mercredi 26 février 2014

Le Crocodile du Botswanga


19/02/2014

Réalisation : Fabrice Eboué et Lionel Steketee
Avec : Fabrice Eboué, Thomas Ngijol, Claudio Tagbo...

Synopsis : Leslie Konda, jeune footballeur français talentueux, est invité avec son agent, Didier, par le Président de la République du Botswanga, pays d'origine du footballeur. Dès son arrivé, Didier conclut un deal avec le Président Bobo pour que le joueur choisisse comme équipe nationale celle des Crocodiles du Botswanga.

Après un premier film a succès (justifié), le duo Eboué/Ngijol repart sur un film populaire et politique, "populitique" comme le dit Première. L'esclavage laisse place à la dictature avec la même ambition de faire rire. Mais peut-on rire de tout ? 


L'histoire

Un dictateur africain reçoit dans son pays un footballeur et son agent. Il mettra tout en oeuvre pour que ce footballeur joue pour son équipe nationale : les Crocodiles du Botswanga. S'en suit un enchaînement de situation cocasse et propice à la rigolade, mais politiquement incorrect, la marque de fabrique Eboué. Les quelques vides du scénario sont comblés par la blague. Globalement l'histoire est intelligemment écrite, on ne tombe pas dans la "sur-caricature" politique, mais manque d'originalité par moments.


Les acteurs

Le film est indéniablement porté par le duo Eboué et Ngijol, pour le reste, c'est juste mais sans plus. Les acteurs poussent la caricature au maximum. Fabrice Eboué joue un rôle qu'il adore : le connard. Un connard pensant à ses intérêts personnels avant de penser aux autres. Thomas Ngijol interprète un dictateur ayant fait ses classes en Allemagne Nazi. Si (comme moi) vous avez vu son spectacle et vous vous êtes régalé dès qu'il forçait l'accent africain, vous allez être servi pour ce film. Certains diront qu'il en fait trop, moi je suis fan. Autre interprète de cette caricature, Claudia Tagbo, qui a le rôle particulier de la femme du dictateur. Entre besoin de reconnaissance et exposition "Miss France" en public et tempérament de feu, caractère exécrable et femme qui porte la culotte en privée, elle nous délivre un registre intéressant et de qualité. Nous n'en oublierons pas le footeux de l'histoire, Ibrahim Koma, qui, mis à part une belle voix pour chanter la Marseillaise, n'est pas à accréditer d'une grande prestation. 

Le scènes humoristiques

Les vannes fuses, parfois plus ou moins drôle, mais on ne peut pas dire que les acteurs n'ont pas tenté de nous faire rire. Tantôt c'est la situation qui est comique, comme un fils de 5 ans accusé de préparer un coup d'Etat, tantôt c'est la blague elle-même qui donne le ressort comique. Pour peu que vous ayez un public réceptif dans la salle et, le rire étant communicatif, vous finissez plié en deux. Attention cependant, on rigole de dictature, de situations qui aujourd'hui, malheureusement, existent vraiment. Alors oui, on ne peut pas rire de tout, mais quand c'est mis entre de bonnes mains, on peut avoir quelques libertés.


La réalisation 

On a perdu le rythme et l'intensité du premier film de Fabrice Eboué, Case Départ, mais on a gagné en blague. Quelques redondances humoristiques sont visibles mais elles restent limitées. La copie rendu est une nouvelle fois très propre. Le réalisateur parvient à nous faire rire mais toujours en dénonçant un message fort derrière. En s'attaquant à la dictature, il ne fallait pas se louper. En lisant quelques critiques par ci par là, les gens disent qu'il y avait mieux à faire... Prenez une feuille blanche et allez-y, proposez. Peut être qu'un Tarantino ou un Nolan aurait fait mieux, mais n'oublions pas que derrière la caméra se trouve un humoriste passé par le Jamel Comedy Club et Fogiel et non par des écoles d'art ou de cinéma. Le résultat n'en est que plus appréciable et garanti un bel avenir à la comédie satirique française. 


Moins surprenant et agréable que Case Départ, ce Crocodile du Botswanga a mis la barre très haute dans la vanne à la seconde. Sur un sujet difficile qu'est la dictature il fallait le faire et ils l'ont fait. Après, selon les interprétations de chacun et les mentalités ça passe ou ça casse...

Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 13,6 - Public : 12


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