vendredi 5 avril 2019

Us


Date de sortie : 20 mars 2019
Réalisateur : Jordan Peele
Avec : Lupita Nyong'o, Winston Duke, Elisabeth Moss, Shahadi Wright Joseph, Evan Alex...

Synopsis : De retour dans sa maison d'enfance, à Santa Cruz sur la côte Californienne, Adelaïde Wilson a décidé de passer des vacances de rêves avec son mari Gabe et leurs deux enfants : Zora et Jason. Un traumatisme aussi mystérieux qu'irrésolu refait surface suite à une série d'étranges coïncidences qui déclenchent la paranoïa de cette mère de famille de plus en plus persuadée qu'un terrible malheur va s'abattre sur ceux qu'elle aime. Les Wilson rentrent à la maison où ils découvrent quatre personnes se tenant la main dans leur allée. Ils vont alors affronter le plus terrifiant et inattendu des adversaires : leurs propres doubles. 


Une histoire d'horreur en manque de rythme

C'est la principale faiblesse d'un film qui m'a globalement plu. La première demi-heure, jusqu'à la rencontre des "doubles" est très lente et limite ennuyante pour instaurer une ambiance pesante et suffocante (propre aux films du genre) mais qui ne fonctionne qu'à moitié. Petit à petit le film gagne en intensité et se referme comme un entonnoir sur la famille Wilson mais aussi sur les spectateurs jusqu'au final. Un final malheureusement trop prévisible mais dénonciateur.


Jordan Peele, le réalisateur anti-système

Après son premier film, Get Out, où il dénonce la discrimination raciale entre les blancs et les noirs toujours présente à notre époque, Jordan Peele se lance dans une seconde critique sociale mais beaucoup plus subtile. Il continue dans le genre de l'épouvante pour dénoncer la société américaine entre la classe moyenne et la classe pauvre. Ou comment des personnes qui semblent identiques peuvent mieux s'en sortir que d'autres. C'est le cas des "doubles", classe pauvre américaine, enfouis dans les sous-terrains, entassés les uns sur les autres et condamnés à y rester toute leur vie. Au contraire des "originaux", classe moyenne, libre de se déplacer où ils le souhaitent et de vivre normalement. Une dénonciation sociale qui ne virent pas aux clichés noirs/blancs, se qui gagne en crédibilité. 


Un film du genre intelligent

Quand on parle de film d'horreur, c'est bien souvent bas du cerveau avec juste la volonté de vous faire peur sur une histoire vue et revue avec des acteurs de seconde main. Ici c'est tout l'inverse. Le casting, porté par un quatuor Nyong'o, Duke, Wright Joseph et Alex, autrement dit la famille Wilson, est très convaincant (même si je reste persuadé que les touches d'humour, sensées apporter de l'oxygène à l'intrigue flippante, cassent le rythme). Dans Us, si le dénouement est évident, le film, globalement original, prend fin sur une intrigue qui n'est pas résolu. Libre court à l'imagination du spectateur pour la suite. 


Bilan 

Faut-il comprendre Us comme une représentation des United States (vous avez le lien?)? C'est fort probable. Et si je ne suis pas un coutumier des films du genre, fort est de constater que Jordan Peele cherche à nous faire réfléchir au-delà du film et d'un scénario aux faiblesses rythmiques. 

Notes : Personnelle 14,5/20 - Presse 13,6/20 - Public 12,4/20

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