude, et un Grigoriy Dobrygin inconnu au bataillon mais plein de promesses. 

Les acteurs avant l'histoire

Le film ne s'en cache pas, le scénario (hormis une fin inattendue) reste classique et presque sans reliefs. Il est relevé et gonflé par un casting impeccable et une façon de tourner permettant d'obtenir le meilleur des protagonistes.

Monsieur Seymour Hoffman, vous allez manquer au cinéma... 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 14.4 - Public : 13.6


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Gemma Bovery

10/09/2014
Réalisation : Anne Fontaine
Avec : Gemma Arterton, Fabrice Luchini, Jason Flemyng, Isabelle Candelier, Niels Schneider...

Synopsis (Allociné) : Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d'un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d'imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu'un couple d'Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s'installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s'appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l'occasion est trop belle de pétrir - outre sa farine quotidienne - le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n'a pas lu ses classiques, et entend bien vivre sa propre vie...

Entre littérature et réalité

Parfois l'imagination peut nous jouer des tours... Parfois la fiction peut s’apparenter à la réalité... Parfois une personne peut venir troubler votre vie tant elle proche d'un personnage de roman... Gemma Bovery c'est un peu toutes ces choses à la fois. Comme si le roman de Madame Bovary se réécrivait sous les yeux d'un Fabrice Luchini désabusé par toute cette exactitude dans les faits et gestes. Une idée de base magistrale, interprétée magistralement et dont le résultat est jouissif. 

Luchini - Arterton un casting parfait

On imagine mal un autre acteur interprété l'un ou l'autre des personnages. Fabrice Luchini en littéraire passionné et imaginatif est excellent. Après je l'admets, je suis fan de cet acteur. Mais il faut avouer que ce personnage de Martin était fait pour lui. Si vous avez lu le roman de Flaubert et que vous avez du mal à mettre un visage à cette Madame Bovary, plus la peine de chercher... Gemma Arterton. Outre sa beauté naturelle, elle semble comme habitée par son personnage dont l'accent franco-british ferait craquer plus d'un homme... ça tombe bien, c'est comme dans le roman. C'est la même, vous dis-je !

Un film pas toujours régulier

Si Flaubert rendait une histoire banale en une oeuvre sublime, Anne Fontaine passe d'une oeuvre sublime en film classique et trop neutre. Malgré la perfection du casting, l'idée singulière mais bien trouvée du script et d'un bon résultat final, il y a comme un manque, comme une impression d'avoir vu une bonne comédie française mais pas LA comédie française. Tous les ingrédients étaient pourtant réuni pour faire de ce film un chef d'oeuvre cinématographique. 

Si Flaubert avait su que sa Bovary existait...

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 13.6 - Public : 13.6


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Sin City : J'ai tué pour elle

17/09/2014

Réalisation : Frank Miller, Robert Rodriguez
Avec : Eva Green, Josh Brolin, Jessica Alba, Mickey Rourke, Joseph Gordon-Levitt, Bruce Willis...


Synopsis (Allociné) : Dans une ville où la justice est impuissante, les plus désespérés réclament vengeance, et les criminels les plus impitoyables sont poursuivis par la milice. (...) Tous se retrouvent au célèbre Kadie's Club Pecos de Sin City...




Toujours un régal pour les yeux

Ce deuxième volet de Sin City accentue un peu plus l'aspect graphique et cartoon par rapport au précédent. La beauté visuelle proposée peut valoir à elle seule les 9 années d'attentes entre les deux films. Oui mais... Il y a un "mais"...

Beaucoup trop irrégulier

Si les images sont impeccables, le scénario global mais surtout le rythme du film le sont beaucoup moins. Celui-ci est saccadé, les personnages n'ont que le bar Kadie's Club Pecos comme point commun, et limiter le titre à Eva Green "j'ai tué pour elle" ne correspond qu'à la moitié du film. Au final on a une histoire qui reprend le titre du film, une autre qui donne suite au premier volet et encore une donnant un peu plus d'intelligence au film même si cette dernière semble plus combler un vide qu'apporter un réel plus.

Un casting toujours impérial

Comme pour le premier Sin City, on a droit à une pléiade de stars. Les gros bras bas du cerveau sont parfaitement joués par Josh Brolin et Mickey Rourke. Que dire des machiavéliques  Power Boothe et Eva Green (plus sensuelle que jamais). Joseph Gordon-Levitt apporte cette fraîcheur et réflexion au film même si son rôle est... inutile. Enfin, Jessica Alba est sublime durant tout le film. Mais la beauté ne fait pas tout malheureusement. Dès lors qu'il faut jouer dramatique, ça manque de justesse. 

Un film moins bien que le précédent mais pour lequel on prend quand même du plaisir.

Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 10.8 - Public : 15.2

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Hercule

27/08/2014

Réalisation : Brett Ratner
Avec : Dwayne Johnson, Rufus Sewell, Aksel Hennie, Ingrid Bolso Berdal, Ian McShane, Joseph Fiennes, John Hurt...


Synopsis (Allociné) : Mi-homme mi-légende, Hercule prend la tête d'un groupe de mercenaires pour mettre un terme à la sanglante guerre civile au royaume de Thrace et replacer le roi légitime sur le trône. Âme tourmentée depuis la naissance, Hercule a la force d'un dieu mais ressent les peines et les souffrance d'un mortel. Sa puissance légendaire sera mise à l'épreuve par des forces obscures. 

Le contre-pied parfait

Avec les premières images on s'attend à une fable fantastique sur les 12 Travaux d'Hercule avec des scènes spectaculaires lors de ses combats contre les monstres mythologiques... Une chose est sure, vous serez surpris. Bonne surprise ou mauvaise, c'est à vous de juger. Personnellement j'ai été un peu déçu. Mais il faut souligner le culot du scénariste. Hercule a-t-il vraiment réalisé ses Travaux seul ? Son épopée n'est-elle que mythe ou réalité ? N'est-il pas qu'un simple humain avec plus de force ? Hercule est-il vraiment le Hercule des encyclopédies ?

Un jeu correct pour un casting correct

Il n'y a pas à s'extasier sur le casting et le jeu proposé par les différents protagonistes. Dwayne Johnson interprète Hercule sans trop de fausses notes et se permet même d'apporter un peu de légèreté et de fun à son personnage. L'équipe qui l'entoure reste dans le sillage des films épiques tels que les 300 ou encore les Clash of the Titans. A noter les quelques moments comiques amenés par le devin Ian McShane. 

Ratner ne sort pas de la banalité

Le réalisateur de Rush HourX-Men ou plus récemment Le Casse de Central Park ne parvient pas à donner de l'ampleur et du volume à son film. En voulant démythifier Hercule, le rendant banal, c'est son film qui devient banal. C'est dommage car l'idée est là. Mais que peut-on faire avec une idée quand on ne parvient pas à l'exploiter ? Hercule ne restera pas dans les anales et sera même vite oublié. 

Un film épique plus qu'un film mythologique.

Notes (sur 20) : Personnelle : 11 - Presse : 10.4 - Public : 11.6


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22 Jump Street


27/08/2014


Réalisation : Phil Lord et Christopher Miller
Avec : Channing Tatum, Jonah Hill, Peter Stormare, Ice Cube, Amber Stevens, Wyatt Russell...


Synopsis (Allociné) : Les deux policier Schmidt et Jenko, après être retournés au lycée pour mettre à découvert un nouveau réseau de trafiquants, retournent cette fois-ci à la fac pour démanteler un trafic de drogues.


Ctrl+C / Ctrl+V = ça y est on a le scénario

Vous l'aurez compris, du copier-coller. Et c'est la déception de ce film. L'effet de surprise du premier volet fait "pshit" sur ce 22 Jump Street. L'histoire est exactement la même, les personnages n'ont pas évolué, et on assiste à un remake plutôt qu'une suite. Bon, ça c'est le côté "méchant" et "critique" qui sommeil en moi. Il n'en reste pas moins que les vannes fusent. Parfois bas du cerveau (souvent même), on a quand même le droit à des moments hilarants. Je ne vous raconte pas les scènes mais sachez que, même s'il n'évolue pas, le tandem Tatum/hill fonctionne toujours à merveille. 

Le duo d'acteur sauve le film...

Basé sur la même absurdité qui les habite, Channing Tatum et Jonah Hill sont toujours excellents en crétins naturels. Ils font (re)vivre le film au même titre que l'ensemble du casting. Mention spéciale à Ice Cube qui nous offre les meilleurs moments du film. 

... que les réalisateurs ont noyés

Entre le lycée et la fac il n'y a qu'un pas qu'il aurait mieux fallut ne pas franchir. Forcément, ceux qui n'ont pas vu le 21 Jump Street vont adorer. Mais pour les fans de ce premier film... Ils ne se sont pas foulés mais malgré tout la recette semble fonctionner car on a le sourire pendant les 1h50 de film qui passent à une vitesse grand V.

Pour le bis repetita, la notation sera nuancée. Correcte, mais nuancée.

Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 14.4 - Public : 16


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Enemy

27/08/2014

Réalisation : Denis Villeneuve
Avec : Jake Gyllenhaal, Mélanie Laurent, Sarah Gadon, Isabella Rossellini...

Synopsis (Allociné) :  Adam, un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu'il découvre son sosie parfait en la personne d'Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte. Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple. 

Je te tiens à préciser que cette critique n'est que le fruit de mon interprétation du film. 

Curieusement intense

Est-il schizophrène ? A-t-il un sosie ? Sont-ils frères ? Siamois ? Même à la fin du film je ne saurais vous le dire... Pendant 1h30, on est plongé dans un thriller intense, à la limite du suffocant, alors que l'histoire pourrait être prise plus à la légère. Un homme découvre qu'il a un sosie. Mais la tournure des événements, les personnages principaux énigmatiques, et cette bande son stressante, délivrent un film pesant et qui nous prend aux tripes jusqu'au générique final. 

Un jeu parfait

Jake Gyllenhaal fait parti de ces rares acteurs à pouvoir tout jouer sans fausses notes. Il incarne cette double, triple, quadruple personnalité sans jamais sortir de son personnage. Il hypnotise (au sens positif du terme) le public et le balade là où il le souhaite. Si les deux hommes qu'il interprète sont mystérieux, que dire des deux femmes. Tous les protagonistes semblent brouiller les pistes au moment où l'on pense trouver la solution.

Un risque qui ne sera pas forcément payant

En choisissant de réaliser un thriller psychologique froid, intense, avec une image un peu jaunie, Denis Villeneuve sait qu'il ne va satisfaire qu'une petite partie de son public. Personnellement j'ai été captivé par l'histoire, transporté par le personnage, mais je ressors avec pleins d'interrogations. Nul doute que c'est ce qui était recherché. Entre la frustration de ne pas savoir et la liberté d'imaginer comme bon me semble... mon cœur balance. 

Vivement que je puisse discuter de ce film avec quelqu'un histoire d'avoir son point de vue.

Notes (sur 20) : Personnelle : 15


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Les Combattants

20/08/2014

Réalisation : Thomas Cailley
Avec : Adèle Haenel, Kevin Azaïs, William Lebghil, Hélène Roüan...


Synopsis (Allociné) : Entre ses potes et l'entreprise familiale, l'été d'Arnaud s'annonce tranquille... Tranquille jusqu'à sa rencontre avec Madeleine, aussi belle que cassante, bloc de muscles tendus et de prophéties catastrophiques. Il ne s'attend à rien ; elle se prépare au pire. Jusqu'où la suivre alors qu'elle ne lui a rien demandé ? C'est une histoire d'amour. Ou une histoire de survie. Ou les deux. 


Un sacré rafraîchissement

Cet été nous avons eu quelques bons films mais surtout de belles purges. Les Combattants arrive sur la pointe des pieds pour exploser au grand écran. Mettre à lumière du jour une très belle histoire entre deux personnes que tout oppose. Tout sauf une volonté de tester l'Armée de Terre. Entre l'une au franc parlé et l'un plus réservé, c'est deux visions et deux discours de la vie totalement différents. L'autre force de ce film, c'est la faculté à mettre en avant plusieurs sujets sans en survoler un seul. Ainsi, la famille, les amis, l'amour, la survie, le dépassement de soi, l'esprit d'équipe, l'avenir... sont autant de sujets soulevés par cette histoire.

Un duo prometteur

Dans l'ensemble le casting affiche un naturel bouleversant mais le film est porté par le duo Adèle Haenel / Kevin Azaïs. Si la première n'en est pas à son coup d'essai avec plusieurs films à son actif, le second est davantage novice puisqu'il ne présente que de petites apparitions. Haenel parvient à apporter à son personnage cette froideur et détermination qui définissent son rôle. Elle ne perd jamais en intensité, et à 25 ans, c'est prometteur. Azaïs incarne parfaitement l'homme réservé, qui ne veut décevoir personne quitte à se décevoir lui même. Petit à petit, au contact de l'Armée et de Madeleine, il s'ouvre, se découvre et prend confiance en lui. Une évolution bien amenée et très bien jouée. Elle 25 ans, lui 22 ans, inutile de vous dire qu'on les retrouvera très prochainement.

Un coup de maître pour une première

Présenté au Festival de Cannes dans La Quinzaine des Réalisateurs, nommé et récompensé, Thomas Cailley nous livre un premier long intense et plein. En écrivant et en réalisant Les Combattants, il a montré à tout le monde ses talents. Avec cette histoire d'amour singulière, la façon dont elle est amenée, les prises de vue magnifiques et ce final haletant, on est rassuré de voir que le cinéma français n'est pas mort et que l'on peut encore sortir des bons films. 

Laissez place à la jeunesse !

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 16.4 - Public : 14.8


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Expendables 3

20/08/2014

Réalisation : Patrick Hughes
Avec : Sylvester Stallone, Jason Statham, Arnold Schwarzenegger, Harrison Ford, Mel Gibson, Antonio Banderas, Wesley Snipes, Kelsey Grammer, Randy Couture et le reste de l'équipe.


Synopsis (Allociné) : Barney, Christmas et le reste de l'équipe affrontent Conrad Stonebanks, qui fut autrefois le fondateur des Expandables avec Barney. Stonebanks devint par la suite un redoutable trafiquant d'armes, que Barney fut obligé d'abattre... Du moins, c'est ce qu'il croyait.


La jeunesse ne suffit pas à éviter l’essoufflement

En voulant renouveler l'équipe "papys" des Expendables par des jeunes en devenir, le réalisateur a sûrement cherché à relancer l'intrigue du film. Mais malheureusement, difficile de se passer des anciens... Du coup on a une pâle copie des deux films précédents. Ce troisième volet est moins rythmé, moins drôle et moins fun. Bref, l'esprit Expendables s'essouffle et il serait temps d'arrêter les frais.

Merci Antonio Banderas !

On ne va pas revenir sur chaque acteur, j'en aurai pour la journée. Retenons le ridicule, le crédible et la surprise. La palme du ridicule est attribuée aux séances émotions de Sylvester Stallone. Son visage ne laisse rien transparaître à part un "J'ai envie de te casser la gueule". Le plus crédible et celui qui ressemble à un acteur (un vrai) ça reste Jason Statham. D'un côté, avec cette concurrence, ce n'est pas trop difficile. Et enfin, celui qui donne de la légèreté, du fun et de l'humour au film : Antonio Banderas. L'atout du film qui fait un bien fou. 

On reste dans la série B bourrin

Avec ce changement de réalisateur et ce rajeunissement de l'équipe Expendables, j'ai presque cru, naïvement (il faut l'admettre) que l'on aurait un film novateur et attractif. Raté ! Mince alors ! Patrick Hughes fait perdre le peu de charme que présentait les éditions précédentes. Plus de Badaboom mais pour quel effet ? Les fans du genre seront servi. Pour le reste, le manque de rythme et les nombreuses facilités de scénario laisseront dubitatif. 

J'ai la tristesse de vous annoncer qu'un quatrième volet est en préparation...

Notes (sur 20) : Personnelle : 10 - Presse : 10.4 - Public : 14.4


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SMS

20/08/2014

Réalisation : Gabriel Julien-Laferrière
Avec : Guillaume De Tonquédec, Géraldine Pailhas, Anne Marivin, Franck Dubosc...


Synopsis (Allociné) : 
9:00 Laurent reçoit un SMS 
9:01 Il se fait voler son portable 
9:30 Son fils disparaît 
10:00 Sa maison brûle 
10:15 Sa femme le quitte
10:30 Son entreprise est liquidée 
11:00 Il est en garde à vue. 
Et ce n'est que le début des emmerdes...


Sans humour mais pas sans saveur

Avec ce casting et la (seule) bande-annonce, on pouvait s'attendre à un film sous fond comique. Et bien non ! A part 2-3 sourires, on fait davantage face à une tragédie. Quoique tragédie est également un bien grand mot... Pas si évident à définir ce film qui voit une personne, Laurent, subir les foudres du destin un peu à la façon Destination Finale. Rien ne lui sourit et pourtant il garde sa gentillesse et sa naïveté qui résume assez bien son personnage. Bien que l'on cherche encore l'intérêt du film, celui-ci à le mérite de ne jamais baisser de rythme.

La révélation Guillaume De Tonquédec

L'acteur de la série Fais pas ci, fais pas ça a souvent eu des seconds rôles au grand écran (Barbecue, Le Prénom, Au bonheur des ogres...) pour des films qui ont connu plus ou moins de réussite. Pour ce film, Guillaume De Tonquédec est le protagoniste central et il assume ce statut à merveille. Il interprète de façon très naturelle son personnage sur lequel le sort s'acharne. Le reste du casting est moins en vue. La gente féminine assurée par Géraldine Pailhas et Anne Marivin donne de la douceur au film. Quant à Franck Dubosc, son rôle est également dans la tragédie. Correct sans être transcendant. Une mention spéciale au jeune Timothé Vom Dorp, très touchant.

Des messages qui passent au second plan

Le réalisateur de Neuilly sa mère ! a peut être accordé trop d'importance à son personnage et ses péripéties, faisant passer le message sur l'essor des nouvelles technologies en second plan. Même les messages sur la responsabilité d'un père de famille, sur la fraternité et sur la société en générale passent aux travers. Du coup on ressort en ayant vu un film divertissant mais sans intérêt. Dommage.

Sans humour et pas assez impactant, ce film passera (malheureusement) rapidement à la trappe. Dommage, parce qu'il mérite le coup d’œil. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 9.6 - Public : 9.2


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Nos pires voisins

06/08/2014

Réalisation : Nicholas Stoller
Avec : Seth Rogen, Rose Byrne, Zac Efron, Dave Franco...


Synopsis : Mac et Kelly Radner vivent le parfait rêve américain : une belle maison dans un quartier résidentiel, une petite fille adorable et une vie de couple harmonieuse. Tout se passe pour le mieux jusqu'au jour où une confrérie étudiante vient s'installer sur le pallier voisin. Petit à petit, notre couple se voit contraint de replonger dans les festivités étudiantes.


Un enchaînement de gags régressifs

Ce n'est pas tant sur l'histoire que l'on va se pencher puisque celle-ci reste assez simple : un duel entre deux voisins avec de multiples coups bas. C'est avant tout pour l'enchaînement de gags. Un enchaînement qui fait partir le film sur les chapeaux de roues ! Un rythme qui s’essouffle peu à peu au même titre que les vannes. Dommage car avec plus d'ambition on aurait pu obtenir autre chose qu'un simple divertissement estival. 

