Réalisation : Abderrahmane Sissako
Avec : Ibrahim Ahmed, Toulou Kiki, Abel Jafri, Fatoumata Diawara, Hichem Yacoubi...
Synopsis : Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s'en est pris à GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs…
Une dramatique retranscription de la réalité
L'histoire que nous conte Sissako n'est, je pense, pas une histoire vraie. Mais nul doute quelle s'inspire de faits réels et malheureusement cruels. On est transposer entre la ville et la "campagne". Ville où domine les djihadistes et leurs lois imposées. Campagne où la liberté et la volonté de faire comme bon vous semble prône. Jusqu'au jour où la campagne doit faire face à la ville. On peut dire grossièrement que c'est la trame de fond sur laquelle s'appuie l'auteur. Mais il y a les autours, le contexte, la dictature, la répression, le non respect des droits de l'homme. Je ne ferais aucun jugement de valeur sur la religion, ce n'est pas mon domaine de compétence et c'est important que toutes soient respectées. Mais ici, c'est la condition de vie humaine qui choc et bouleverse. Comment aujourd'hui l'homme ne peut être l'égal de la femme ? Pourquoi supprimer les loisirs tels que la musique et le football ? Une privatisation magnifiquement illustrée faite par des hommes à des hommes...
Un casting bouleversant
Je ne peux juger le casting tant chaque personnage parvient à retranscrire cette triste réalité. Néanmoins on peut voir, par le biais des acteurs, que chaque habitant de cette région, qu'il soit noir ou arabe, croyant ou non, djihadiste ou non, reste un homme avec des pensées d'homme. Et il n'agit pas par raison, mais par conviction. Elle est bien là cette tristesse.
Une ambiance lourde et pesante
Par sa mise en scène, on comprend que le réalisateur ne cherche pas un large public. Il veut refléter une réalité pour pousser à agir. Même si on se sent impuissant, bien que révolté, en sortant de la salle. Des images magnifiques mais une ambiance globale très froide et volontairement lourde, presque lente. Il alterne entre la ville et sa population (trop de protagonistes à mon goût) et la campagne calme avec un large paysage sans rien autour. Preuve, ce magnifique passage où Kidane traverse le fleuve, le plan large est sublime. Il existe certains passages où l'on ne suit pas tout, mais peut être est-ce ça aussi de se retrouver dans un tel contexte... on peut s'y perdre.
Ce que vous verrez risque de vous bouleverser...
Notes (sur 20) : Personnelle : 15 - Presse : 17.2 - Public : 16
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