samedi 8 février 2014

Mea Culpa


05/02/2014

Réalisation : Fred Cavayé
Avec : Vincent Lindon, Gilles Lellouche, Nadine Labaki...

Synopsis (Première) : Six ans après avoir provoqué un accident qui lui a valu une peine de prison et son exclusion de la police, Simon est devenu convoyeur de fonds. Divorcé, il est sur le point de perdre la garde de son fils. Mais lorsque celui-ci est témoin d'un règlement de compte entre mafieux, Simon va tout faire pour le protéger avec l'aide de Franck, son ancien coéquipier.

Fred Cavayé se fait assez rare au cinéma (1 film tous les 3 ans) mais lorsqu'une de ses œuvres sort en salle, accrochez vous. Après le très bon "A bout portant", que nous réserve le roi du cinéma d'action à la française ?


L'histoire

Si vous recherchez une histoire, tracez votre route. Habituellement, ce n'est pas le fort de Cavayé mais il parvient à raconter quelque chose de juste. Alors que pour Mea Culpa, le scénario est d'un plat...! Triste à dire et à écrire mais l'histoire est digne d'une série B (voir C). Les clichés pleuvent (père en retard pour son fils, héros injustement condamné...), la jonction entre les scènes est difficile et l'histoire peut se résumer en une phrase : un père et son ami cherchent à protéger le fils du premier face à des mafieux. Pas grand chose à se mettre sous la dans.

Les acteurs

Vincent Lindon et Gilles Lellouche font le job, sans plus. On a déjà vu mieux de ces deux acteurs, néanmoins l'implication dans le film est total. Ils ne font pas semblant dans les scènes d'actions et ça donne cette pointe de réalisme très agréable. Pour ce qui est du reste, les mafieux sont italiens et très stéréotypés, Nadine Labaki manque clairement de naturelle dans les scènes d'émotions, et les flics français sont naïfs et aiment se la raconter. On retiendra deux belles prestations inattendues : Max Baissette de Malglaive (Théo dans le film, l'enfant qui a vu ce qu'il ne devait pas voir, et qui est très crédible avec une belle sensibilité) et Sofia Essaidi (on la voit peu, mais j'ai été surpris de son naturel et sa spontanéité).

Les scènes d'action

Si vous allez voir Mea Culpa, c'est bien pour cette raison. Et d'ailleurs ça serait presque uniquement pour cette raison. Si vous trouvez la mise en place un peu longue profitez, car à partir du moment de la corrida, les temps morts sont inexistants. Vous serez accroché au fond de votre siège jusqu'au générique final. L'action est présente, certes, mais est-elle de qualité ? La réponse est oui ! Et de bonne qualité en plus. Course poursuite, combat à mains nues, avec armes, tout y est, et avec une belle réalisation. Pour preuve ce moment de silence dans un hangar couvert de plastique et s'appuyant sur un jeu de lumière rouge et d'ombre très réussit. 

La réalisation


Pour les scènes d'action, Cavayé est le roi en France. Déjà parce qu'il est (malheureusement) l'unique réalisateur à proposer ce type de film mais aussi parce qu'il est le seul à pouvoir proposer cette sensation de stress et de mal-être dans une salle de cinéma en tirant le maximum de ses comédiens. Si on regarde au-delà de l'action, on se rend compte des limites de l'homme à raconter une histoire. Un exemple simple et très cliché : les scènes de joie, nostalgiques, sont tournées avec un effet flouté et un bruit sourd de vagues et de rires. A contrario, le souvenir d'un passé tragique est gris mais toujours avec cet effet de surdité sur les dialogues.


Au final, on savait à quoi s'attendre et on est pas déçu. On veut de l'action, il y a en a, pendant 1h. Le reste du temps est bien triste. Si vous avez un train à prendre, partez avant la révélation finale : pathétique !

Notes (sur 20) : Personnelle : 13 - Presse : 11.2 - Public : 14.4


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