Un casting surprenant de naturel

A croire que Zac Efron n'est bon que pour jouer les ados... Toujours est-il qu'il le fait très bien avec une malice toute trouvée dans son regard pour faire ch*** jusqu'au bout ses voisins. Et justement les voisins, Seth Rogen - Rose Byrne, sont attachants par ce naturel qu'ils dégagent. On prend vite parti pour ce beau couple (presque) modèle. Belle apparition du petit frère de James Franco, Dave, qui amène une (toute) petite lueur d'intelligence.

Le strict minimum suffit à notre plaisir

On ne peut pas dire que Nicholas Stoller se soit vraiment foulé. Il a repris les succès passés pour construire son film et ses personnages. Entre Projet X et les films de Judd Apatow, il ne s'est pas privé pour piquer les bonnes idées. Le résultat de se mélange de genre est néanmoins harmonieux. Quelques petites touches personnelles et un final plus pep's auraient été appréciables. Mais on se satisfera de ce que l'on nous offre, et c'est déjà pas mal.

Un bon film estival qui saura vous divertir. Sans plus.

Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 8.8 - Public : 10


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Black Storm

13/08/2014

Réalisation : Steven Quale
Avec : Richard Armitage, Sarah Wayne Callies, Max Deacon, Nathan Kress, Matt Walsh...


Synopsis (Allociné) : En une journée, la petite ville de Silverton est dévastée par une multitude de tornades sans précédent. Les habitants sont désormais à la merci de ces cyclones ravageurs et meurtriers, alors même que les météorologues annoncent que le pire est à venir... Tandis que la plupart des gens cherchent un abri, d'autres se risquent à se rapprocher de l'oeil du cyclone pour tenter d'immortaliser en photos cet événement exceptionnel. 

Des cyclones et puis... rien 

C'est 3 histoires classiques de chez classiques qui sont unis par des cyclones. Une équipe de reporters à la recherche de meilleure prise de vue. Un père de famille et ses deux fils qui se retrouvent pris au dépourvu. Deux potes totalement timbrés à la recherche de notoriété. Que dire de plus sur cette histoire laborieuse et digne des meilleurs séries B américaines. Non non franchement profitez du repos qui vous est proposé entre les tornades pour vous reposer un peu.

Des acteurs du petit écran ? Et bien qu'ils y restent !

Si Richard Armitage parvient à faire illusion dans le Hobbit (en Thorin Ecu-de-Chêne), il est lamentable (et le mot est faible) en père de famille héro et bon patriote américain. Je suis peiné de l'écrire, mais la Lori Grimes de The Walking Dead et le Dr Sara Tancredi de Prison Break, aussi belle soit elle, n'a pas sa place au cinéma... ou du moins, pas dans ce type de film. La pauvre Sarah Wayne Callies est condamné à jouer la mère de famille prise par son boulot et toujours à fleur de peau. Le reste du casting est à l'image de ce duo. Ah si, un acteur m'a fait bonne impression : Matt Walsh, surtout lors de la tornade finale quand il se retrouve tout en haut... mais tout en haut de quoi ?! Ahah... Suspens...

Façon de tourner originale

Venant du réalisateur du dernier Destination Finale, on se doute que l'on va être livré à des scènes improbables et que les protagonistes vont se retrouver coincé quoiqu'il arrive. Restait à savoir comment... et c'est là que le film vire au ridicule. Cependant, la prise de vue, caméra à la main, et filmé au plus près des acteurs donnent une pointe de réalisme au film. Juste une "pointe" hein ! Il ne faut pas abuser non plus. Mais c'est cette petite pointe qui donne le côté spectaculaire (unique attraction du film) aux scènes de tornades.

En enlevant l'inutile, le réalisateur nous aurait livré 20 minutes de film d'une grande intensité et qualité. Au lieu de ça, il l'a allongé de 1h10 et a ajouté des acteurs. Dommage !

Notes (sur 20) : Personnelle : 7 - Presse : 11.6 - Public : 11.2


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Lucy


06/08/2014

Réalisation : Luc Besson

Avec : Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Min-Sik Choi, Amr Waked...


Synopsis (Allociné) : A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l'infini. Elle "colonise" son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.


Trop courte mais trop longue

C'est tout le paradoxe de cette histoire originale. La complexité du récit, basé sur des théories scientifiques quant à l'utilisation partielle du cerveau, aurait mérité un développement plus accru pour aider le spectateur à mieux comprendre l'intérêt de l'histoire. Au lieu de ça, on est projeté directement dans le vif du sujet et tout semble être survolé. Du coup on assiste à une histoire saccadée, à mi-chemin entre Transcendance (le dernier Depp) et un Besson qui galère toujours autant à retrouver de sa superbe. 

En VF, difficile de se faire une idée

Habitué des films en Version Originale, je me suis retrouvé (par défaut) devant ce film en Version Française... inutile de vous dire que ça fait mal aux oreilles quand on a perdu l'habitude. Toujours est il que je trouve Scarlett Johansson en deçà au début du film avec des expressions trop grossières et qui petit à petit retrouve un rôle à sa mesure. Tout le film tourne autour d'elle. Morgan Freeman interprète l'homme posé et réfléchi (comme d'hab), Min-Sik Choi le méchant très méchant (Ok) et Amr Waked le policier français totalement perdu. Dis donc Monsieur Besson, après vos différents Taxi, vous avez un problème avec la Police Française ? 

Un Besson qui change mais qui reste un Besson

Ce film se veut original par sa façon dont il est réalisé, dans son contenu plus réfléchi et non pas uniquement d'action. Mais comme je le disais juste au dessus, notre ami Luc Besson est encore loin du compte. A vouloir nous faire un film scientifique se rapprochant de Transcendance, il finit par nous proposer un remake de Nikita (en moins bien). En attendant, Besson a voulu innover et c'est tout à son honneur.

Ce type de film est à double tranchant : soit on accroche, soit on accroche pas. Devinez de quel côté je me trouve...

Notes (sur 20) : Personnelle : 8 - Presse : 11.2 - Public : 12.8


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Les Gardiens de la Galaxie

13/08/2014
Réalisation : James Gunn
Avec : Chris Pratt, Zoé Sladana, Dave Bautista, Vin Diesel, Bradley Cooper...

Synopsis : Un groupe d'aliens, derniers survivants de leur espèce, viennent sur Terre afin de protéger notre planète, menacée par une invasion d'extraterrestres. 

Une histoire complexe mais hilarante

Tout se passe dans la Galaxie avec ses planètes, ses constellations, ses habitants. On parle d'une planète comme si c'était une ville. Donc autant dire un mélange complexe de divers dénominations qu'il est difficile de comprendre totalement. Néanmoins, toute cette complexité est relevée par l'histoire mais surtout par les personnages. Une bande de super héros atypiques, détestables, mais dont leurs bêtises provoquent de nombreux éclats de rire dans la salle. Un humour qui reste dans la lignée des précédents Marvel. Attention cependant, certaines vannes font références à la culture américaine. Pas toujours facile à suivre.

Les 5 fantastiques

Le film est tenu, porté, magnifié par les 5 "Gardiens de la Galaxie". En première ligne Chris Pratt, le seul humain de la bande est excellent en Start-Lord, pleins de désinvoltures et d'humour qui permettent de cacher une sensibilité grandissante. Zoé Saldana alias Gamora donne un peu de sérieux et de graviter à la bande. Le catcheur Dave Bautista interprète Drax le Destructeur. Il est un peu à l'image de Johnson dans No Pain No Gain : naïf et rien dans le cerveau... très drôle ! Même si on ne les voix pas, on n'oubliera pas Vin Diesel qui prête sa carrure à Groot, lui aussi tout simplement "I am Groot" (vous comprendrez). Enfin, grâce à une technologie à la pointe et une voix du tonnerre de Bradley Cooper, Rocket Raccoon est l'atout animal de l'équipe, rusé, futé mais surtout blagueur. A noté un casting relativement réussi et des interprétations de qualités. 

Il fallait oser, il l'a fait !

Sa première vraie réalisation en solo est un succès, et un succès mérité. Marvel à, en effet, bien de fait d'accorder sa confiance à James Gunn sur ce film qui n'est pas évident à ficeler. Entre un environnement complexe, un casting choral à gérer et un tournage réalisé uniquement (ou presque) sous fond vert, ça ne donne que plus d'ampleur au film quand on voit le résultat final. Reste une 3D quasi inutile malgré quelques moments de Slow Motions plaisants. 

C'était mon blockbuster de l'était que j'attendais le plus, je ne suis pas déçu !

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 15,2 - Public : N/A


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La Planète des Singes : L'affrontement


30/07/2014
Avec : Matt Reeves
Réalisation : Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman, Keri Russell, Toby Kebell...



Synopsis (Allociné) : Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d'humains qui a survécu au virus dévastateur qui s'est répandu 10 ans plus tôt. 





Bienvenu sur la Planète des Singes

Le film repose avant tout sur la gestion de la vie. La vie de l'Homme d'un côté  et du Singe de l'autre. Chacun s'adapte à sa manière sur le même lieu qu'est la Terre. Une mise en scène globalement longue mais nécessaire pour donner plus de poids et plus de sens au déroulement du film. Les images sont grandioses, les scènes qui les accompagnent sont sublimes et que dire de la prouesse technologique pour donner autant de réalisme aux singes... Grandiose !

Que serait la prouesse technologique sans la performance humaine ? 

De l'ensemble du casting, un peu trop tendre, on ne retiendra qu'une prestation, celle d'Andy Serkis, tout simplement impérial en César. Serkis, l'homme que tout le monde connait sans ne jamais l'avoir vu. Gollum, c'est lui, King Kong, c'est lui, les monstres (au sens propre) sacrés du cinéma, c'est lui. Et là où le film perd en intensité avec un Jason Clarke qui souffre de la comparaison avec James Franco et un Gary Oldman loin de son meilleur niveau, il gagne en impact avec les expressions saisissantes qui se lient sur les visages des singes, qui les humanisent, avec en tête de ligne : César.

Vivement le troisième volet !

Pouvait-il faire mieux ? On peut s'en poser des questions sur la réalisations et la façon dont Matt Reeves a amené son film. Certains se sentiront frustré d'avoir pu aussi peu d'action. Tout est dans la gestion entre les hommes et les singes, dans le dialogue, dans la trahison et l'incompréhension. Mais ce film pouvait-il être autrement ? Après réflexion, je ne pense pas. Il suit une logique de transition entre le premier film davantage porté sur l'homme et un troisième de combats finaux paraissant inéluctables.

Parfois long, parfois frustrant, ce film n'en reste pas moins grandiose par sa prouesse technologique. J'allais oublier : la 3D est inutile.

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 14,4 - Public : 16,4


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New York Melody

30/07/2014
Avec : Keira Knightley, Mark Ruffalo, James Corden, Yasiin Bey, Adam Levine, Catherine Keener...
Réalisation : John Carney

Synopsis (Allociné) : Gretta et son petit ami viennent de débarquer à NYC. La ville est d'autant plus magique pour les deux anglais qu'on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique. Le rêve va se briser et l'idylle voler en éclat quand, aveuglé par la gloire naissante, il va la plaquer pour une carrière solo et... une attachée presse. Son meilleur pote décide de l'emmener dans un pub et la pousse à chanter. Dans la salle un producteur s'adonne à sa passion : l'alcool. Une rencontre enchantée qui pourrait finir en chansons...

Do Ré Mi Fa Sol La belle histoire

Peut-on dire que c'est une rom-com à l'américaine ? Pas vraiment. Un film sous fond humoristique ? Non plus. Alors, une tragédie ? Toujours pas. C'est un film d'un nouveau genre : mélodieux, sans être une comédie musicale. La musique peut soigner tous les maux et donner sens à chacune de nos vies. C'est le message fort que veut nous faire passer John Carney. Qui plus est, ce sont de très belles musiques qui sont utilisées pour le film. 

Des acteurs qui jouent sans fausses notes

On l'aime ou on ne l'aime pas, Keira Knightley ne peut laisser personne indifférent. Ces quelques mimiques peuvent agacer mais, pour ce film, permettent de donner plus d'ampleur à son personnage. D'autant plus que le tandem avec Mark Ruffalo fait mouche. Ce dernier est tout simplement grandiose dans un de ses meilleurs rôles. Ces deux acteurs portent le film et sont parfaitement soutenus par James Corden, qui apporte de l'humour, Adam Levine (des Maroon 5) et Cee-Lo Green, la touche musicale supplémentaire. Casting irréprochable. 

Une douce musique qui a tendance à nous bercer

Si John Carney tient parfaitement son film de bout en bout avec l'ensemble de ses acteurs, il ne peut rien faire sur une petite faiblesse. Ce sont les petites longueurs de temps en temps que la musique vient combler. Pour le reste, on relèvera cette mise en scène au début du film qui est originale et singulière. 

Un très beau et bon film rafraîchissant pendant cet été blockbuster.

Notes (sur 20) : Personnelle : 15.5 - Presse : 12.8 - Public : 16.4


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Transformers l'âge de l'extinction

16/07/2014
Réalisation : Michael Bay
Avec : Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Kelsey Grammer, Nicolas Peltz, Jack Reynor...

Synopsis (Allociné) : Quatre ans après les événements mouvementés de Transformers : La Face cachée de la Lune, un groupe de puissants scientifiques cherche à repousser, via des des Transformers, les limites de la technologie. Au même moment, un père de famille Texan, Cade Yeager, découvre un vieux camion qui n'est autre qu'Optimus Prime. Cette découverte va lui attirer les foudres d'un certain Savoy, dont le but est d'éliminer les Transformers. Pendant ce temps, le combat entre les Autobots et les Décepticons refait surface...

Une histoire sans fin

Voici donc le 4ème volet d'une saga qui ne semble jamais en finir. Encore et toujours nos amis Autobots facent aux méchants Décepticons. Mais si l'histoire du film reste toujours très clichées et bas du cerveau, Michael Bay semble repousser les limites du raisonnable et nous offre un spectacle grandiose !

Avec Wahlberg, Michael Bay a trouvé son nouvel acteur fétiche

Exit les Shia LaBeouf, Josh Duhamel ou encore John Turturro qui étaient aussi incontournables que les Autobots. C'est désormais Mark Wahlberg qui tient la vedette. Sans doute plus américain, Bay semble avoir trouvé en Wahlberg le lien parfait entre l'humain et le surhumain. Reste un casting global décevant et loin d'être à la hauteur des précédents volets.

2h46 de film... Ah bon ?!

On commence avec de l'action, au milieu on a de l'action, et devinez quoi, à la fin on se retrouve avec... de l'action ! (bien joué) Un film chargé à l'adrénaline et au visuel. Oubliez le fond de l'histoire, on s'en fou ! Nous ne sommes pas là pour voir du romantisme, de l'humour ou du dramatique, non. Ce qui compte et ce qui nous est donné, c'est des combats d'anthologie entre robots-aliens et humains. Bon je m'enflamme un peu parce que ce n'est pas ce qui fait un film mais... quand même, on en a pour son argent. J'ajoute aussi que Michael Bay a eu la bonne idée d'ajouter du ralenti à certaines scènes. Vraiment bien !


Ce film ne restera pas dans les anales mais aura le mérite d'être divertissant. A voir quand est-ce qu'il s'arrêtera parce qu'un cinquième est déjà en route !

Notes (sur 20) :  Personnelle : 13 - Presse : 10,8 - Public : 14,8


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Fastlife

16/07/2014
Réalisation : Thomas Ngijol
Avec : Thomas Ngijol, Karole Rocher, Julien Boisselier, Yazid Ait Hamoudi, Olivier Marchal...

Synopsis (Allociné) : Aller toujours plus loin, plus vite, pour briller aux yeux des autres : telle est la devise de Franklin. Franklin est un trentenaire mégalomane obnubilé par l'envie de briller à n'importe quel prix. Il devra choisir entre devenir un homme ou continuer à vivre la Fastlife.

Du comique et du sentimentalisme dans un film classique

Fini les dénonciation de l'esclavage ou de la dictature. Pour son premier long en solo, Thomas Ngijol décide de rentrer dans les clous et de nous offrir une histoire beaucoup plus classique avec un humour bien trouvé mais sans risque. Il se permet même de mettre une pointe de sentimentalisme avec des moments plus tendres et sans humour. Mais difficile d'assimiler les deux surtout auprès d'un acteur plus réputé pour son côté comique que tragique. 


De la vraie vie au cinéma

Vrai couple dans la vie, le tandem Ngijol/Rocher fonctionne parfaitement au cinéma. L'un est perché et sûr de lui, l'autre est plus terre à terre et n'hésite pas à remettre les idées de son homme en place. Julien Boisselier, l'agent de l'athlète, joue bien l'hypocryte tandis qu'Olivier Marchal est excellent en producteur de volaille. Les fans de rapp vont avoir la bonne surprise de voir à l'écran le sulfureux Kaaris. Enfin, l'incompréhension du film revient à la présence de Yazid Ait Hamoudi. Une énigme tellement son jeu est mauvais.


Un film "Fat" plutôt que "Fast" 

Le rythme global du film est très lourd et manque franchement de fluidité. Dès lors que le film sort de son registre humoristique, on est touché un peu, mais on attend surtout la blague qui peut faire repartir la scène. Ngijol semble être tombé dans tous les pièges du réalisateur novice, dommage parce qu'il tient relativement bien ces acteurs. 

Une première mitigée, mais relativement prometteur. On passe tout de même un bon moment. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 12,5 - Presse : 10,8 - Public : 10,8


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Dragons 2

02/06/2014
Réalisation : Dean DeBlois

Synopsis : Harold et Krokmou, son dragon, partent à la découverte de territoires inconnus et de nouveaux mondes. Au cours de l'une de leurs aventures, ils découvrent une grotte secrète qui abrite des centaines de dragons sauvages et un secret qui changera notre héro à jamais...

La loi du plus fort ou du plus intelligent ? 

Avec ce Dragons 2, Dreamworks nous montre qu'ils ont encore des idées à revendre et de très bonnes idées. Sans avoir vu le premier volet, on comprend vite dans le monde dans lequel on se trouve. L'histoire tourne autour de thématiques comme l'amitié, la bravoure et la solidarité donnant au film cette part d'humanisme et de réflexion qui manque cruellement à d'autres films d'animation. 

Des personnages "attachiants"


C'est une surprise pour ce type de film, les personnages sont loin de faire l'unanimité. Cela se vérifie au début du film auprès de 3 personnages centraux. Harold, qui tient le rôle principal a une intonation et une gestuelle de "gamin" au début du film, comme si on prenait les spectateurs pour attardés... Il en est de même pour sa petite amie dans le film, Astrid. Enfin, ce sont les expressions sur le visage de la mère (mère de qui ? A vous de la découvrir) qui sont mal mis en valeur. Heureusement, plus le film progresse, plus on revient à de la bonne qualité. Sans oublier le reste des personnages, très réussis et comiques. 

