dimanche 6 avril 2014

La crème de la crème


02/04/2014
Réalisation : Kim Chapiron
Avec : Thomas Blumenthal, Alice Isaaz, Jean-Baptiste Lafarge...

Synopsis (Allociné) : Dan, Kelliah et Louis sont trois étudiants d'une des meilleures écoles de commerce de France. Ils sont formés pour devenir l'élite de demain et sont bien décidés à passer rapidement de la théorie à la pratique. Alors que les lois du marché semblent s'appliquer jusqu'aux relations entre garçons et filles, ils vont transformer leur campus en lieu d'étude et d'expérimentation. La crème de la crème de la jeunesse française s'amuse et profite pleinement de ses privilèges : tout se vend car tout s'achète... mais dans quelle limite ? 

Après le succès international de Sheitan et l'excellent Dog Pound, Kim Chapiron, l'un des pionniers du label Kourtrajmé finit sa trilogie adolescente avec La Crème de la Crème. Bienvenue chez HEC...


L'histoire

Quand on est soi même étudiant en école de commerce, on ne peut qu'être agacé de tous ces clichés. Non nous sommes pas tous pétés de tunes. Non nous ne sommes pas tous des fils à papa issu de d'école préparatoire. Aujourd'hui les écoles de commerce tendent à s'ouvrir au plus grand nombre et le film nous balance de nouveau dans de fausses idées. Déjà ça commence mal. Ensuite l'histoire se tourne autours de la prostitution. Celle-ci apparaît beaucoup trop vite dans le film (pas de phase d'annonce) et arrive vite à son apogée. C'est à dire qu'au bout de 30 minutes le soufflet retombe et le film perd de son rythme. Jusqu'à la scène finale où l'on se dit "tient, ça va relancer l'histoire !" Et non ! On à le droit à un final "what the fuck" très mal amené... Vraiment décevant. 


Les acteurs

Seule source de satisfaction du film, on découvre "la crème de la crème" de la comédie française, jeune et promise à un brillant avenir. Thomas Blumenthal alias Dan, est le cerveau de ce trio, il prouve que la théorie acquise en cours peut s'appliquer concrètement dans n'importe quelle situation. Alice Isaaz (Kelly), l'atout charme du groupe, très froide et très sobre, elle est énigmatique et attachante. Deux belles découvertes. Jean-Baptiste Lafarge (Louis) confirme les talents perçus dans Les Yeux de sa mère. Il est aussi détestable qu'ingénieux. Beau gosse arrogant il interprète parfaitement l'étudiant que toutes personnes extérieures imaginent en école de commerce... Mention spéciale pour Karim Ait M'Hand, Jaffar, ami de Dan dans le film, le bon pote dragueur, relou mais sympathique, attachant et principal ressort comique du film. 


Les scènes... écoles de commerce

Oubliez les cours, oubliez les études, oubliez toutes formes d'autorités, vous êtes en école de commerce ! Vous êtes ici pour faire la fête, pour boire, pour les débauches sexuelles, pour jeter votre argent par la fenêtre et pour construire votre réseau. Voilà l'image que renvoi le film des écoles de commerce. Ah oui, les écoles d'ingénieurs en ont pour leur grade : messieurs, vous êtes moche. Un esprit franchement décevant pour quelqu'un qui a réussi jadis à obtenir le meilleur de l'adolescence, notamment en filmant en prison juvénile. 

La réalisation 

Et justement cette déception passe par la réalisation de Kim Chapiron. Révélation et porteur d'espoir pour le cinéma d'auteur, le cinéma issu de la rue, prodige de Kourtrajmé avec son collègue et ami Romain Gavras, poulain de Vincent Cassel, Chapiron était attendu pour son troisième long. Mais il a décidé de jouer sur les a priori comme il l'explique en interview.
"Ce que j'aime bien, c'est de présenter des personnages a priori antipathiques et de les rendre touchants. (...) Les personnages de Dan, Jaffar, Louis et Kelly sont quatre protagonistes qui apparaissent détestables au vu de leurs actions et de leurs statuts : le premier réflexe est de les détester et, pendant toute leur trajectoire, on apprend à les aimer."


Avec cette mentalité, forcément le résultat ne peut pas convaincre tout le monde... Le message, on le comprend : montrer la jeunesse dans ses doutes et sa violence en interrogeant sur la société et son évolution pour nous mettre en face de nos responsabilités. Ami(e)s étudiants, laissez tomber. 


Très déçu. Trop cliché. Trop mou. Cette soit disant crème de la crème, apogée de sa trilogie adolescente, est au final un beau loupé ! On va dire que c'est un faux pas et se rappeler au bon souvenir de Dog Pound.

Notes (sur 20) : Personnelle : 8 - Presse : 13.2 - Public : 12.8


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire