samedi 22 mars 2014

Her


19/03/2014
Réalisation : Spike Jonze
Avec : Joaquin Phoenix, Amy Adams, la voix de Scarlett Johansson...

Synopsis (Allociné) : Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de "Samantha", une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux...

Oscar 2014 du meilleur scénario. "Le meilleur rôle de Scarlett Johansson" alors que ce n'est qu'une voix. Le 4ème film (seulement) de Spike Jonze en 15 ans de carrière. Autant de raisons qui rendent Her immanquable. 


L'histoire

Le plus marquant dans cette histoire, c'est qu'elle peut se dérouler dans 5 ou 10 ans tout au plus. Aujourd'hui déjà on parle à son téléphone via "Siri" notamment. Alors entre une voix robotisée avec des actions simples et une voix sensuelle avec de multiples capacités il n'y a qu'un pas. C'est donc l'histoire de l'évolution technologique et de l'être humain qui se renferme petit à petit au monde jusqu'à préférer la solitude. Mais c'est aussi une histoire d'amour aussi fascinante que dérangeante. Comment tomber amoureux d'une application mobile ? Mais comment ne pas tomber sous le charme de cette voix qui paraît totalement naturelle ? Beaucoup de sujets sont explorés et mis en avant dans ce film qui ne peut laisser personne indifférent.


Les acteurs

Par qui commencer ? L'homme ou la voix ? Aller, commençons par Joaquin Phoenix qui, depuis son retour au cinéma, nous livre des prestations complexes mais exceptionnelles. Après les très bons The Master et The Immigrant, Phoenix joue subtilement cet homme recroquevillé sur lui-même et qui s'éprend d'amour non pas pour cette application, mais pour cette voix qui a tout d'une vraie personne. Tantôt heureux, tantôt triste, il joue de manière magnifique entre les émotions et confirme son retour en grâce. 


Comment ne pas tomber raide dingue de cette voix ? Scarlett Johansson nous transporte avec elle dans une relation complexe mais envoûtante. On finit par succomber au charme de sa voix au même rythme que Phoenix et on vit cette situation amoureuse comme si nous étions à sa place. Johansson prouve qu'elle n'a pas uniquement le physique d'une actrice "soit belle et tais toi", mais qu'elle a bien plus : une voix, une intonation et une capacité à développer chez le spectateur une grande créativité pour imaginer les émotions physiques de cette personne (car on ne parle plus d'application OS).
Amy Adams, Rooney Mara, Olivia Wilde ou encore Chris Pratt, viennent apporter ce subtil retour terre à terre face à cette relation virtuelle. Très propre dans leurs interprétations avec une mention spéciale à Adams qui change totalement de registre après American Bluff. Bluffante. 

Les scènes d'amour

Comme dans toutes comédies romantiques, il y a ces moments de joie où rien ne peut séparer un homme et une femme. Ici rien ne peut séparer l'homme, Theodore, du téléphone, Samantha. Tout se déroule comme une relation amoureuse classique : la découverte de l'un et de l'autre, le partage de moments uniques, le premier baiser, l'acte sexuel, la jalousie, la déception, les engueulades, les retrouvailles... Tout y est ! Sauf la présence physique de Samantha. Et c'est de là que provient toute la grandeur de cette histoire, l'interprétation exceptionnelle de ces acteurs, parce que oui, on finit par croire en cette histoire d'amour.



La réalisation 

Si ses trois derniers long métrages étaient de bonne qualité (mais sans plus), Spike Jonze signe ici son meilleur film. A l'écriture, il n'y a rien à dire, l'originalité de l'histoire et le développement des personnages de Theodore et Samantha sont à mettre à son crédit. Néanmoins, lorsqu'il passe à la réalisation on regrette quelques longueurs malvenues et une baisse de rythme assez significative au beau milieu du film. Ceci a coûté la perte d'une personne dans la salle qui a laissé s'échapper quelques petits ronflements. Sinon, il n'y a rien à rajouter, sauf à féliciter Mr Jonze pour son Oscar amplement mérité.



Fascinant ou dérangeant, une chose est sûre, cette magnifique histoire ne laissera personne indifférent.

Les notes (sur 20) : Personnelle : 17 - Presse : 15.6 - Public : 17.2


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