Un rythme intense et un visuel bluffant

Le film ne perd jamais en intensité, au contraire, on monte petit à petit dans un rythme sensationnel qui tient jusqu'au générique final. Ce rythme est facilité par des images d'une rare beauté avec des effets visuels vraiment réussis. Les dragons sont parfaitement réalisés sous de nombreuses formes et couleurs. Les mots me manquent. 


Un film pour les petits mais qui ravira les grands et dont mon seul regret est de ne pas l'avoir vu en 3D. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 15,5 - Presse : 16 - Public : 18


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Transcendance

25/06/2014
Réalisation : Wally Pfister
Avec : Johny Depp, Rebecca Hall, Paul Bettany, Cillian Murphy, Kate Mara, Morgan Freeman...

Synopsis (Allociné) : Dans un futur proche, un groupe de scientifiques tente de concevoir le premier ordinateur doté d'une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Ils doivent faire face aux attaques terroristes anti-technologies qui voient dans ce projet une menace pour l'espèce humaine. 

A mi-chemin entre fiction et réalité possible

Une histoire de science-fiction donc fictive mais qui pourrait résumer les craintes de la digitalisation et de son développement toujours plus rapide. Comment sera notre monde dans 50 ans si le numérique continu à évoluer ainsi ? C'est la question soulevée dans ce film. Une bonne idée de base mais qui est plombée par un discours beaucoup trop complexe. 


Un trio de choc

Le film est porté de mains de maître par 3 acteurs qui jouent de manière intense, contrairement au reste du casting. Johny Depp est glacial et ne laisse transparaître aucune émotion, une perfection pour son rôle d'homme digital. Une belle réponse à ceux qui ne le considérait uniquement qu'en trublion Jack Sparrow, indien Tonto de Lone Ranger, ou encore vampire de Dark Shadows. Rebecca Hall qui joue la femme de Depp, interprète de belle manière l'échelle émotionnelle en se rendant compte petit à petit de la gravité de la situation. Enfin, Paul Bettany est la révélation du film puisqu'il parvient à se mettre au niveau des deux premiers avec une prestation impeccable. 

Des enchaînements catastrophiques et une fin qui nous laisse... sur notre faim

Au-delà que le film soit plat, littéraire et scientifique (peu d'action pour beaucoup de blabla), c'est surtout la gestion temporelle qui fait défaut au film. On commence par la fin, un classique éculé qui n'apporte rien au film, au contraire, on sait se qui nous attend. Puis on est transporté quelques années en arrière avant de faire un bon de 5 ans dans le futur... Des raccourcis faciles qui cassent le rythme global du film pour un rendu finalement moyen. 

Pas ridicule en soit mais loin d'être le film de l'été. Transcendance n'aura transcendé personne. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 11 - Presse : 8,4 - Public : 11,2


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Albert à l'Ouest

02/07/2014
Réalisation : Seth MacFarlane 
Avec : Seth MacFarlane, Charlize Theron, Amanda Seyfried, Liam Neeson, Giovanni Ribisi...

Synopsis (Allociné) : La couardise d'Albert au cours d'une fusillade donne à sa fiancée volage la bonne excuse pour le quitter et partir avec un autre. Une belle et mystérieuse inconnue arrive alors en ville et aide le pauvre Albert à enfin trouver du courage. 

Après l'excellent et singulier Ted, on retrouve Seth MacFarlane à l'écriture, la production, la réalisation et devant la caméra. Si ce film est un succès il en sera le seul responsable. Mais si c'est un échec...

Un Albert complètement à l'Ouest

La force de ce film c'est avant tout la force de l'écriture de MacFarlane avec une situation au Far West poussée à l'extrême. On se retrouve assez vite entre le film comique, drôle avec des blagues qui font mouches, et le film parodique, lourd et situations comiques peu recherchées. Du coup on rigole par moments, on sourit à d'autres et on soupire de temps en temps. 


Des clins d’œil bien trouvés

Si on se pose des questions sur l'histoire (on attend les blagues et non pas la suite de l'histoire), des rappels réguliers au film Ted (acteurs, intonations, mouvements et le vocabulaire cru) ainsi qu'une certaine dédicace aux Westerns (dont Django) et un clin d’œil au film Retour vers le futur sont vraiment appréciable et donne de la légèreté au film. 

Des acteurs qui donnent le rythme


On voit que Seth MacFarlane se fait plaisir. Un plaisir contagieux parce que le casting est impeccable et personne ne semble se prendre au sérieux. Une bonne ambiance collective qui donne du rythme à l'histoire et ce, même quand une blague tombe à plat. Mention spéciale à Charlize Theron aussi ravissante que compétente. 

Un film à voir en VO, au même titre que Ted, sauf que là, il y a du débit. Pas évident à suivre. Je le déconseille en famille, même s'il faut s'en douter. Globalement une petite déception après l'OVNI Ted. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 12 - Presse : 10,4 - Public : 13,6


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Maléfique

28/05/2014
Réalisation : Robert Stromberg
Avec : Angelina Jolie, Elle Fanning, Sharlto Copley...

Synopsis (Allociné) : Maléfique est une belle jeune femme au cœur pur qui mène une vie idyllique au sein d'une paisible forêt dans un royaume où règnent le bonheur et l'harmonie. Un jour, une armée d'envahisseurs menace les frontières du pays et Maléfique, n'écoutant que son courage, s'élève en féroce protectrice de cette terre. 

Un conte de fée plat et sans intérêt

Revisiter le célèbre conte de la Belle au Bois dormant est une bonne idée d'autant plus lorsque celui-ci se base sur la méchante marraine qui endormi ladite Belle. Malheureusement la dynamique du film laisse à désirer. Entre manque de rythme, incohérence entre certaines scènes et rapidité de transition, le spectateur s'ennuie par moment... souvent même !

Un casting catastrophique... ou presque

Pourquoi convier des figurants ? Ah, ce sont des acteurs ! Autant pour moi. Vous voyez "Plus belle la vie" et bien le jeu est équivalent. Heureusement, cette tristesse de jeu est sauvée par l'interprétation admirable (et je pèse mes mots) d'Angelina Jolie. A n'en pas douter son meilleur rôle depuis... depuis quand déjà ?


La qualité graphique est là

Si Disney n'a pas mis le paquet dans la réalisation, ils l'ont fait pour les décors. Époustouflant. On passera nos moments d'ennui à admirer ce paysage magique digne des meilleures productions hollywoodiennes. Un régal pour les yeux. 

De là à dire une déception, peut-être pas. Dans ce style de Disney, on sait à quoi s'en tenir. Néanmoins, les prouesses techniques pour ce film et l'excellente prestation d'Angelina Jolie vous feront passer un moment... divertissant (c'est le terme le plus approprié). 

Notes (sur 20) : Personnelle : 12.5 - Presse : 13.6 - Public : 16.4

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Edge of Tomorrow

04/06/2014
Réalisation : Doug Liman
Avec : Tom Cruise, Emily Blunt, Bill Paxton...

Synopsis (Allociné) : Dans un futur proche, des hordes d’extraterrestres ont livré une bataille acharnée contre la Terre et semblent désormais invincibles : aucune armée au monde n'a réussi à les vaincre. 

Tu veux jouer ? On va jouer !

Edge of Tomorrow c'est un peu comme un jeu vidéo de type Mario Bros ou Crash Bandicoot, tu joues jusqu'à ce que tu meurs et... tu recommences au début. Et ainsi de suite jusqu'à réussir. Doug Liman se fait plaisir en prenant Tom Cruise comme pantin et en le tuant je ne sais combien de fois. 

Tom au top mais dans du déjà vu...

On le sait Tom Cruise aime se montrer dans ces films. Ce qui change ici c'est qu'il s'en prend vraiment plein la gueule. Un plaisir pour les plus sadiques qui en ont marre de l'ami Cruise. Reste une prestation déjà vue après un Oblivion où finalement la science fiction ressort bien. Emily Blunt est cool. Elle surjoue mais dans ce genre de film, c'est un plaisir d'en faire trop.

Des monstres à la "Gears of War" 

Ce n'est pas moi qui le dit mais mon frère. C'est vrai qu'il y a ressemblance. Les effets spéciaux sont très réussis et la qualité graphique est vraiment propre. La 3D, s'il y en a, ne fait pas mal aux yeux et à la tête. 


Au final, un film divertissant (c'est ce qu'on demande) mais qui n'a d'intérêt qu'au milieu du film. Au début c'est long à se mettre en place et à la fin la dynamique "mourir : retour à la case départ" s'essouffle. Mais bon, vu les films du moment, c'est une valeur sure. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 13.6 - Public : 16.8

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X-Men : Days of Future Past

21/05/2014
Réalisation : Bryan Singer
Avec : Hugh Jackman, James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Omar Sy...

Synopsis (Allociné) : Les X-Men envoient Wolverine dans le passé pour changer un événement historique majeur, qui pourrait impacter mondialement humains et mutants.

A l'origine des premiers X-Men, Bryan Singer revient aux manettes pour faire le lien passé/futur... Ambitieux sur le papier et réussi à l'écran ?




L'histoire

Scène d'ouverture dans un monde très sombre et frissonnant de réalisme où les mutants font faces à une force supérieure à la leur. Première scène où on découvre un français, Coucou Omar ! Profitez-en parce qu'on ne le voit pas beaucoup après. Sinon l'histoire dans sa globalité est plutôt réussie puisqu'on est tenu en haleine jusqu'au dénouement final. N'attendez pas à voir tous les acteurs X-Men au top de leurs formes, le scénario est tourné et concentré autour de Wolverine et Mystique. Professeur X (jeune), Magneto (jeune) et Le Fauve complètent le reste de l'affiche ne laissant que des miettes aux autres.
Je n'en dirais pas plus, par peur de spoiler. 


Les acteurs

Du très très grand Hugh Jackman qui n'a jamais aussi bien porté son personnage de Wolverine. Comparé au dernier X-Men en son nom propre, il n'y a pas photo. James McAvoy n'en fini pas de surprendre. Ceux qui avaient encore des doutes en sa capacité à interpréter le Professeur Charles Xavier à l'écran ne pourront rien dire après cette excellente partition. Moins surprenants mais toujours aussi agréables à voir, Jennifer Lawrence et Michael Fassbender jonglent entre le bon et l'obscur avec une habileté remarquable. Le reste du casting joue sans fausses notes. Et Omar dans tout ça ? Propre et sobre, on ne comprend pas trop son pouvoir mais à quoi bon, le voilà entrer dans une autre dimension. Forcément, à nos yeux de petit français il manque de crédibilité dans son rôle mais pourtant, il fait de belles apparitions. 


La scène du film

Toute la manigance de Magneto réparti sur deux scènes de constructions pour amener à la scène finale. Mais pourquoi met-il des lignes de chemin de fer dans les machines ? Pourquoi soulève-t-il les tribunes d'un stade de Baseball ? Quand on voit ces deux scènes, il y a de quoi être dubitatif. Mais quand le résultat final se propose à nous, on est abasourdi ! (ça donne envie d'en savoir plus non ?)


La réalisation 

X-Men : Le commencement, Vaughn à la réalisation et Singer au script, X-Men : Days of Future Past, Singer à la réalisation et Vaughn au script. C'est peut être anecdotique sur le papier, mais je vous promets qu'on le ressent dans le film. La construction et le final des deux films se rejoignent. Mais si Vaughn apportait se supplément d'âme et un peu de légèreté au film, Singer choisi de la jouer beaucoup plus sombre et davantage sur les acteurs. Difficile de juger quelle vision est la meilleure car les deux films sont d'une grande qualité mais... il y a ce "mais". Allez savoir pourquoi, dans les deux films, il me manque ce petit "je ne sais quoi" qui pourrait me donner pleine satisfaction. 



A la sortie on est enjoué d'avoir vu un excellent film tout en gardant un peu de place, parce que oui, on n'est pas assez rassasié. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 14.4 - Public : 17.6


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Godzilla

14/0/2014
Réalisation : Gareth Edwards
Avec : Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Ken Watanabe, Elizabeth Olsen, Juliette Binoche...

Synopsis (Allociné) : Godzilla tente de ramener la paix sur Terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l'humanité semble impuissante...

Vous lisez ce synopsis, qui se veut comme le synopsis "officiel", vous vous dites "Ouai! On va manger du Godzilla non-stop !". Je préfère prévenir, attention, vous risquez d'être frustré, voir déçu. Explication...


L'histoire

Le scénario du film était beaucoup critiqué, énormément même. Finalement, on va au-delà de ce qui était annoncé comme une série B avec des gros monstres et une histoire plate. L'histoire débute en 1954 avec ce qui serait la naissance de Godzilla, puis en 1999 lorsqu'il y a un premier réveil sismique, pour annoncer le principal de l'histoire 15 ans plus tard, en 2014. Une mise en place honnête, loin d'être nullissime. Ce qui est moins attendu, et ce qui provoque cette frustration, c'est l'idée de porter l'histoire sur un personnage central. "Godzilla" allez-vous me dire ? Et bien non. C'est Ford Brody, interprété par Aaron Taylor-Johnson, qui vol la vedette au légendaire monstre du cinéma. Mais n'ayez crainte, Godzilla a tout de même son importance dans l'histoire.


Les acteurs

Commençons par ce jeune homme, Aaron Taylor-Johnson, pas encore 24 ans, et qui fait déjà de l'ombre à Godzilla. Parce que oui, il est excellemment campé dans son rôle aux multiples facettes : militaire, démineur, père de famille, fils attaché à ses parents, et ami de... Godzilla, ce n'est pas rien. Bryan Cranston confirme tout le potentiel placé en lui. Beaucoup plus expérimenté que le précédent, il joue le dramatique à merveille, quoique parfois un peu trop... Ken Watanabe, celui qui a tenu secret la découverte de Godzilla et des deux pseudos insectes géants, est bon lors des phases de réflexion mais nettement moins lorsqu'il s'agit de jouer l'homme apeuré. Côté féminin, on est surpris. Surpris de retrouver une des sœurs Olsen sur un blockbuster. C'est Elizabeth Olsen qui passe son temps à pleurer ou à être effrayée. Un manque criant de naturel. Surpris également de retrouver Juliette Binoche au début du film. Tiens une française ! Un rôle court, très court (même si elle ne court pas assez vite... jeu de mots lourd que vous comprendrez) mais efficace.

Le combat monstrueux

Expression à prendre au sens propre. Cette scène au cœur d'un San Francisco dévasté, oppose Godzilla à un couple de monstre à l'allure "insecte". Niveau effets spéciaux on est pas mal. Pas mal parce que c'est impressionnant, mais on ressent beaucoup trop les images de synthèses, Godzilla manque de naturel (facile à dire). Par contre, ce qui est bien, c'est que l'on se place beaucoup du point de vue de Ford. C'est-à-dire que ces monstres sont tellement impressionnants et immenses qu'on ne peut voir qu'une patte, un bout de queue ou encore un œil, ce qui permet de donner un semblant de réalisme au film. Godzilla, un monstre qui a de la gueule !


La réalisation

Paradoxalement, malgré les nombreux bons points positifs que j'ai énoncé, le film dans son ensemble est assez moyen. Le film se trouve être répétitif, toujours à la poursuite des monstres, et terriblement long. La cause en est la réalisation et le fait de nous délivrer un film sur 2h alors qu'1h30 aurait largement suffit. Gareth Edwards nous propose un Godzilla sombre, et d'une intensité folle... au départ du moins. La première demi-heure passée, le schéma sombre + intensité perd de sa superbe pour laisser place à de la castagne et des morts à outrance. Reste la mise en scène "fin du monde" très réussie avec un tsunami réaliste.



Frustré et pas totalement rassasié, je pense que je vais vite oublier cette version de Godzilla.

Notes (sur 20) : Personnelle : 12 - Presse : 13,6 - Public : 14,8

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Barbecue

30/04/2014
Réalisation : Eric Lavaine
Avec : Lambert Wilson, Franck Dubosc, Florence Foresti, Guillaume De Tonquédec, Lionel Abelanski, Jérôme Commandeur...

Synopsis (Allociné) : Pour ses 50 ans, Antoine a reçu un cadeau original : un infarctus. A partir de maintenant, il va devoir "faire attention". Or, Antoine a passé sa vie entière à faire attention : attention à sa santé, à ce qu'il mangeait, attention à sa famille, à accepter les travers de ses amis, et à avaler de trop nombreuses couleuvres... Désormais, il va adopter un nouveau régime. Mais en voulant changer sa vie, on change forcément celle des autres...

Difficile de passer derrière les géniaux Situation amoureuse...Babysitting et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? en termes de comédie française. Pour Barbecue, Eric Lavaine nous propose un casting populaire et national. Mais ceci n'a jamais garanti un film à succès. 


L'histoire

La vie, les amis, les amours, les emmerdes... Grosso  modo on retrouve une bande de potes d'enfance avec leurs compagnes en vacances. Tous ont leurs défauts, des défauts qui manquent clairement de réalisme, et il y a Antoine. Ce dernier, après avoir fait le faux cul pendant des années, a décidé de faire chier son monde et de dire ce qu'il ressent sur chacun de ses "amis" bien que lui ne soit pas un exemple. Bref, une histoire plate. On attendait une belle comédie, on a droit à une querelle pseudo humoristique à l'écran. 


Les acteurs

Ils suivent le rythme du film... Dommage parce que la cohabitation entre toutes ses stars aurait mérité de faire des étincelles. Alain, alias Lambert Wilson, est une belle déception. Il ne semble absolument pas concerné par le film et manque de réalisme. Le couple séparé Baptiste/Olivia (Dubosc/Foresti) nous fait sourire par moment, mais là aussi il y avait tellement moyen de faire quelque chose avec ces deux puissances comiques. Il n'en est rien, ou presque. La satisfaction peut venir de Jérôme Commandeur, niais et naïf, il joue parfaitement le pote un peu con mais que l'on aime bien. Celle qui m'aura bien fait rire, c'est Lysiane Meis, femme de Guillaume De Tonquédec (le lourdingue crédible de la bande), qui a besoin d'être vu et qui souffre de la disparité homme/femme. Mais bon, pas de quoi s’extasier. 


Les scènes humoristiques

Si vous voulez éviter de perdre votre temps et votre argent, regardez la bande annonce et les 2-3 teasers qui sont proposés sur internet. Ce sont les "meilleures" blagues du film. Voilà, difficile d'en rajouter.


La réalisation 

Un des nombreux réalisateurs populaire français, Eric Lavaine déçoit alors même qu'il avait tous les ingrédients pour faire un film de qualité. Comme il décide de faire un film sur deux (Poltergay :( Incognito :) Protéger et servir :( Bienvenue à bord :)), peut être que le prochain sera de meilleure qualité. A voir, mais je n'irai pas courir en salle pour confirmer cette tendance.


Cette semaine, ne vous embêtez pas et allez voir Spider-Man, au moins là, vous en perdrez pas votre argent.

Notes (sur 20) : Personnelle : 8 - Presse : 8.8 - Public : 13.6

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The amazing Spiderman 2

30/04/2014
Réalisation : Marc Webb
Avec : Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx, Dane DeHaan, Paul Giamatti...

Synopsis (Allociné) : Ce n'est un secret pour personne que le combat le plus rude de Spider-Man est celui qu'il mène contre lui-même en tentant de concilier la vie quotidienne de Peter Parker et les lourdes responsabilités de Spider-Man. Mais Peter Parker va se rendre compte qu'il fait face à un conflit de bien plus grande ampleur.

Après un premier volet prometteur, la nouvelle saga The Amazing Spider-Man par Marc Webb, annonce un second film plus fun, plus spectaculaire et avec un casting hors-normes. Les premières images mettent déjà l'eau à la bouche.


L'histoire

Très énergique et truffée de rebondissements plus ou moins bien trouvés, l'histoire dans sa globalité n'est pas mal du tout bien qu'elle manque clairement de fluidité. Ce manquement vient du fait de la complexité du scénario où naissent peu à peu des méchants, des secrets révélés et une histoire d'amour avec comme points commun OsCorp. L'histoire essaye donc d'assimiler tous ces faits mais ça devient vite long (2h20 de film). Mais ne boudons pas notre plaisir. Si la fin du film nous prend aux tripes, c'est que finalement pitch nous a tous concernés. 


Les acteurs 

Un duo et un trio qui fonctionnent à merveille. Le duo Garfield (Andrew hein, pas le chat) / Stone aka Spidey / Gwen Stacy est génial de naturel. Très touchant, bourré de romantisme, on ne peut que tomber sous leur charme. Andrew Garfield apporte plus de fun, d'humour et de désinvolture au personnage de Spider-Man. 


Le trio Foxx / DeHaan / Giamatti aka Electro / Bouffon Vert / Rhino, autrement dit, les méchants du film, sont très caricaturés mais diablement efficace, à l'image de la BD. Paul Giamatti présent au début et à la fin du film joue le psychopathe tueur à merveille, on a hâte de le retrouver dans le troisième volet. Dane Dehaan est très sombre, mais son personnage est assez mal amené. Si la relation entre Peter et Harry (Spidey et Bouffon Vert) faisait le charme et le succès de la trilogie de Sam Raimi, celle de Marc Webb souffre de cette comparaison. Enfin, le must des méchants, Electro. Jamie Foxx interprète parfaitement un personnage complexe, en quête de personnalité et de reconnaissance, et qui va finir par se retourner contre son idole : Spider-Man. 


Les scènes de combat

Avec un méchant comme Electro, il fallait assurer visuellement derrière. C'est chose faite. On retiendra globalement 3 scènes dans ce film. La première oppose Spider-Man à Electro sur Time Square. Géniale de réalisme, cette scène cloue le spectateur au fond de son siège. La seconde oppose une nouvelle fois Electro à Spidey mais dans un lieu plus privé. Pourquoi cette scène ? Parce que le bleu électrique d'Electro, assorti à une bande son magistrale, le tout agrémenté par les acrobaties de Spider-Man donnent un résultat remarquable. Enfin, le combat entre le Bouffon Vert, Spider-Man et la malheureuse Gwen Stacy. Si le combat n'est pas transcendant, son terme est quant à lui beaucoup plus marquant.


La réalisation

Être au plus près de Spider-Man, se poster comme si l'on combattait à sa place, ne plus être simple spectateur d'un duel mais acteur... la patte Marc Webb est là et c'est assez jouissif. Il parvient à amener plus de profondeur (peut être trop) à ses personnages qui ont eux-mêmes une histoire. A l'image des Sherlock Holmes de Guy Ritchie, Webb utilise le Slow Motion et l'arrêt sur image à la perfection et sans en abuser. En termes de scènes d'action, je pense qu'il n'aurait pas pu faire mieux. Cependant, sur l'histoire et sa fluidité il y a quelques petites retouches à faire.



Un résultat globalement très réussi. Bien meilleur que le premier, ce The Amazing Spider-Man est à voir sans faute au cinéma. Au moins pour prendre une claque visuelle !

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 12.8 - Public : 17.2

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Brick Mansions

23/04/2014
Réalisation : Camille Delamarre
Avec : Paul Walker, David Belle, Gouchy Boy, RZA...

Synopsis (Allociné) : Détroit, 2018. Damien, policier expert en arts martiaux, est chargé d'infiltrer le dangereux ghetto de Brick Mansions. Sa mission : neutraliser une arme de destruction massive détenue par le gang de Tremaine, qui règne sur les lieux. Pour ce faire, Damien devra faire équipe avec Lino, un habitant du quartier qui connaît la banlieue comme sa poche... mais qui a surtout une affaire très personnelle à régler avec Tremaine. 

La version US du film français Banlieue 13. Pour tout vous dire, j'y suis aller par défaut, en espérant une belle surprise... je l'attends toujours. 


L'histoire

Exactement la même que Banlieue 13 sauf que cette fois-ci l'histoire est beaucoup plus hachée et incohérente. Il n'y a aucune évolution sur les personnages... enfin si, d'un coup (et on ne sait pas pourquoi) un méchant devient gentil et réciproquement. Après, connaissant l'histoire, on espérait des petites touches personnelles, on les cherche encore. Voici donc un magnifique copier-coller (ou plagiat) d'un film français. 


Les acteurs

Comble du plagiat : on reprend le même acteur pour jouer un des deux personnages principaux. David Belle, qui a pris en masse (physique), acteur, cascadeur et ambassadeur du sport parkour (art du déplacement), est toujours génial et spectaculaire dans les scènes d'action, nettement moins lorsqu'il s'agit de jouer la comédie. Le regretté Paul Walker aurait mérité de finir sur une meilleure note. Bien qu'on le verra en partie sur le prochain Fast & Furious, il apparaît ici sur son dernier film complet. Si son interprétation est juste et spectaculaire, il ne parvient pas à hausser le niveau global du film. RZA et Gouchy Boy grossissent les traits du méchant sans jamais parvenir à l'être. Le reste du casting reste d'un banal, affligeant, à base de gros bras, de testostérone, et de femmes vulgaires.


Les scènes d'action 

Soyez éveillé au début et réveillez vous à la fin. Une scène d'ouverture qui montre tout le talent de David Belle dans l'art du déplacement. Spectaculaire et qui vous cloue au fond de votre siège, c'est, à n'en pas douter, le meilleur moment du film. Presque un cache misère, car quand on voit le reste du film... Et donc cette scène finale entre Damien (Walker) et Lino (Belle) où les coups pleuvent et où l'un se donne à cœur de cogner sur l'autre et réciproquement. Entre ces deux scènes, il y a quelques moments savoureux, mais vraiment rien d'excitant.


La réalisation 

Issu de la maison Besson, Delamarre semble avoir pris tous les mauvais côtés de son illustre aîné. Son premier film en tant que réalisateur est à montrer dans les écoles de cinéma... uniquement pour ce qu'il ne faut pas faire sur un tournage. Le film manque clairement de naturel, le casting n'est pas bien tenu, et quand j'entends qu'il aura fallu moins de 3 mois pour tourner ce film, je comprends mieux son côté bâclé. Le problème, c'est que Delamarre continu sur sa lancé Besson puisqu'il va réaliser Le Transporter 4... gare à la catastrophe !



Une belle daube sauvée uniquement par ses scènes d'action. Reste ce message final "A Paul Walker" qui nous rappelle que nous ne verrons plus cette belle gueule à l'écran. RIP Paul Walker...

Notes (sur 20) : Personnelle : 8 - Presse : 14 - Public : 12.8

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Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?

16/04/2014
Réalisation : Philippe de Chauveron
Avec : Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan, Medi Sadoun, Frédéric Chau, Noom Diawara, Elodie Fontan, Frédérique Bel, Julie Piaton, Emilie Caen, Pascal N'Zonzi...

Synospsis (Allociné) : Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale, sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit... Les pilules furent cependant bien difficiles à avaler quand leur première fille épousa un muslman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois. Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elle se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui alléluia, vient de rencontrer un bon catholique.

Un énorme succès en salle pour une belle histoire intergénérationnelle. A vérifier.


L'histoire

Très intéressant de voir cette France "black, blanc, beurre" (et jaune) réunie sous une même famille. Intelligent de voir les a priori racistes de certains, les clichés pour d'autres et tout cela sur fond comique. Comme quoi, on peut faire passer des messages en faisant rire. Après la bande annonce, on s'attend à revivre le mariage de chacune des 4 filles alors que l'on s'attarde uniquement sur le 4ème et dernier mariage. Cette histoire haute en couleurs est admirablement écrite.


Les acteurs

Si le talent comique est indéniable pour l'ensemble du casting, la prestation à l'écran laisse plus à désirer. Impossible de revenir sur la prestation de chacun, film choral oblige. Cependant, on peut noter que Abittan, Sadoun, Chau et Diawara, les gendres du film, en font un peu trop lors de moments plus sensibles. Clavier alterne le bon et le moins bon. Les belles surprises sont d'abord féminines : Elodie Fontan, dernière fille à marier, est, en plus d'être radieuse, d'un naturel bluffant et saisissant. Chantal Lauby nous livre une magnifique interprétation avec un personnage complexe qui évolue constamment. Mention spéciale à Pascal N'Zonzi, ministre des toilettes dans Les Crocodiles du Botswanga, il est excellent et hilarant en père du marié, africain, et raciste des blancs. Un régal !

Les scènes comiques

Impossible de citer toutes les scènes comiques, mais il y a des situations vraiment marquantes. Comme le moment du déjeuner entre Clavier (papa) et N'Zonzi (beau papa) où ils se finissent au Calva. Cette scène d'ivresse est à mourir de rire. Ou encore cette mythique Marseillaise reprise en cœur par les gendres. Que de moments croustillants que l'on à plaisir à voir.

La réalisation

Habitué aux films populaires français moyens (Ducobu, Les Seigneurs, Neuilly sa mère) Philippe de Chauveron continu dans cette catégorie avec son film le plus abouti, à n'en pas douter. L'ensemble du casting est parfaitement géré et il parvient à tirer le meilleur de ses acteurs. A mettre aussi à son crédit , cet excellent scénario.



Aucun doute possible, ce film va cartonner et il ne sera pas étonnant de le voir atteindre des sommets. L'affluence en salle est déjà un bel indice.

Notes (sur 20) : Personnelle : 15.5 - Presse : 14.8 - Public : 16.8

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Babysitting

16/04/2014
Réalisation : Philippe Lacheau, Nicolas Benamou
Avec : Philippe Lacheau, Alice David, Vincent Desagnat, Tarek Boudali, Julien Arruti, Enzo Tomasini...

Synopsis (Allociné) : Faute de baby-sitter pour le week-end, Marc Schaudel confie son fils Rémy à Franck, son employé, "un type sérieux" selon lui. Sauf que Franck a 30 ans ce soir et que Rémy est un sale gosse capricieux. Au petit matin, Marc et sa femme Claire sont réveillés par un appel de la police Rémy et Franck ont disparu ! Au milieu de leur maison saccagée, la police a retrouvé une caméra. Marc et Claire découvrent hallucinés les images tournées pendant la soirée.

Prix Spécial du Jury et Prix du public au dernier festival de l'Alpe d'Huez, une bande annonce à la Projet X et un casting bourré de talents comiques... Babysitting a de quoi être le carton de ce printemps. Verdict ?


L'histoire

Ce film est une succession de blagues. Il y en a tellement qu'il faudrait le voir une deuxième fois pour toutes les comprendre. De ce fait, l'histoire est rythmée et ne baisse jamais en intensité. C'est assez bluffant d'ailleurs de voir ça de la part de personnes habituées au petit écran. Après, sur le scénario en lui-même, il n'est pas à tomber par terre, loin de là. D'où la projection d'un film assez court mais suffisant.


Les acteurs

Contrat rempli pour ces acteurs issus de web séries comiques. Tarek Boudali, Julien Arruti, Grégoire Ludig, David Marsais sont tous parfaits et surprenants. Le ressort comique aide à leur prestation mais pas que. En effet, ils sont entourés de valeurs montantes comme la ravissante Alice David, des trublions comme Vincent Desagnat et David Salles, ou encore des historiques comme Gérard Jugnot, Clotilde Courau ou encore l’hilarant Philippe Duquesne. Au final, les deux protagonistes que vous voyez à l'affiche sont les moins naturels devant la caméra. Philippe Lacheau a du mal à trouver le ton juste, tandis qu'Enzo Tomasini vacille entre le bon et le moins bon... mais ce n'est qu'un enfant, n'oublions pas. 


Les scènes humoristiques

Le film commence avec un enchaînement de blagues vaseuses mais qui font mouches entre les 3 potes Franck, Sam et Alex. Parfaite introduction au film, puisqu'ils imposent un rythme qui ne faiblit pas. Alors bien évidemment face à cette vague de situation comique il faut bien être un peu sélectif et ne retenir que les meilleures. C'est pourquoi, j'ai trouvé 2 situations comiques extrêmement drôle et avec un clin d’œil sacrément bien vu. Entre la course Mario Kart en version réelle et le parallèle avec le personnage du film Là-Haut, je prends le pari que vous trouverez ces situations parfaitement amenées. 


La réalisation 

On est pris de court dès le début puisqu'on s'attend à voir un Projet X, alors que non. Ok la fête fait office de Projet X, mais la façon de revivre une soirée par le biais d'une caméra, ça ne vous fait pas penser à un autre film ? Et oui, Very Bad Trip et son générique final hilarant ! Il faut avoir une sacré ambition pour oser faire un remake des deux films en version française. C'est une belle réussite puisqu'on rigole pendant les 1h20 de film. Seulement 1h20 ? Je doute de la même qualité, si le film était parti sur un format plus long. Non franchement bien joué, je suis bluffé.


Heureux de voir un film attendu, récompensé et qui, une fois en salle, tient toutes ses promesses.

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 13.6 - Public : 17.2

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Need for Speed

16/04/2014
Réalisation : Scott Waugh
Avec : Aaron Paul, Dominic Cooper, Imogen Poots, Michael Keaton, Scott Mescudi...

Synopsis (Allociné) : Tobey et Dino partagent la passion des bolides et des courses, mais pas de la même façon... Parce qu'il fait confiance à Dino, Tobey s'est retrouvé derrière les barreaux. Lorsqu'il sort enfin, il ne rêve que de vengeance. La course des course, la De Leon, va lui en donner l'occasion. 

Beaucoup de communication sur ce film : N°1 au box office mondial, mieux que Fast and Furious... Vérifions la véracité des propos. 


L'histoire

Une simple histoire de vengeance en guise de scénario. Ce n'est pas pour ça que le film vaut le déplacement. C'est surtout pour ses courses de voitures interminables, hystériques et jouissives, on y reviendra. En attendant, l'histoire roule sur fond de courses et de belles voitures. On ne demandait que ça. 


Les acteurs

Pas de scénario, c'est un fait. De belles voitures s'en est un autre. Alors pourvu que le casting soit au rendez-vous. Raté ! Aaron Paul, principal attrait de ce film suite au succès de Breaking Bad, est... mauvais, digne d'une star de série B qui en rajoute des tonnes. Mais quitte à couler, autant amener avec soi ses petits camarades de jeu. Dominic Cooper (méchant du film) n'est crédible à aucun moment. Imogen Poots (la chérie du héro) est plate mais laisse paraître quelques éclats de justesse. Non, le casting à tout faux sauf lorsqu'il y a des moments de fun, de délire. A ce sujet, Michael Keaton est excellent en directeur de course et commentateur, Scott Mescudi (Kid Kudi pour les intimes) est surprenant de justesse et joue le registre comique à merveille. On n'oubliera pas la naïveté juvénile de Rami Malek, belle surprise également.

Les scènes de course

Ah voilà le principal atout du film ! Des courses, des courses et encore des courses. Mais qui dit courses clandestines, dit souvent casse... et que ça fait mal au cœur de voir tous ces bolides, toutes ces merveilles, tous ces millions partir en fumée, à la casse. Le budget du film passe clairement là-dedans. Toujours est-il que les scènes de course sont très bien filmées, on regrettera juste les mouvements de caméra, voulant donner l'effet de vitesse, trop répétitifs.


La réalisation 

Loin de nous sortir le film de l'année, Scott Waugh se contente de nous offrir une belle petite série B à l'américaine, adaptée sur grand écran grâce au succès du jeu vidéo issu d'Electronic Arts, et grâce à un casting à première vue (et j'insiste bien sur ce mot) alléchant. Waugh n'a jamais su obtenir le meilleur de ses acteurs, et n'a pas réussi à rendre son histoire excitante et captivante. Alors le spectateur se retrouve à attendre chaque scènes de course en s'ennuyant de la naïveté et du peu de crédibilité se cachant dans l'histoire.



Ce n'est pas mieux que Fast and Furious. Ce n'est pas un grand film non plus. C'est un film qui rendra heureux les amateurs de courses et de belles voitures. Voilà, Need for Speed ne se résume qu'à ça. On le savait, on a été servi avec justesse.

Notes (sur 20) : Personnelle : 12 - Presse : 10.8 - Public : 16

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47 Ronin

02/04/2014
Réalisation : Carl Erik Rinsh
Avec : Keanu Reeves, Horiyuki Sanada, Kô Shibasaki, Tadanobu Asano, Rinko Kikuchi...

Synopsis (Allociné) : Un perfide seigneur de guerre ayant tué leur maître et banni leur tribu, 47 samouraïs errants jurent de se venger et de restaurer l'honneur de leurs compatriotes. 

Après un passage à vide assez impressionnant depuis l'époque Matrix, nous retrouvons Keanu Reeves dans un film asiatique, fantastique, et doté d'une belle communication dans l'hexagone. Prémisse d'un film de qualité ? 


L'histoire

Beaucoup de chose se mélange dans cette histoire au scénario assez pauvre. On évoque ici des Samouraïs chassés de leur territoire. Trahis, ces 47 Ronin, comme ils se nomment, se rapprochent d'un sang-mêlé, longtemps rejeté mais qui va être bien utile lorsqu'il faudra vaincre des monstres, pseudo-dieu, autre sorcière et surtout pour assouvir leur besoin de vengeance et de justice. Si l'esprit imaginaire et fantastique auraient pu donner au film un supplément d'âme et d'originalité, on constate rapidement qu'ils n'apportent rien. Et au final, cette histoire traitées des dizaines de fois, nous ennuie progressivement. 


Les acteurs

Un casting asiatique à l'exception de Keanu Reeves qui était attendu au tournant après une succession d'échecs. Il interprète Kaï, le sang-mêlé, doté d'une rapidité surnaturelle. Sa prestation est juste sans être transcendante. Dans ce rôle on peut facilement le comparer au Tom Cruise du Dernier Samouraï... il peine à lui arriver à la cheville. Les autres acteurs, peu connus en France, montrent également pas mal de justesse mais pas de grandes interprétations. On retiendra 4 personnages. Le premier, Hiroyuki Sanada, chef des 47 Ronins est sombre, froid mais loyal, parfaitement interprété. Le second, Tadanobu Asano, ennemi et traître est très limité par son jeu, il ne dégage rien. Côté féminin, la troisième, Kô Shibasaki, est la fille du roi déchu, amoureuse de Kaï, lamentable dans les moments émotionnels (elle en fait des tonnes), géniale dans les moments de colère (son regard est parfait). Enfin, la sorcière, Rinko Kikuchi, très difficile à cerner, sa relation avec Lord Kira est ambiguë, il n'en reste pas moins une prestation de qualité. 


La scène de l'intrusion 

Une scène déjà vue des dizaines de fois mais qui s'apprécie toujours : l'intrusion façon "Cheval de Troie". Au moment de regagner le royaume perdu, les 47 Ronin vont rentrer discrètement avant d'attaquer leur ennemi par surprise. L'intensité en début de scène, où tout le stratagème se met en place, est réussi et efficace, mais dès lors que l'attaque commence, le film retombe dans ses travers et sa banalité.

La réalisation 

Confus. Ce mot s'approprie au film. Et il est dû à la réalisation de Carl Erik Rinsch qui l'est tout autant, confuse. A vouloir faire interagir plusieurs composantes, il en oubli l'essentiel : l'histoire. Il ne parvient pas à rendre le film captivant. Pourtant il y avait moyen de jouer sur le fantastique de cette légende asiatique, ou bien de s'attarder et de s'interroger autours du sang-mêlé, Kaï. Au lieu de ça, on aborde tous les sujets sans jamais entrer dans l'un en particulier. D'où cette confusion générale. 



Agréable à l’œil mais très mal écrit et pauvrement réalisé, cet énième film de Samouraï sera très vite oublié, tout comme Keanu Reeves qui s'oublie peu à peu...

Notes (sur 20) : Personnelle : 11 - Presse : 10,8 - Public : 13,6

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Noé

09/04/2014
Réalisation : Darren Aronofsky
Avec : Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson, Douglas Booth...

Synopsis (Allociné) : Russell Crowe est Noé, un homme promis à un destin exceptionnel alors qu'un déluge apocalyptique va détruire le monde. La fin du monde... n'est que le commencement. 

Noé, tout le monde connait son histoire, son arche, ses animaux... Mais de là à tenir un film, il manque du contenu. Attention cependant, on parle d'un passage de la Bible, alors pas le droit à l'erreur. C'est avec ces contraintes que le talentueux Aronofsky (Black Swan et Requiem for a dream) s'est lancé au côté de Russell Crowe dans cette aventure.


L'histoire

On connaissait le Noé sauveur des animaux, découvrez maintenant le Noé tueur d'hommes, ami de mutants en pierre, petit fils d'un homme aux pouvoirs divins... Bref, on découvre une autre facette de Noé. Si l'on se demandait comment une si courte histoire pouvait tenir 2h20, nous avons notre réponse. Difficile de juger sur la véracité issue de la Bible de l'imaginaire d'Aronofsky. Toujours est-il que, si l'on est surpris de voir des mutants au début, et que l'on parvient à passer outre cette réticence, on apprécie le film comme son histoire. En effet, Noé, c'est avant tout l'histoire d'un homme à qui l'on a confié une mission, et qui fera tout pour la respecter quitte à mettre en danger sa propre famille.


Les acteurs

La garantie de la qualité d'un film passe par son casting. Et on peut dire qu'il est plus que réussi. Chaque personnage est interprété à merveille. A commencer par Russell Crowe qui interprète un Noé déterminé, sombre et réservé. Un rôle qui finalement lui convient parfaitement. Jennifer Connelly, femme de Noé, est magistrale. Touchante et attentionnée elle incarne une femme fidèle et une mère protectrice. Les enfants, ils sont 3 mais 2 tirent leurs épingles du jeu. L'inconnu Douglas Booth, aîné des 3 frères, ne voit que par son père jusqu'au moment où... Le second, Logan Lerman, plus connu sous son rôle de Percy Jackson, est surprenant de justesse. Introverti, réservé, il incarne parfaitement le fils à la recherche de sa propre identité. Enfin, comment ne pas parler de Ray Winstone, homme impitoyable qui se veut à l'image du Créateur, et Anthony Hopkins, grand-père de Noé, qui n'a pas toute sa tête mais qui garde toute sa sagesse.


La fameuse Arche

Elle est grandiose, elle est spectaculaire. Si le film vaut le déplacement, c'est bien pour voir cette scène où la construction de l'arche arrive à son terme et où les animaux arrivent au compte goutte. C'est aussi sur cette scène où nous avons droit à une bataille épique des hommes souhaitant rejoindre l'arche ainsi que l'engorgement par les eaux de notre Terre. Vraiment réussie.

La réalisation 

Pari gagné, Aronofsky nous tient en haleine les 2h20 du film. Entre scènes spectaculaires et échanges pleins de réflexion, il nous fait redécouvrir, à sa sauce, l'un des passage les plus célèbres de la Bible. Le film ne baisse jamais d'intensité et le point de vu du réalisateur est original. Plutôt que de s'arrêter sur la bonté de l'homme et sur son lien avec les animaux, Aronofsky met en avant ce qui a provoqué l'apocalypse : l'homme. Il met l'homme face à ses responsabilités. Mérite-t-on de vivre sur cette Terre si ce n'est que pour l'exploiter, la détruire et s’entre-tuer ? La question est posée et dans ce film, elle a un sens.



Dire que le film respecte la bible, je ne pense pas. Mais il n'en reste pas moins réussi et de qualité.

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 12 - Public : 12.4

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La crème de la crème

02/04/2014
Réalisation : Kim Chapiron
Avec : Thomas Blumenthal, Alice Isaaz, Jean-Baptiste Lafarge...

Synopsis (Allociné) : Dan, Kelliah et Louis sont trois étudiants d'une des meilleures écoles de commerce de France. Ils sont formés pour devenir l'élite de demain et sont bien décidés à passer rapidement de la théorie à la pratique. Alors que les lois du marché semblent s'appliquer jusqu'aux relations entre garçons et filles, ils vont transformer leur campus en lieu d'étude et d'expérimentation. La crème de la crème de la jeunesse française s'amuse et profite pleinement de ses privilèges : tout se vend car tout s'achète... mais dans quelle limite ? 

Après le succès international de Sheitan et l'excellent Dog Pound, Kim Chapiron, l'un des pionniers du label Kourtrajmé finit sa trilogie adolescente avec La Crème de la Crème. Bienvenue chez HEC...


L'histoire

Quand on est soi même étudiant en école de commerce, on ne peut qu'être agacé de tous ces clichés. Non nous sommes pas tous pétés de tunes. Non nous ne sommes pas tous des fils à papa issu de d'école préparatoire. Aujourd'hui les écoles de commerce tendent à s'ouvrir au plus grand nombre et le film nous balance de nouveau dans de fausses idées. Déjà ça commence mal. Ensuite l'histoire se tourne autours de la prostitution. Celle-ci apparaît beaucoup trop vite dans le film (pas de phase d'annonce) et arrive vite à son apogée. C'est à dire qu'au bout de 30 minutes le soufflet retombe et le film perd de son rythme. Jusqu'à la scène finale où l'on se dit "tient, ça va relancer l'histoire !" Et non ! On à le droit à un final "what the fuck" très mal amené... Vraiment décevant. 


Les acteurs

Seule source de satisfaction du film, on découvre "la crème de la crème" de la comédie française, jeune et promise à un brillant avenir. Thomas Blumenthal alias Dan, est le cerveau de ce trio, il prouve que la théorie acquise en cours peut s'appliquer concrètement dans n'importe quelle situation. Alice Isaaz (Kelly), l'atout charme du groupe, très froide et très sobre, elle est énigmatique et attachante. Deux belles découvertes. Jean-Baptiste Lafarge (Louis) confirme les talents perçus dans Les Yeux de sa mère. Il est aussi détestable qu'ingénieux. Beau gosse arrogant il interprète parfaitement l'étudiant que toutes personnes extérieures imaginent en école de commerce... Mention spéciale pour Karim Ait M'Hand, Jaffar, ami de Dan dans le film, le bon pote dragueur, relou mais sympathique, attachant et principal ressort comique du film. 


Les scènes... écoles de commerce

Oubliez les cours, oubliez les études, oubliez toutes formes d'autorités, vous êtes en école de commerce ! Vous êtes ici pour faire la fête, pour boire, pour les débauches sexuelles, pour jeter votre argent par la fenêtre et pour construire votre réseau. Voilà l'image que renvoi le film des écoles de commerce. Ah oui, les écoles d'ingénieurs en ont pour leur grade : messieurs, vous êtes moche. Un esprit franchement décevant pour quelqu'un qui a réussi jadis à obtenir le meilleur de l'adolescence, notamment en filmant en prison juvénile. 

La réalisation 

Et justement cette déception passe par la réalisation de Kim Chapiron. Révélation et porteur d'espoir pour le cinéma d'auteur, le cinéma issu de la rue, prodige de Kourtrajmé avec son collègue et ami Romain Gavras, poulain de Vincent Cassel, Chapiron était attendu pour son troisième long. Mais il a décidé de jouer sur les a priori comme il l'explique en interview.
"Ce que j'aime bien, c'est de présenter des personnages a priori antipathiques et de les rendre touchants. (...) Les personnages de Dan, Jaffar, Louis et Kelly sont quatre protagonistes qui apparaissent détestables au vu de leurs actions et de leurs statuts : le premier réflexe est de les détester et, pendant toute leur trajectoire, on apprend à les aimer."


Avec cette mentalité, forcément le résultat ne peut pas convaincre tout le monde... Le message, on le comprend : montrer la jeunesse dans ses doutes et sa violence en interrogeant sur la société et son évolution pour nous mettre en face de nos responsabilités. Ami(e)s étudiants, laissez tomber. 


Très déçu. Trop cliché. Trop mou. Cette soit disant crème de la crème, apogée de sa trilogie adolescente, est au final un beau loupé ! On va dire que c'est un faux pas et se rappeler au bon souvenir de Dog Pound.

Notes (sur 20) : Personnelle : 8 - Presse : 13.2 - Public : 12.8

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Captain America : Le soldat de l'hiver

26/03/2014
Réalisation : Anthony et Joe Russo
Avec : Chris Evans, Scarlett Johansson, Sebastian Stan, Anthony Mackie, Robert Redford, Samuel L. Jackson...

Synopsis (Allociné) : Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s'adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d'intrigues qui met le monde en danger.

Beaucoup de choses se sont passées depuis le premier Captain America. D'autres Marvel sont sortis dont The Avengers qui a redonné un peu de couleur au bien triste Steve Rogers, un peu esseulé dans le film à son effigie. Espérons alors que la nouvelle dynamique "Disney/Marvel" face de ce Captain America, le soldat de l'hiver une formidable réussite.


L'histoire

Comme tout bon Marvel qui se respect (sauf exceptions), on ne se déplace pas pour l'histoire. C'est le cas pour ce Captain America qui fait oublier la faiblesse, les longueurs et la facilité du scénario par des scènes d'action spectaculaires. C'est assez contradictoire car certaines scènes du film sont longues et complexes, tandis que d'autres sont simplistes. Jamais les réalisateurs semblent arriver au juste milieu. Néanmoins, rien à voir avec Captain America, the first Avenger où le classique et la sobriété étaient de rigueur. Pour ce deuxième volet, l'histoire est plus fantaisiste, comique et visuelle sous l'impulsion et la dynamique de The Avengers. Un pur divertissement à l'américaine !


Les acteurs

Mon dieu que l'on passe pour des c*** ! J'en parle rapidement histoire que vous ne soyez pas surpris. Le début met en scène des français qui sont d'une nullité affligeante dans leurs prestations (sauf Saint-Pierre, qui est par ailleurs canadien). Revenons au centre du film. Chris Evans semble enfin avoir pris la mesure de son personnage et se permet quelques libertés. C'est un régal au même titre qu'Anthony Mackie. Après l'avoir découvert dans No Pain No Gain, il continu dans un registre comique qui lui colle parfaitement à la peau. Attention Iron Man tu as de la concurrence ! Scarlett Johansson est impeccable dans son jeu, mais sur certains plans on regrette sa surcharge de maquillage (ou botox) qui gâche son naturel. Côté méchant, Robert Redford est... plat ! Les réalisateurs n'ont semble-t-il pas réussi à en obtenir le maximum. Enfin le fameux Soldat de l'hiver, Sebastian Stan, porte tout dans son regard qui en dit long. Très peu d'interventions orales mais une présence physique excellente. 


Les scènes d'action 

Du spectaculaire à tout-va. Dans ce film, tous les registres possibles et imaginables sont utilisés. Combats à mains nues, sur terre, dans les airs, course poursuite, explosions, avec des gadgets en tous genres... et le bouclier frisbee, boomerang et incassable de Captain America ! La réalisation de chaque scène clou le spectateur au fond de son siège avec l'intensité qui est nécessaire. Si ce film nécessite le déplacement, c'est bien pour ça.


La réalisation 

Fidèles au petit écran, les frères Russo passent à l'étage supérieur avec pour ambition d'être les dignes successeurs de Joss Whedon (issu du même milieu). Si on retrouve l'esprit, la technique et la réussite ne sont malheureusement pas au rendez-vous. Le film jongle entre scènes d'actions spectaculaires et moments plats. Après chaque combat, on attend avec impatience le suivant puisque l'on sait qu'il ne se passera rien entre. Dommage car les quelques pépites humoristiques et les références aux autres Marvel tombent à plat. 



Au final, on ressort avec la banane avec le sentiment d'avoir vu un excellent divertissement. Il faut juste oublier l'histoire (pas compliqué) et ne retenir que la bravoure de Captain America !
Ah aussi, la 3D ne sert à rien bien que maîtrisée. Donc évitez vous une dépense inutile. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 12.4 - Public : 17.2

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Her

19/03/2014
Réalisation : Spike Jonze
Avec : Joaquin Phoenix, Amy Adams, la voix de Scarlett Johansson...

Synopsis (Allociné) : Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de "Samantha", une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux...

Oscar 2014 du meilleur scénario. "Le meilleur rôle de Scarlett Johansson" alors que ce n'est qu'une voix. Le 4ème film (seulement) de Spike Jonze en 15 ans de carrière. Autant de raisons qui rendent Her immanquable. 


L'histoire

Le plus marquant dans cette histoire, c'est qu'elle peut se dérouler dans 5 ou 10 ans tout au plus. Aujourd'hui déjà on parle à son téléphone via "Siri" notamment. Alors entre une voix robotisée avec des actions simples et une voix sensuelle avec de multiples capacités il n'y a qu'un pas. C'est donc l'histoire de l'évolution technologique et de l'être humain qui se renferme petit à petit au monde jusqu'à préférer la solitude. Mais c'est aussi une histoire d'amour aussi fascinante que dérangeante. Comment tomber amoureux d'une application mobile ? Mais comment ne pas tomber sous le charme de cette voix qui paraît totalement naturelle ? Beaucoup de sujets sont explorés et mis en avant dans ce film qui ne peut laisser personne indifférent.


Les acteurs

Par qui commencer ? L'homme ou la voix ? Aller, commençons par Joaquin Phoenix qui, depuis son retour au cinéma, nous livre des prestations complexes mais exceptionnelles. Après les très bons The Master et The Immigrant, Phoenix joue subtilement cet homme recroquevillé sur lui-même et qui s'éprend d'amour non pas pour cette application, mais pour cette voix qui a tout d'une vraie personne. Tantôt heureux, tantôt triste, il joue de manière magnifique entre les émotions et confirme son retour en grâce. 


Comment ne pas tomber raide dingue de cette voix ? Scarlett Johansson nous transporte avec elle dans une relation complexe mais envoûtante. On finit par succomber au charme de sa voix au même rythme que Phoenix et on vit cette situation amoureuse comme si nous étions à sa place. Johansson prouve qu'elle n'a pas uniquement le physique d'une actrice "soit belle et tais toi", mais qu'elle a bien plus : une voix, une intonation et une capacité à développer chez le spectateur une grande créativité pour imaginer les émotions physiques de cette personne (car on ne parle plus d'application OS).
Amy Adams, Rooney Mara, Olivia Wilde ou encore Chris Pratt, viennent apporter ce subtil retour terre à terre face à cette relation virtuelle. Très propre dans leurs interprétations avec une mention spéciale à Adams qui change totalement de registre après American Bluff. Bluffante. 

Les scènes d'amour

Comme dans toutes comédies romantiques, il y a ces moments de joie où rien ne peut séparer un homme et une femme. Ici rien ne peut séparer l'homme, Theodore, du téléphone, Samantha. Tout se déroule comme une relation amoureuse classique : la découverte de l'un et de l'autre, le partage de moments uniques, le premier baiser, l'acte sexuel, la jalousie, la déception, les engueulades, les retrouvailles... Tout y est ! Sauf la présence physique de Samantha. Et c'est de là que provient toute la grandeur de cette histoire, l'interprétation exceptionnelle de ces acteurs, parce que oui, on finit par croire en cette histoire d'amour.



La réalisation 

Si ses trois derniers long métrages étaient de bonne qualité (mais sans plus), Spike Jonze signe ici son meilleur film. A l'écriture, il n'y a rien à dire, l'originalité de l'histoire et le développement des personnages de Theodore et Samantha sont à mettre à son crédit. Néanmoins, lorsqu'il passe à la réalisation on regrette quelques longueurs malvenues et une baisse de rythme assez significative au beau milieu du film. Ceci a coûté la perte d'une personne dans la salle qui a laissé s'échapper quelques petits ronflements. Sinon, il n'y a rien à rajouter, sauf à féliciter Mr Jonze pour son Oscar amplement mérité.



Fascinant ou dérangeant, une chose est sûre, cette magnifique histoire ne laissera personne indifférent.

Les notes (sur 20) : Personnelle : 17 - Presse : 15.6 - Public : 17.2

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Non-Stop

26/02/2014
Réalisation : Jaume Collet-Serra
Avec : Liam Neeson, Julianne Moore, Scoot McNairy, Michelle Dockery...

Synopsis (Allociné) : Alors qu'il est en plein vol, un agent de la police de l'air reçoit des SMS d'un inconnu qui dit être à bord et vouloir assassiner un passager toutes les 20 minutes s'il ne reçoit pas 150 millions de dollars. 

Le réalisateur de Sans identité rempile avec Liam Neeson pour un film qui annonce le plein d'action mais surtout le plein de promesses à la vue des critiques presse et public relativement positives pour ce type de film. Confirmation ? 

L'histoire

On a pris l'habitude ces derniers temps, croiser le chemin de Liam Neeson n'est jamais signe de tranquillité. Pour se film on le retrouve dans un avion en US Marshall pour s'assurer de la sécurité des passagers en classe affaire. Oui mais voilà, il se retrouve avec des pseudos-criminels voulant montrer l'incompétence des ces "agents de sécurité aériens". Une victime toutes les 20 minutes. Difficile à réaliser de façon discrète dans un avion. Difficile aussi de passer inaperçu face aux spectateurs de la salle. Et pourtant. On se fait balader de façon astucieuse et assez intense pendant près d'1h30 sans jamais savoir qui est le vrai coupable. On regrette cependant que l'intensité se fasse au détriment de la cohérence du scénario. Ce dernier prend pleins de raccourcis et perd grandement en réalisme. 


Les acteurs

Après Taken et Sans identité, on regrette de retrouver Liam Neeson et son talent une nouvelle fois dans ce genre de film, il vaut beaucoup mieux. Mais il paraît impossible, aujourd'hui, de laisser quelqu'un d'autre à sa place. Il porte le film à lui tout seul par son charisme et sa longue carrure. Impeccable, une fois de plus. Le reste du casting est également excellent à commencer par Julianne Moore, qui apporte une belle sensibilité au film. Scoot McNairy, Michelle Dockery, Nate Parker ou encore Corey Stoll, tous inconnus (ou presque) au bataillon sont plus qu'intéressants dans leurs interprétations. Enfin, petite surprise du chef, on retrouve l'actrice Oscarisée de 12 Years a Slave, Lupita Nyong'o dans le rôle d'une hôtesse de l'air sans grand enjeu. 

Les scènes d'intensités

Bizarrement on s'attendait à un vrai film d'action, on ressort en ayant vu plus un thriller. Loin d'être aussi intense que le récent Prisoners, il parvient à prendre aux tripes le spectateur et le colle au fond du siège dès lors que 20 minutes du film se sont écoulés. Une vraie réussite donc, mais largement atténué par des retournements impossibles et un dénouement au bord de la médiocrité. 


La réalisation 

Les idées de bases sont vues et revues : avion, terrorisme, bombe, flic alcoolique... des thèmes déjà visités à maintes reprises. Mais lorsqu'il s'agit d'associer un rebondissement toutes les 20 minutes (du film), à tourner la caméra autour d'une seule personne, et de voir, petit à petit, les passagers se retourner contre celui qui veut les protéger, là on est face à de l'inédit et de l'originalité. Admirablement filmé, la caméra ne lâche à aucun moment son protagoniste, permettant d'inclure le spectateur à l'histoire. Mais une fois de plus, le scénario improbable vient mettre son grain de sel et rendre un très bon film à un divertissement vite oublié. Dommage. 


Un divertissement intéressant mais pas jouissif.

Notes (sur 20) : Personnelle : 13.5 - Presse : 11.6 - Public : 16.4

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Monuments Men

12/03/2014
Réalisation : George Clooney
Avec : George Clooney, Matt Damon, John Goodman, Bill Murray, Cate Blanchett, Jean Dujardin...

Synopsis (Allociné) : En pleine Seconde Guerre mondiale, sept hommes qui sont tout sauf des soldats - des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d'art - se jettent au cœur du conflit pour aller sauver des œuvres d'art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes.

Un casting mémorable pour le cinquième film de George Clooney. En espérant que celui-ci soit également mémorable. 


L'histoire

Tirée d'une histoire vraie, la protection d’œuvres d'art pendant la Seconde Guerre Mondiale est un sujet intéressant à traiter mais difficile à raconter et ça se ressent. Déjà parce que nos sept sauveurs d'art agissent par petits groupes, promenant l'histoire et, a fortiori, le spectateur à droite à gauche, de façon décousue. De plus, le film tend vers le pro-américain, ce qui met en second plan un personnage essentiel de cette histoire : Claire Simone. Néanmoins, si l'éclatement de la bande des sept fait perdre au film sa fluidité, l'alchimie entre les duos Goodman/Dujardin et Murray/Balaban fonctionne à merveille et aurait mérité d'être mis plus en avant.

Les acteurs

On va aller dans l'ordre décroissant de ce casting impressionnant. Tout d'abord, ceux qui m'ont marqué. Bill Murray, John Goodman et Bob Balaban donnent ce second degré au film qui lui permet de ne pas être trop lourd. Un ton en dessous, George Clooney et Jean Dujardin. Le premier joue sobre, peut être un peu trop. Tandis que le second, à l'image du trio comique, donne de la légèreté au film, mais manque clairement de crédibilité face à ses homologues. Cate Blanchett... pourquoi ne pas avoir donné ce rôle à une française ? Le personnage lui va bien, mais dès qu'il s'agit de parler notre langue, c'est une autre histoire. Enfin, Matt Damon, surprenant de transparence et d'inutilité. Il fait le lien entre Cate Blanchett et l'équipe des Monuments Men, mais n'apporte rien au film. Un gâchis vu son talent.


Les scènes historiques

Je ne connais pas parfaitement la véritable histoire des Monuments Men, mais c'est honorable de la part de George Clooney de vouloir la mettre en avant. Ce qui est regrettable, c'est de ne pas assez appuyer sur le côté spécialiste en art des Monuments Men. Ils passent pour d'honnêtes soldats défendant des œuvres et c'est tout. De plus, comme je le disais précédemment, selon les faits historiques, Claire Simon a un rôle crucial et essentiel qui ne ressort pas dans le film. Certains critiquent le manque de crédibilité des lieux choisis, je vous en laisserai seul juge puisque cela ne m'a pas interpellé. 


La réalisation 

Cinquième film derrière la caméra pour George Clooney et cinquième film toujours devant. Peut être que s'il s'attardait uniquement sur la réalisation ces films gagneraient en justesse. Toujours est-il que ce Monuments Men est long et linéaire. Il ne semble jamais parvenir à captiver le spectateur dans cette chasse au trésor artistique. Même si on sent cette volonté de mettre en avant un fait oublier de l'histoire, il y avait meilleur façon de traiter ce sujet. Un de ses films les moins aboutis. 


On ressort finalement déçu. Le casting et l'histoire ne donne pas entière satisfaction de leur potentiel. Il y a mieux à voir en ce moment. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 11 - Presse : 8.8 - Public : 10.8

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Situation amoureuse : c'est compliqué

19/02/2014
Réalisation : Manu Payet et Rodolphe Lauga
Avec : Manu Payet, Anaïs Demoustier, Emmanuelle Chriqui, Jean-François Cayrey...

Synopsis (Allociné) : A trente ans, Ben est sur le point d'épouser Juliette. Sa petite vie tranquille et sans danger va basculer lorsqu'il retombe sur la personne qu'il a secrètement le plus envie de revoir : Vanessa, la bombe du lycée qui ne l'avait jamais regardé. Elle est de retour à Paris et ne connaît, aujourd'hui, que lui...

Récompensé par le Grand Prix du Festival de l'Alpe d'Huez (référence en matière de comédie française), c'est donc derrière et devant la caméra que l'on retrouve Manu Payet pour son premier grand film. La qualité de ces précédentes apparitions nous permet de croire que l'on va passer un bon moment... Il en sera bien plus !


L'histoire

Une rom-com... une énième rom-com... mais lorsque celle-ci arrive entre le mains d'un génie de l'humour, on atteint des sommets ! L'histoire peut paraître classique, un homme qui va se marier recroise le chemin de son fantasme du collège qui, bizarrement, va être attiré par lui. Non, ce n'est pas là où on va chercher l'originalité, c'est dans la manière dont est amenée cette histoire, comment sont traités ses personnages, dans quelles situations embarrassantes ils vont se retrouver, et cette qualité à retranscrire les vestiges d'un passé jamais oublié. Manu Payet a voulu nous raconter sa propre expérience, il nous l'a fait vivre, et sincèrement, on a bien du mal à s'enlever ce large sourire tout au long du film. Un sourire qui en dit long...


Les acteurs

Si les talents comiques de Manu Payet ne sont plus à prouver (que ce soit dans la joie, dans la réflexion et même dans la peine), l'évidence n'était pas la même pour les autres acteurs. Dans Quai d'Orsay, on a commencé à apercevoir ce petit côté comique d'Anaïs Demoustier, il est largement confirmé dans ce film où elle interprète la femme dont tout homme rêve : belle, cool, pas prise de tête. Emmanuelle Chriqui, la femme fatale du film, crève l'écran pour sa beauté, mais aussi pour son rôle ambiguë d'une fille qui a du mal à cacher ses sentiments. Une chose est sûre, entre ces deux charmantes demoiselles, on ne va pas plaindre Manu Payet. Chez les hommes le casting est également impeccable. Philippe Duquesne, valeur sûr de la comédie française, joue le beau-père complètement à côté de la plaque, fou, absurde mais hilarant à chaque passage. Jean-François Cayrey, issu du Jamel Comedy Club, fait une première plus que remarqué et plus que remarquable. Lourdingue au début du film, il devient de plus en plus attachant ou tout du moins, "attachiant". Enfin, Jean-Charles Clichet, meilleur pote et témoin de mariage de Ben (Manu Payet), est un peu plus en retrait, plus discret. Malgré tout, ses répliques font souvent mouche. Un casting 100% comique, presque 100% français (Chriqui est canadienne) et qui rassure sur le pouvoir comique des acteurs français. 


Les scènes humoristiques

Le film en compte des tonnes et dans tous les registres. Que ce soit le comique de situation, le comique par la gestuelle ou encore le comique par les mots, on rigole de la première minute jusqu'au générique final. La force de ce film réside donc dans la qualité à rire de la vie de Ben lorsque celle-ci est drôle ou triste. Oubliez cette idée de comédie romantique, c'est une véritable comédie humoristique !

La réalisation

Manu Payet avait les idées, Rodolphe Lauga avait la caméra. Et au final, le résultat est parfait. Pas de baisse de rythme, pas de longueur, presque pas de pathos (rom-com oblige son petit moment de "ne me quitte pas"), bref on ne s'ennui jamais. Pour une première, c'est une grande réussite et on comprend le jury du Festival de l'Alpe d'Huez, présidé par Dany Boon, lui ai remis le Grand Prix ! Seul bémol : la bande-annonce qui dessert considérablement le film mais qui, je l'espère, ne vous empêchera pas de vous ruer dans les salles dès sa sortie. 


Le Bonus

Qui dit projection en avant-première, dit présence de l'équipe du film, donc de Manu Payet, et donc d'un moment mémorable et croustillant d’anecdotes sur le tournage. Au départ, Payet nous explique qu'il est arrivé dans la salle au milieu du film et qu'il a pris un immense plaisir à nous voir rire au moment où il l'espérait. Puis il a accueilli Anaïs Demoustier, Jean-François Cayrey et Rodolphe Lauga qui, semble-t-il, ont pris tout autant de plaisir à jouer au côté de Payet qu'à voir le résultat obtenu. Dans une promotion marathon, Manu Payet nous a donc consacré quelques minutes pour nous raconter des anecdotes sur le tournage et sur la promotion, ponctué par quelques vannes bien placées pour notre plus grand bonheur.


Et la cerise sur le gâteau... Preuve de son accessibilité, une petite photo en compagnie de Manu Payet !


Difficile de dire le contraire, j'ai adoré ce film et j'espère sincèrement qu'il connaîtra un grand succès en salle parce qu'il le mérite, parce que le travail de Manu Payet le mérite. Mais à l'écoute des éclats de rire et des quelques fous rire dans la salle, j'ai peu de doutes quant à la réussite de ce Situation amoureuse : c'est compliqué.

Notes (sur 20) : Personnelle : 17.5

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300 : La Naissance d'un Empire


05/02/2014


Réalisation : Noam Murro
Avec : Eva Green, Sullivan Stapleton, Jack O'Connell...

Synopsis (Allociné) : Le général grec Thémistocle tente de mobiliser toutes les forces de la Grèce pour mener une bataille qui changera à jamais le cours de la guerre. Il doit désormais affronter les redoutables Perses, emmenés par Xerxès, homme devenu dieu, et Artémisia, à la tête de la marine perse...

Après un premier volet très réussi au niveau des images, beaucoup moins pour l'histoire et l'interprétation forcée des acteurs, nous retrouvons Zack Snyder (à la production et à l'écriture) pour ce qui s'annonce, vu les premières images, comme un bis repetita de 300. Voyons ce que vaut cette Naissance d'un Empire. 


L'histoire

Le spectateur est pris à contre-pied dès le début, on s'attend à une suite ou prequel, et bien non. L'histoire vient en complément de la première pour mieux amener la troisième. Bon, mise à part cette pseudo surprise, on s'endort les premières minutes à vouloir nous raconter comment le film en arrive à cette opposition entre athéniens et perses, comment Xerxès est devenu un Dieu et comment interviennent les deux personnages principaux que sont Themistocles et Artemisia. Pour le reste, à la manière du premier film, on assiste à une succession de batailles épiques et de stratégies ingénieuses (ou pas). Sauf qu'ici la terre laisse place à la mer.


Les acteurs

Les traits de caractères sont forcés, l'intensité des dialogues surjoués et les gestes abusifs... mais bon, on en avait pris l'habitude avec le premier volet et ça avait bien fonctionné. A la limite du parodique par moment, Eva Green en fait vraiment trop et, paradoxalement, est parfaite sur certaines scènes. Sullivan Stapleton est quant à lui assez crédible avec un charisme surprenant et inattendu. Le reste du casting est à l'image du film : des tablettes de chocolat et du muscle à outrance mais pas grand chose d'autre, du visuel sans les sentiments. 

Les scènes de combat

La terre laisse donc place à la mer pour une qualité visuelle sans égal. A la manière de Zack Snyder, Noam Murro a cette qualité pour filmer les combats de façon mouvementé sans déranger le spectateur. Néanmoins, la meilleure scène de combat se passe lorsque la caméra est posée, lorsque le point de vu reste inchangé 30 secondes et où Themistocles nous livre un combat visuellement impeccable face à une poignée de perses. Reste également cette scène torride, pleine de sang froid lors d'un acte sexuel spectaculaire entre Themistocles et Artemisia. Seul bémol : cet abus de l'image de synthèse pour faire gicler le sang. Tarantino est le maître en la matière et Murro ferait bien de s'en inspirer.


La réalisation

On a du souci à se faire pour le prochain Superman face à Batman... Zack Snyder est très bon pour filmer les scènes d'action, mais pour ce qui est de raconter une histoire, c'est beaucoup plus laborieux. Preuve en est pour ce 300... dont le scénario se distingue par son côté minimaliste. Pour autant, le spectateur se déplace non pas pour qu'on lui raconte une histoire mais plutôt pour en prendre plein la vue. De ce fait, le scénario de Snyder et la réalisation de Murro sont réussis. Dans 300 : La naissance d'un Empire, on sent cette volonté de présenter un peu plus que du spectaculaire. Malheureusement la volonté ne fait pas tout et on retiendra uniquement la succession de scènes de combat et les faibles transitions entre chaque. A l'aide Christopher Nolan !


On cherchait du spectaculaire, on a eu du spectaculaire. Contrat rempli. Zack Snyder n'aura pris aucun risque et n'aura surpris personne. A voir au cinéma, pour se divertir.

Notes (sur 20) : Personnelle : 13.5 - Presse : 10.8 - Public : 16


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The Grand Budapest Hotel

26/02/2014

Réalisation : Wes Anderson
Avec : Ralph Fiennes, Tony Revolori, F. Murray Abraham, Jude Law, Mathieu Almaric...

Synopsis (Allociné) : Le film retrace les aventures de Gustave H, l'homme aux clés d'or d'un célèbre hôtel européen de l'entre-deux-guerres et du garçon d'étage Zero Moustafa, son allié le plus fidèle. La recherche d'un tableau volé, oeuvre inestimable datant de la Renaissance et un conflit autour d'un important héritage familial forment la trame de cette histoire au cœur de la vieille Europe en pleine mutation. 

L'esprit poétique et fantastique de Wes Anderson vaut à lui seul le déplacement au cinéma. Chaque film est un chef d'oeuvre. The Grand Budapest Hotel confirmera-t-il la règle ? 


L'histoire

Dès le début on se demande dans quoi on est embarquer... une fille qui lit l'histoire d'un homme décédé qui lui même raconte l'histoire d'une rencontre faite 40 ans plus tôt avec un homme, ce dernier racontant lui même son histoire de Lobby Boy d'un concierge. 4 niveaux donc, pour poser les bases de ce film... bienvenue dans l'esprit et l'aventure du dernier Wes Anderson. L'histoire raconte la vie d'un Lobby Boy au côté du meilleur Majordome qu'il puisse exister. Jusqu'au jour du décès d'une de ses clientes, une riche bourgeoise, qui lui lègue un tableau d'une valeur pécuniaire inestimable. S'en suit une succession d'aventure, de dialogue et d'image toutes plus subtiles et magnifiques les unes que les autres.


Les acteurs 

Un casting international, 5 étoiles et parfaitement adapté au film. On retrouve les deux acteurs principaux Ralph Fiennes en M. Gustave (majordome hors paire) et son Lobby Boy, le jeune Zero, qui guident le film et nous font partager leur aventure. S'en suit une succession de noms à en faire pâlir les plus grands réalisateurs. Parmi eux on retrouve les français Mathieu Almaric et Léa Seydoux, et d'autres Adrien Brody, Jude Law, Edward Norton, Bill Murray, Tilda Swinton ou encore Owen Wilson. Et tous, sans aucune exception, entre dans le monde singulier de Wes Anderson à la perfection.

Les scènes poétiques

Il y a un mélange d'humour, d'action et de poésie qui ressort du film. Impossible de mettre une thématique en avant mais il est vrai que la poésie englobe l'ensemble et résume finalement assez bien cette histoire. Les situations burlesques, le jeu de couleurs, le charisme du majordome et l'histoire, rendent chaque instant du film comme une magie qui prend fin au dénouement final. 

La réalisation 

Du pur et du grand Wes Anderson, le réalisateur fait encore parler de sa superbe dans ce film où lui seul à le secret. La complexité du début était-elle nécessaire pour introduire l'histoire ? Pas sûr mais bon, difficile de reprocher quelque chose face à une telle inventivité. Un léger (très léger) flottement au milieu du film est toute fois à déplorer donnant au film quelques longueurs qu'il eût été judicieux de supprimer. 



On peut ne pas apprécier la marque de fabrique Wes Anderson, mais on ne peut pas insinuer qu'un tel film n'est pas une réussite. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 18 - Presse : 18 - Public : 16,8


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Supercondriaque

26/02/2014

Réalisation : Dany Boon
Avec : Dany Boon, Kad Merad, Alice Pol...

Synopsis (Allociné) : Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n'a ni femme ni enfant. Le métier qu'il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n'arrange rien à une hypocondrie maladive qui guide son style de vie depuis bien trop longtemps et fait de lui un peureux névropathe. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le Docteur Dimitri Zvenska, qui dans un premier temps a le tort de le prendre en affection, ce qu'il regrette aujourd'hui amèrement. Le malade imaginaire est diffcilement gérable et Dimitri donnerait tout pour s'en débarrasser définitivement.

Après deux derniers films à succès, plus de 20 millions d'entrées pour Bienvenue chez les Ch'tis et 5 millions pour Rien à déclarer, l'humoriste français le plus populaire revient au script, à la réalisation, et à l'action. Pour le même succès ? 


L'histoire

Etre hypocondriaque c'est craindre la maladie par dessus tout et donc tous ce qui peut la provoquer. La première scène du film résume parfaitement, habilement et drôlement cette maladie. On peut se dire que le film est parti pour nous broyer les abdos tellement on rigole. Malheureusement, l'histoire nous invite à sourire souvent, rire de temps en temps, mais on atteint très rarement des sommets. La raison est simple : l'idée de base d'un homme hypocondriaque se suffisait à elle-même pour écrire une histoire, mais une histoire de politique en pays Balkans entre en jeux et le film perd de son charme. La vie dans l'hypocondrie eût été plus simple à raconter et plus drôle à regarder.


Les acteurs

Oui Dany Boon en fait des tonnes, mais c'est là son train de caractère et son charme faisant son succès. A la manière d'un Louis de Funès, il joue énormément sur les mimiques donnant beaucoup d'humour dans la gestuelle et dans le comportement plus que dans la parole. Dany Boon a su s'entourer des gens qui lui sont chers comme les têtes d'affiche Kad Merad (impeccable mais trop discret à l'écran en ami médecin) et Alice Pol (la belle surprise de ce film, amour de Boon). Les rôles secondaires joués par Jérôme Commander en mari trompé, Jean-Yves Berteloot en chef de l'opposition très crédible, ou autre Valérie Bonneton, Compte de Bouderbala, Stéphane de Groodt sont excellents. 

Les scènes humoristiques

Passer la scène d'ouverture de la traditionnelle bise du jour de l'An, le film enchaîne les petites scènes comiques qui font rire sans jamais provoquer des éclats de rire comme se fût le cas sur ces précédents films. Le film est plus écrit, oui, mais moins drôle. Il n'empêche que les situations comiques et le charisme de Dany Boon permettent aux spectateurs de passer un agréable moment. 


La réalisation 

On se demande encore pourquoi Dany Boon est aller nous chercher cette histoire de problème politique en pays Balkans. L'histoire est peut être enrichie mais la réalisation est nettement plus complexe. Et Dany Boon semble contraint de traîner son boulet jusqu'au générique final. Néanmoins, il parvient à produire un film juste sans friser le ridicule. C'est donc assez paradoxale, mais on remet en cause l'auteur plus que le réalisateur pour Supercondriaque


Un bilan finalement mitigé pour ce quatrième film. La volonté de raconter deux histoires en une a été une erreur qui aura coûter à Dany Boon un très bon Supercondriaque

Notes (sur 20) : Personnelle : 14 - Presse : 10 - Public : 14


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Le Crocodile du Botswanga

19/02/2014

Réalisation : Fabrice Eboué et Lionel Steketee
Avec : Fabrice Eboué, Thomas Ngijol, Claudio Tagbo...

Synopsis : Leslie Konda, jeune footballeur français talentueux, est invité avec son agent, Didier, par le Président de la République du Botswanga, pays d'origine du footballeur. Dès son arrivé, Didier conclut un deal avec le Président Bobo pour que le joueur choisisse comme équipe nationale celle des Crocodiles du Botswanga.

Après un premier film a succès (justifié), le duo Eboué/Ngijol repart sur un film populaire et politique, "populitique" comme le dit Première. L'esclavage laisse place à la dictature avec la même ambition de faire rire. Mais peut-on rire de tout ? 


L'histoire

Un dictateur africain reçoit dans son pays un footballeur et son agent. Il mettra tout en oeuvre pour que ce footballeur joue pour son équipe nationale : les Crocodiles du Botswanga. S'en suit un enchaînement de situation cocasse et propice à la rigolade, mais politiquement incorrect, la marque de fabrique Eboué. Les quelques vides du scénario sont comblés par la blague. Globalement l'histoire est intelligemment écrite, on ne tombe pas dans la "sur-caricature" politique, mais manque d'originalité par moments.


Les acteurs

Le film est indéniablement porté par le duo Eboué et Ngijol, pour le reste, c'est juste mais sans plus. Les acteurs poussent la caricature au maximum. Fabrice Eboué joue un rôle qu'il adore : le connard. Un connard pensant à ses intérêts personnels avant de penser aux autres. Thomas Ngijol interprète un dictateur ayant fait ses classes en Allemagne Nazi. Si (comme moi) vous avez vu son spectacle et vous vous êtes régalé dès qu'il forçait l'accent africain, vous allez être servi pour ce film. Certains diront qu'il en fait trop, moi je suis fan. Autre interprète de cette caricature, Claudia Tagbo, qui a le rôle particulier de la femme du dictateur. Entre besoin de reconnaissance et exposition "Miss France" en public et tempérament de feu, caractère exécrable et femme qui porte la culotte en privée, elle nous délivre un registre intéressant et de qualité. Nous n'en oublierons pas le footeux de l'histoire, Ibrahim Koma, qui, mis à part une belle voix pour chanter la Marseillaise, n'est pas à accréditer d'une grande prestation. 

Le scènes humoristiques

Les vannes fuses, parfois plus ou moins drôle, mais on ne peut pas dire que les acteurs n'ont pas tenté de nous faire rire. Tantôt c'est la situation qui est comique, comme un fils de 5 ans accusé de préparer un coup d'Etat, tantôt c'est la blague elle-même qui donne le ressort comique. Pour peu que vous ayez un public réceptif dans la salle et, le rire étant communicatif, vous finissez plié en deux. Attention cependant, on rigole de dictature, de situations qui aujourd'hui, malheureusement, existent vraiment. Alors oui, on ne peut pas rire de tout, mais quand c'est mis entre de bonnes mains, on peut avoir quelques libertés.


La réalisation 

On a perdu le rythme et l'intensité du premier film de Fabrice Eboué, Case Départ, mais on a gagné en blague. Quelques redondances humoristiques sont visibles mais elles restent limitées. La copie rendu est une nouvelle fois très propre. Le réalisateur parvient à nous faire rire mais toujours en dénonçant un message fort derrière. En s'attaquant à la dictature, il ne fallait pas se louper. En lisant quelques critiques par ci par là, les gens disent qu'il y avait mieux à faire... Prenez une feuille blanche et allez-y, proposez. Peut être qu'un Tarantino ou un Nolan aurait fait mieux, mais n'oublions pas que derrière la caméra se trouve un humoriste passé par le Jamel Comedy Club et Fogiel et non par des écoles d'art ou de cinéma. Le résultat n'en est que plus appréciable et garanti un bel avenir à la comédie satirique française. 


Moins surprenant et agréable que Case Départ, ce Crocodile du Botswanga a mis la barre très haute dans la vanne à la seconde. Sur un sujet difficile qu'est la dictature il fallait le faire et ils l'ont fait. Après, selon les interprétations de chacun et les mentalités ça passe ou ça casse...

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 13,6 - Public : 12


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La Grande Aventure Lego

19/02/2014

Réalisation : Phil Lord et Chris Miller
Avec les voix de : Arnaud Ducret et Tal

Synopsis (Allociné) : Emmet est un petit personnage banal et conventionnel que l'on prend par erreur pour un être extraordinaire, capable de sauver le monde. Il se trouve entraîné, parmi d'autres, dans un périple des plus mouvementés, dans le but de mettre hors d'état de nuire un redoutable despote. Mais le pauvre Emmet n'est absolument pas prêt à relever un tel défi !

Je ne vais pas vous le cacher, à l'origine je ne voulais pas voir ce film. Mais le film pour lequel je me suis déplacé (Le Crocodile du Botswanga) affichait complet. Voyons les choix possibles... tiens celui-ci commence dans 5 minutes! Et me voici dans la salle de ce qui restera une très belle aventure cinématographique. 


L'histoire

Un Lego ordinaire, qui suit les règles et ce qu'il y a écrit sur les "instructions" se retrouvent, bien malgré lui, plongé dans une aventure extraordinaire pour sauver son monde (de Lego). Il comptera dans ses alliés les célèbres Batman, Superman, Dumbeldor, Gandalf, Lincoln et même Donatelo des Tortues Ninja, rien que ça. Mais son ennemi, le redoutable Lord Business, possède l'arme ultime capable de figer les Legos : le Kragel! Bon vous l'aurez compris ça va assez loin dans le délire et l'imaginaire mais sans dépasser la ligne jaune. On voyage en ville, au western, sur un bateau pirate, dans un nuage QG des gentils maîtres constructeurs... bref, on ne s'ennui jamais et au moment où on pense trouver une petite longueur, le réalisateur relance son histoire. Magique!


Les acteurs (les voix)

Bon l'animation sur des Legos a les limites que l'on pouvait s'attendre, mais nous y reviendrons dans le prochain paragraphe. Ici ce qu'il faut mettre en avant ce sont les voix attribuées à ces personnages. Ayant vu le film en VF, on suit l'agréable voix et la juste intonation d'Arnaud Ducret, ce n'est pas vraiment le cas de l’agaçante voix de Tal qui, mis à part une scène de chanson, ne fait pas vraiment le poids face à l'importance de son personnage. Ensuite, je trouve que le "flic méchant" n'élève pas assez la voix, mais vous l'aurez compris, sur ce genre de film, la vocalise n'a pas une énorme importance.

Les images de "briques"

Comment faire un film de Lego au cinéma, sans sortir du principe de briques qui s’emboîtent, mais en donnant suffisamment d'intérêt pour ne pas être lassé après 30 minutes de film ? Difficile de prendre en compte tous ces critères et pourtant c'est ce qui a été fait pour un résultat bluffant! L'image de synthèse aide beaucoup évidemment mais on reste dans le principe de ce que sont les Legos. Forcément, difficile de faire 2 heures de film car il y a quand même des limites à voir en mouvement ces petits jouets tous également constitués. C'est pourquoi la scène finale arrive à point nommé après 1h15 de film. Une scène aussi inattendue qu'appréciée, un véritable régal pour idée que je trouve fabuleuse! A vous d'aller la découvrir...


La réalisation 

Phil Lord et Chris Miller ont réussi à adapter ce film d'animation aux plus petits, qui seront ravi de voir l'histoire de cette homme et la beauté des paysages qu'il traverse, et aux adultes, qui découvriront plusieurs dizaines de clins d’œil et qui seront forcément nostalgiques d'une enfance à jouer aux Legos. Le film est admirablement bien tenu et l'idée finale (je le répète) est "super géniale" (film à voir pour comprendre le jeu de mots). Bravo au scénariste pour y avoir pensé. 


Quelle bonne idée de voir ma séance complète, je serai passé à côté de cette petite pépite.

Notes (sur 20) : Personnelle : 16,5 - Presse : 16,4 - Public : 16,4

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La Cour de Babel
12/03/2014

Réalisation : Julie Bertuccelli

Synopsis (Allociné) : Ils viennent d'arriver en France. Ils sont Irlandais, Serbes, Brésiliens, Tunisiens, Chinois ou Sénégalais... Pendant un an, Julie Bertuccelli a filmé les échanges, les conflits et les joies de ce groupe de collégiens âgés de 11 à 15 ans, réunis dans une même classe d'accueil pour apprendre le français. 

Il se remettre dans le contexte. UGC propose à ses abonnés d'assister aux séances de certains films plusieurs semaines avant leurs sorties, pour décerner ou non le "label des spectateurs UGC". Ce label permet au film d'obtenir une promotion spéciale. J'ai donc reçu une invitation pour voir un film (sans savoir lequel) en avant première. Après une longue attente en salle, on nous annonce que ce film sortira le 12 mars "Cool! On va voir Fiston ou Monuments Men!" et que c'est un film documentaire "Ah...". Un film documentaire donc... ça change. Mais alors, que vaut cette Cour de Babel ? 


L'histoire

Retour sur les bancs de l'école et plus particulièrement du collège, où nous sommes plongés au cœur d'une classe d’accueil. Dans cette classe, des étudiants de pays différents devront faire face à leurs différences pour faciliter leur intégration. Le film se déroule sur une année scolaire, de la rentrée au passage en classe supérieure. La bonne idée du film, c'est la confrontation des étudiants entre eux sur leur vision du monde, la religion, la politique, la discrimination, etc. mais aussi comprendre pourquoi ils se retrouvent en France, victime de néo-nazis, exilé politique, violence paternelle, divorce des parents. Tous ont leur histoire et tous nous la raconte à travers des conversations rythmées avec maîtresse et camarades. Oui mais voilà, chacune de ces thématiques est répartie de façon saccadée et sous forme de "chapitre". Du coup le rythme est assez faible.


Les acteurs

C'est un documentaire, donc les élèves sont filmés dans un environnement naturel. On ne peut donc pas parler de jeu d'acteur. Néanmoins, la naïveté et la franchise de l'âge (on est tous passé par là) nous font rire, nous émeut, nous effraie, et parfois (et c'est plus gênant) on se moque. Le reste du temps, on passe un agréable moment en compagnie de ces élèves.

La réalisation 

Pas de scènes particulières à mettre en valeur, on passe donc directement à la réalisation de Julie Bertuccelli. Si le sujet traité et les thèmes mis en avant sont d'une grande efficacité et donne un intérêt multinational au film, que dire des prises de vue ? La réalisatrice surjoue la carte du gros plan, pour capturer tous les traits de caractère de l'élève, ce qui lui fait sortir de l'idée de base de son film, à savoir l’interaction entre élèves issu de différents continents. Des plans plus larges eurent été préférables. De plus, la volonté de filmer partie par partie fait perdre du rythme au film et il n'est pas étonnant d'avoir vu quelques spectateurs quitter la salle dans les 30 premières minutes. Heureusement, on est pris dans l'histoire après cette première demi-heure et l'heure qui suit n'est que pur bonheur. 


Pour une première personnelle, à savoir voir un film documentaire au cinéma, je suis assez satisfait. On est loin d'atteindre des sommets cinématographique et ce n'est pas le genre de film que je conseillerai d'aller voir au cinéma, mais la thématique globale et l'échange de dialogues croustillants entre étudiants valent le coup d’œil. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 14

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American Bluff

05/02/2014

Réalisation : David O.Russell
Avec : Christian Bale, Amy Adams, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence, Jeremy Renner...

Synopsis (Première) : Piégé par le FBI, un couple d'escrocs se voit contraint de monter une arnaque très complexe visant à faire tomber plusieurs hommes politiques du New Jersey. Ils vont bâtir un monde d'illusions dans lequel eux-mêmes auront bientôt du mal à distinguer le vrai du faux.

Après le succès surprise de Happiness Therapy, David O.Russell était attendu au tournant avec ce American Bluff. Surtout avec un casting aussi alléchant. Alors, nous aura-t-il une nouvelle fois bluffé ? 


L'histoire

On en oublierai presque l'histoire tellement les protagonistes sont mis en avant. Le scénario ne sert que de tremplin et de prétexte pour amener le casting vers des sommets. Mais justement, c'est le principal défaut de ce film qui manque clairement de rythme (au début notamment). L'histoire joue sur l'arroseur arrosé entre des escrocs, le FBI, des mafieux et la politique qui se mêlent à tout ça. Beaucoup de monde, oui, mais ça fait mouche lorsque les acteurs commencent à perdre pieds, donnant un élan de mystère et un rebond au film qui suffira pour tenir en haleine les spectateurs jusqu'au générique final.


Les acteurs

Le film vaut le déplacement pour eux. On découvre une nouvelle palette de chacun des comédiens dans American Bluff. Allons-y un par un. Christian Bale, crâne dégarni, bide imposant, il est excellent dans son interprétation d'un homme relativement calme et posé mais qui a de la suite dans les idées. Amy Adams, sa "seconde compagne" et associée, diablement sexy et troublante, ne sachant pas, jusqu'au dernier moment, vers quel parti elle ira. Bradley Cooper, en mal socialement, se faisant des bigoudis pour friser, interprète l'agent du FBI totalement cinglé et dépassé par son métier à en vouloir toujours plus. Jennifer Lawrence, "première femme" de Christian Bale, est brillante par sa blondeur et sa naïveté dans le film, juste un régal à la voir jouer. Enfin, Jeremy Renner, finalement le plus sobre dans son interprétation de politicien corrompu.

Les scènes... cultes !

On ne va pas parler de scènes humoristiques, énigmatiques ou d'actions. Non. Plusieurs moments qui nous sont proposés dans ce film passent directement par la case "culte". Prenez les 2 premières minutes du film, à voir Christian Bale se coiffer, c'est tellement original, unique et dingue, que ça restera dans les annales. Et le film regorge de moments croustillants. Je préfère ne pas en dire en plus et vous laisser découvrir et savourer chaque scènes cultes.


La réalisation 

Pour l'extravagance, la démesure et la singularité donné à son film mais surtout à ses acteurs, on reconnait parfaitement la touche David O.Russell. Le réalisateur accentue le moindre détail quitte à le rendre burlesque. C'est, à n'en pas douter, ce qui donne une telle qualité de la part des acteurs et des moments magiques dans le film. Mais voilà, il en délaisse toute la première partie de son histoire qui peine à trouver sa vitesse de croisière. 


Finalement, American Bluff porte bien son nom concernant l'interprétation des acteurs, mais nettement moins concernant l'histoire. Mais vous le verrez par vous même, ce film n'est pas si évident que ça à juger. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 15.5 - Presse : 12.8 - Public : 14.4

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Mea Culpa
05/02/2014

Réalisation : Fred Cavayé
Avec : Vincent Lindon, Gilles Lellouche, Nadine Labaki...

Synopsis (Première) : Six ans après avoir provoqué un accident qui lui a valu une peine de prison et son exclusion de la police, Simon est devenu convoyeur de fonds. Divorcé, il est sur le point de perdre la garde de son fils. Mais lorsque celui-ci est témoin d'un règlement de compte entre mafieux, Simon va tout faire pour le protéger avec l'aide de Franck, son ancien coéquipier.

Fred Cavayé se fait assez rare au cinéma (1 film tous les 3 ans) mais lorsqu'une de ses œuvres sort en salle, accrochez vous. Après le très bon "A bout portant", que nous réserve le roi du cinéma d'action à la française ?


L'histoire

Si vous recherchez une histoire, tracez votre route. Habituellement, ce n'est pas le fort de Cavayé mais il parvient à raconter quelque chose de juste. Alors que pour Mea Culpa, le scénario est d'un plat...! Triste à dire et à écrire mais l'histoire est digne d'une série B (voir C). Les clichés pleuvent (père en retard pour son fils, héros injustement condamné...), la jonction entre les scènes est difficile et l'histoire peut se résumer en une phrase : un père et son ami cherchent à protéger le fils du premier face à des mafieux. Pas grand chose à se mettre sous la dans.

Les acteurs

Vincent Lindon et Gilles Lellouche font le job, sans plus. On a déjà vu mieux de ces deux acteurs, néanmoins l'implication dans le film est total. Ils ne font pas semblant dans les scènes d'actions et ça donne cette pointe de réalisme très agréable. Pour ce qui est du reste, les mafieux sont italiens et très stéréotypés, Nadine Labaki manque clairement de naturelle dans les scènes d'émotions, et les flics français sont naïfs et aiment se la raconter. On retiendra deux belles prestations inattendues : Max Baissette de Malglaive (Théo dans le film, l'enfant qui a vu ce qu'il ne devait pas voir, et qui est très crédible avec une belle sensibilité) et Sofia Essaidi (on la voit peu, mais j'ai été surpris de son naturel et sa spontanéité).

Les scènes d'action

Si vous allez voir Mea Culpa, c'est bien pour cette raison. Et d'ailleurs ça serait presque uniquement pour cette raison. Si vous trouvez la mise en place un peu longue profitez, car à partir du moment de la corrida, les temps morts sont inexistants. Vous serez accroché au fond de votre siège jusqu'au générique final. L'action est présente, certes, mais est-elle de qualité ? La réponse est oui ! Et de bonne qualité en plus. Course poursuite, combat à mains nues, avec armes, tout y est, et avec une belle réalisation. Pour preuve ce moment de silence dans un hangar couvert de plastique et s'appuyant sur un jeu de lumière rouge et d'ombre très réussit. 

La réalisation


Pour les scènes d'action, Cavayé est le roi en France. Déjà parce qu'il est (malheureusement) l'unique réalisateur à proposer ce type de film mais aussi parce qu'il est le seul à pouvoir proposer cette sensation de stress et de mal-être dans une salle de cinéma en tirant le maximum de ses comédiens. Si on regarde au-delà de l'action, on se rend compte des limites de l'homme à raconter une histoire. Un exemple simple et très cliché : les scènes de joie, nostalgiques, sont tournées avec un effet flouté et un bruit sourd de vagues et de rires. A contrario, le souvenir d'un passé tragique est gris mais toujours avec cet effet de surdité sur les dialogues.


Au final, on savait à quoi s'attendre et on est pas déçu. On veut de l'action, il y a en a, pendant 1h. Le reste du temps est bien triste. Si vous avez un train à prendre, partez avant la révélation finale : pathétique !

Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 11.2 - Public : 14.4


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Dallas Buyers Club

29/01/2014
Réalisation : Jean-Marc Vallée
Avec : Matthew McConaughey, Jennifer Garner, Jared Leto...


Synopsis (Première) : Dallas, 1986. Ron Woodroof, électricien et champion de rodéo, apprend qu'il est séropositif et n'a plus que trente jours à vivre. Refusant d'accepter son sort, il se met en quête de traitements alternatifs encore non autorisés par l'administration américaine. Il les proposera ensuite à d'autres victimes de la maladie, en échange d'un abonnement mensuel de 400 dollars.

Lui aussi fait parti des films nommés et très attendus à la prochaine cérémonie des Oscars. Avec un McConaughey et un Leto méconnaissable lors des teasers, Dallas Buyers Club vaut forcément le coup d’œil.



L'histoire

Première nouvelle et première surprise, ce film est tiré d'une histoire vraie. Il prend alors plus d'ampleur et plus d'impact. Cette histoire, c'est celle de Ron Woodroof, un texan homophobe, accroc au sexe, à la drogue et à l'alcool. A 35 ans, il apprend qu'il atteint du Sida et qu'il ne lui reste pas plus de 30 jours à vivre. Il va alors tout mettre en oeuvre pour se maintenir en vie en dépassant la frontière mexicaine où il découvrira que les traitements donnés aux personnes atteintes du Sida aux USA ne sont pas efficace et aggrave la maladie. S'ouvrant davantage aux autres, atténuant son homophobie et reprenant goût à la vie, il va développer un business pour aider les gens à combattre la maladie avec des médicaments non homologués aux Etats-Unis. Il repoussera chaque jour un peu plus la fin de sa vie et permettra aux Etats-Unis de faire un grand pas dans la lutte face au Sida.
C'est un bref résumé, mais l'histoire du film est extraordinaire. On ne tombe pas dans le patos car le personnage principal est aussi détestable qu'admirable. Et le sujet sensible du VIH est alors exposé au grand jour avec une grande qualité.


Les acteurs

Plus on avance dans le temps, plus on voit que Matthew McConaughey est un acteur époustouflant. Je disais la même chose pour DiCaprio et son année 2013, mais ce n'est pas la même catégorie d'acteur. Si DiCaprio arrive à donner le meilleur de lui même, c'est dans son jeu, son interprétation et par ses mimiques qu'il donne à ses personnages; McConaughey, lui, va se transcender mentalement, physiquement et psychologiquement. Il est comme habité par ses personnages. Souvenez vous de Killer Joe, Mud, et même de son apparition dans le Loup de Wall Street. Il était impeccable de naturel. En interprétant Ron Woodroof il repousse encore un peu plus la perfection dans l'interprétation. Cet homme n'a pas de limite ! Et que dire de son associé dans le film, Jared Leto, en Transsexuel. Pour lui le maquillage joue beaucoup, mais il faut savoir l'assumer derrière et c'est chose faite. Du grand cinéma ! Seul bémol, Jennifer Garner, charmante, mais qui ne parvient pas élevé son jeu autours de 2 grands acteurs.




Les scènes... (du film)

Impossible de décrire une catégorie précise pour cette rubrique tant le film présente de sentiments. On a de l'émotion, quand on voit ces scènes à l’hôpital, ou encore autours du "Dallas Buyers Club" avec tous ces malades qui ne parviennent pas à se soigner. De la bravoure avec Woodroof qui s'envole sur les 4 continents pour parvenir à trouver le produit miracle même s'il sait qu'il peut mourir à tout moment. De la haine face à la passivité du gouvernement américain et face au fait qu'il empêche le développement du "Club". On a surtout droit à une belle leçon de vie face à l'homophobie, à la relation sociale entre des gens atteints du Sida et les autres, à l'espoir d'une guérison, à l'envie de profiter jusqu'au dernier instant... Comprenez qu'il m'était délicat de mettre un sujet en avant tant qu'ils étaient tous à mentionner.


La réalisation

C'est sans aucun doute le meilleur film du canadien Jean-Marc Vallée. Son adaptation de l'histoire de Ron Woodroof est parfaite. Même si le passage du simple businessman à l'envie d'aider la population séropositive est un peu passer à la trappe, la tenue du film et son enchaînement sont vraiment très appréciable. Il a le bonheur de pouvoir s'appuyer sur deux grands acteurs, mais quel serait un grand acteur sans grand réalisateur ?


Un film à ne pas manquer. Difficile d'en dire plus.

Notes (sur 20) : Personnelle : 17.5 - Presse : 15.6 - Public : 16.8



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Minuscule - La vallée des fourmis perdues

29/01/2014
Réalisation : Thomas Szabo, Hélène Giraud

Synopsis (Allociné) : Dans une paisible forêt, les reliefs d'un pique-nique déclenchent une guerre sans merci entre deux bandes rivales de fourmis convoitant le même butin : une boîte de sucres ! C'est dans cette tourmente qu'une jeune coccinelle va se lier d'amitié avec une fourmi noire et l'aider à sauver son peuple des terribles fourmis rouges...

Ce qui m'a donné envie de voir ce film, c'est avant tout la bande annonce, aussi passionnante que hilarante. Espérons qu'il en soit de même pour l'ensemble du film.


L'histoire

Nous sommes projetés dans la nature, le calme et le silence règne dans la salle devant la beauté des paysages qui nous sont proposés. Et puis on commence à entendre des bruits de circulation, de voitures, de motos, de klaxons... mais pas de ville, pas de véhicule, juste des milliers d'insectes prenant vie par des bruitages du quotidien. Nous voilà plonger dans l'aventure de ce "Minuscule". On y suit une coccinelle, cherchant à s'affirmer face à des mouches rieuses, qui se lie d'amitié avec une fourmi noire, cherchant à se défaire du clan des fourmis rouges. Une amitié qui nous fait vivre une aventure très originale entre combat épique de deux clans fourmis, course à suspens entre mouches et coccinelle, et découverte du monde insecte... un régal !


Les acteurs

Il n'y en a pas !... enfin ce sont des insectes en image de synthèse. Alors parlons plutôt de l'idée astucieuse de prendre une coccinelle, parlant le langage des petits sifflets utilisés pour le réveillon (dont je ne sais plus le nom), et une fourmi noire, parlant le langage des sifflets de football. C'est tout aussi astucieux de mettre des bruits de carrosserie quand les ailes des mouches ou des coccinelles sont abîmées. 

Les effets visuels

L'animation à encore de beaux jours devant elle ! Alors qu'elle commençait à perdre de son charme avec des personnages de plus en plus plastiques et de plus en plus extravagants, on retourne ici à la source. Si les insectes sont filmés en image de synthèse, le décor, lui, est filmé de façon naturelle. On oublierai presque que les insectes sont ajoutés tellement ils semblent encrés dans cette réalité. Mise à part un petit loupé visible dans la cascade, l'animation visuelle est très réussie. 

La réalisation 


Cocorico ! Tout est made in France et il faut être fier de le dire quand on arrive à un tel résultat. A l'heure où l'animation est dominée par Blue Sky, DreamWorks, Disney ou encore Pixar, ça fait vraiment plaisir de voir une réalisation et une production française sortir en salle. D'autant plus lorsqu'elle est réussie. On est clairement à mi-chemin entre Microcosmos et le Seigneur des Anneaux. Tellement proche de ces deux films qu'on en garde les bons et les mauvais côtés. Tout comme Microcosmos, les réalisateurs ont voulu mettre en avant la beauté visuelle quitte à laisser plusieurs (trop) longueurs dans le film. L'anneau du Seigneur des Anneaux est remplacé par le sucre, mais garde à l'esprit les batailles épiques. Les orques sont remplacés par les fourmis rouges et les hommes par les fourmis noires, les flèches par des cure-dents et les catapultes par des lance-pierres. Imaginatif !


Minuscule est une oeuvre majuscule (elle était facile), mais je crains que les quelques longueurs desservent le film et déçoivent les petits comme les grands. En attendant, je ne peux que vous le recommander. 

Notes (sur 20) : Personnelle : 16 - Presse : 16.8 - Public : 16.4


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The Ryan Initiative

29/01/2014
Réalisateur : Kenneth Branagh
Avec : Chris Pine, Kevin Costner, Keira Knightley, Kenneth Branagh...

Synopsis (Allociné) : Ancien Marine, Jack Ryan est un brillant analyste financier. Thomas Harper le recrute au sein de la CIA pour enquêter sur une organisation financière terroriste. Cachant la nature de cette première mission à sa fiancé, Jack Ryan part à Moscou pour rencontrer l'homme d'affaires qu'il soupçonne d'être à la tête du complot. Sur place, trahi et livré à lui-même, Ryan réalise qu'il ne peut faire confiance à personne. Pas même à ses proches. 

The Ryan Initiative n'en est pas à son premier coup d'essai. Beaucoup ont tenté leur chance avec plus ou moins de réussite (Harrison Ford et Alec Baldwin pour la réussite, Ben Affleck pour l'échec). Alors cette remise au goût du jour est-elle un succès ? 


L'histoire

Ne connaissant pas à la lettre les livres et les précédents films sur Jack Ryan, c'est en novice que j'ai découvert cette histoire originale et singulière d'un Marine, beau gosse et très intelligent (analyste financier). Un excellent challenge sur le papier qui nous permet de sortir des James Bond, Mission Impossible ou encore Jason Bourne, qui sont des classiques du genre. Oui mais voilà, si l'idée de base est là, la façon dont elle est racontée vire à la catastrophe. La première partie du film enchaîne une multitude d'information, à vouloir nous gaver comme des oies. Et la deuxième s'attarde sur des scènes d'actions plus commerciales que réfléchies. Un méchant trop méchant, un gentil trop gentil... bref on n'est pas surpris !

Les acteurs

Est-ce une vision purement personnelle ? Je ne sais pas... toujours est il que Chris Pine à l'écran ça ne passe pas. Que ce soit sur des films SF comme Star Trek ou ici sur The Ryan Initiative, cette acteur à la bouille d'ado ne dégage pas grand chose dans son jeu d'acteur. Kevin Costner, la star légendaire de ce film, se retrouve finalement bien embêté de se retrouver dans ce film. Aussi transparent que platonique, on est très loin de ses années "Incorruptibles" et "Danse avec les loups". Même l'atout charme du film, Keira Knightley, peine à redresser le niveau. Oublions également le pauvre Kenneth Branagh, réalisateur et acteur peu inspiré sur ce film. Quand on joue le méchant, faire les gros yeux, avoir une voix grave et tirer la gueule ne suffisent pas toujours.


Les scènes d'action 

Allez, on va être un peu positif quand même ! L'action, il y en a. Pas à outrance, mais elle est présente. Elle reste très commerciale mais a le mérite de nous divertir. La réalisation de ces scènes est assez propre, malgré quelques mouvements de caméra répétitifs. Dommage qu'elles n'apparaissent qu'après 1 heure de film.

La réalisation 

Loin de moi l'idée de penser que Kenneth Branagh est incompétent, je pense surtout qu'il s'est emmêlé les pinceaux dans le surplus d'informations que contient l'histoire. Il faut raconter la vie personnelle de Ryan, sa liaison avec sa fiancée, son statut au CIA, sa force dû à la Marine, son intelligence d'analyste, et transposer tous ces éléments sur l'histoire qui est, finalement elle aussi, complexe. Du coup on a le sentiment qu'il veut mettre un peu de réflexion à son film ici, un peu d'action par là, des sentiments entre les deux... sans jamais parvenir à une harmonie d'ensemble, ni à exprimer clairement son point vue. Après le semi-succès (ou semi-échec) de Thor, sa carrière de réalisateur peine à s'envoler... depuis 1989 !


Finalement on ressort déçu. Surtout après les nombreux espoirs placés sur ce film. Quelques scènes d'action accouplées à une histoire singulière permettent néanmoins au film de ne pas sombrer.

Notes (sur 20) : Personnelle : 11 - Presse : 11.6 - Public : 12

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12 Years a Slave

22/01/14
Réalisation : Steve McQueen
Avec : Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch, Brad Pitt...

Synopsis (Allociné) : Les Etats-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l'Etat de New York, est enlevé et vendu comme esclave. Face à la cruauté d'un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité. Douze ans plus tard, il va croiser un abolitionniste canadien et cette rencontre va changer sa vie...

Annoncé comme l'un des favoris lors de la prochaine cérémonie des Oscars, 12 Years a Slave est perçu comme LE film de ce début d'année. Après des films comme Django, Le Majordome, Fruitvale Station ou même Mandela, la vague de succès face à l'égalité raciale va-t-elle se poursuivre ?



L'histoire

Très crue, directe, on ne passe pas à côté de la violence réservée à un homme noir esclave. Raconter 12 ans d'une vie n'est pas une évidence, mais lorsque l'on illustre des moments de cette période, des moments difficiles, l'impact et l'effet sur le spectateur est immédiat. On se met à la place de cette homme, Solomon Northup, en se posant cette question : comment faire pour s'en sortir quand on ne vous considère pas comme un être humain ? Aucune issue de secours n'est proposée, mais il faut résister, garder l'espoir, survivre malgré l'horreur qui se produit autours. Une histoire dure, cruelle, d'autant plus lorsque l'on sait qu'elle est tirée de faits réels. Dans quel monde vivions nous ...?


Les acteurs

Si l'histoire du film est poignante elle le doit en grande partie à son casting parfait. Chiwetel Ejiofor a un rôle à Oscar. Il interprète à merveille cette homme, passant de libre à esclave, voulant vivre puis survivre, perdu, résigné, mais toujours avec cet infime espoir de reprendre un jour ces droits. Le deuxième homme fort de ce film, c'est bien Michael Fassbender. Sa cruauté et sa méchanceté font peur à voir. Il est effrayant de réalisme et obtient là son meilleur rôle au cinéma. La suite du casting est quatre étoiles : Cumberbatch, Pitt, Giamatti, ou encore Dano, tous sont impressionnants et donnent le meilleur d'eux-mêmes pour notre plus grand bonheur.




Les scènes violentes

Le film se repose avant tout sur un conflit d'Homme à Homme. Mais ce conflit nécessitait punition à l'époque et c'est là où apparaissent les scènes violentes. Ces scènes sont cruelles, certes, mais du point de vue du film, sont nécessaires pour l'histoire. On retiendra cette scène, difficilement supportable, de coups de fouet envers une esclave partie sans permission.


La réalisation

Dans son film, Steve McQueen veut dénoncer beaucoup de choses, avec le sentiment que l'histoire passe un peu au travers toute cette époque d'esclavagisme. Pas étonnant que la presse écrive des articles sur lui, le présentant comme un homme "en colère". On comprend mieux cette expression après avoir vu le film. C'est coup de poings, c'est violent et ça veut faire passer des messages "n'oubliez pas ce qu'ont vécu nos ancêtres". Il y avait peut être d'autres moyens de faire passer le message, mais en attendant, c'est un film qu'on ne pourra oublier. Et rien que pour ça, c'est une réussite pour McQueen.




On l'attendait, on n'a pas été déçu. Tout est parfaitement orchestré dans ce film qui pèsera lourd début mars, lors de la cérémonie des Oscars.

Notes (sur 20) : Personnelle : 17 - Presse : 16.8 - Public : 17.2


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La vie rêvée de Walter Mitty

01/01/2014
Réalisation : Ben Stiller
Avec : Ben Stiller, Kristen Wiig, Adam Scott, Sean Penn...

Synopsis (Allociné) : Walter Mitty est un homme ordinaire, enfermé dans son quotidien, qui n'ose s'évader qu'à travers des rêves à la fois drôles et extravagants. Mais confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, Walter doit trouver le courage de passer à l'action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu'il aurait pu imaginer jusqu'ici. Et qui devrait changer sa vie à jamais. 

Un film avec Ben Stiller passe rarement inaperçu, d'autant plus si c'est aussi lui qui est derrière la caméra. Alors voyons ce que ce film nous propose...


L'histoire

L'histoire ne souffre d'aucune prétention et est formidablement bien amenée. On y découvre un homme lambda, Walter Mitty, qui a une vie relativement ennuyeuse et qui fait des rêves héroïques ponctuels. Mais lorsque ses rêves deviennent réalité, ce Walter se redécouvre, voyage et l'on a envie de voyager avec lui. L'histoire s'égare par moment à trop vouloir tomber dans l'émotionnel mais heureusement, elle se rattrape vite avec son enthousiasme débordant.




Les acteurs

On rêverait d'être à la place de Ben Stiller ! Ce rôle lui va très bien et il semble prendre un pied d'enfer. Toujours juste dans son interprétation, il dégage beaucoup d'émotion et ce peu importe le style (sentimental, aventurier, rêveur...). Kristen Wiig et Adam Scott sont honnêtes dans leur rôle respectif, mais ils semblent plus là pour apporter de l'esthétisme au film plutôt qu'une réelle plus-value à l'histoire. Enfin, Sean Penn, on le voit peu mais c'est de lui que vient toute cette aventure endurée par Walter Mitty. Il passe pour un aventurier prêt à tout pour prendre des photos. Un rôle qui lui va bien au final.


Les effets spéciaux

Ces scènes d'effets visuels s'encre parfaitement dans l'histoire et sont très bien réalisée. Du coup, on oublie presque que c'est une scène nécessitant beaucoup de travail technologique. Mais au-delà des effets spéciaux au sens brut du terme, ce sont les paysages époustouflants qui sont filmés qui valent le déplacement en salle de cinéma. Pas besoin d'effets, mais juste de très bonnes prises de vue pour filmer le Groenland, l'Islande et l'Himalaya. La grande force du film réside de ces images qu'on ne se lasse pas de voir tout en suivant le parcours de Walter.




La réalisation 

Si l'histoire est honnête et sans prétention, la réalisation est de même. Ben Stiller fait une nouvelle fois preuve d'un incroyable esprit créatif pour adapter cette histoire. La richesse du scénario aurait donné le vertige à plus d'un réalisateur. C'est donc un nouveau coup de maître à mettre au crédit de Ben Stiller.


On commence donc bien l'année avec ce film qui est une vraie réussite et pour lequel je vous invite à vous précipiter dans les salles.

Note finale (sur 20) Personnelle : 16 - Presse : 12.8 - Public : 16



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